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Déisme (analyse et critique de la doctrine)

Publié le 19/02/2016

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C est dans un esprit de tolérance, mais aussi au nom de la raison, que les philosophes des Lumières ont rejeté l'idée d’une religion révélée. Celle-ci, de par son aspect dogmatique, a conduit, au nom de la parole de Dieu, à de sanglantes guerres religieuses, a instauré un pouvoir temporel aussi hiérarchisé que tyrannique. Par ailleurs, l'interprétation des textes, la volonté de saisir l'essence de Dieu ont engagé la raison sur des che-

mins qui ne mènent nulle part. II est possible d'admettre l'existence de Dieu sans pour autant respecter le pouvoir de l'Eglise. Bien entendu, cette attitude, du point de vue dogmatique, passe pour être une forme d'athéisme. Cependant, si athéisme il y a, n'est-il pas préférable à une foi qui, dans son respect de la parole révélée, en vient vite à condamner quiconque n'en partage pas les interprétations et les commandements?

« On ne peu t p as ad m et tre l'exis tence de Di eu sans êt r e rel ig ie u x ·~[·]~· Dieu s'est révélé aux hommes, ainsi qu'en témoignent les saintes Écritures.

Dès lors que l'on reconnaît son existence , on respecte sa parole .

On ne peut pas, en même temps , avoir foi en lui et ne pas être religieux.

Sans révélation, l'homme ignorerait Dieu 1 "esprit ne pe ut pas, L.

par lui- même, avoir co nnaissance de Die u.

Se l on la tradition bi­ bliqu e, il s'est révélé aux -Ni au ciel, ni SU' terre, l'âme ne possède rien en quoi elle puisse vivre justement, fibre­ m e nt, c hrétiennemen t, si c e n 'est le Sain t Évangi le, la par ole de Dieu , prêchée par l e Chri st.• Martin Luther, La Liberté du c hrétien hommes par J'interm é­ diaire de la parole des prophètes (Ancien Tes­ tament), mais aussi, pour l es ch rétiens tout du moins (Nouveau Testa- ment) , à travers le Cflr ist descendu sur Terre afin d'apporter la «bonne parole» («évangile» vient du grec evangelion, qui signifie «bonne nou­ velle»).

J ,e respect de la parole divine implique la religiosité D ès lors qu'il ne dépend pas de l'homme de connaît r e Dieu, dès lors que cette connaissance est le fru it d 'une révélation, d'un don, croire en Dieu , l'ai­ mer et l e sanctifier sup­ pose une fervente reli­ giosité.

Cette religios ité passe par le res pect des com man d em en ts divins, la plus vigilante interprétation des textes sacrés, de la parole évan­ gélique.

Ou bien on est religieux , ou bien on est athée C ette pos ition sera défendue notam­ ment par Pasca l, lequel voit en tous ceu x qui reconnaissent bien l'exis­ tence de Dieu , mais refu­ sent de se soumettre aux dogmes, des ennemj s de la chrétienté.

En ce sens, il n'es t pas loin de Louis de Bona ld, affirman t qu 'u n dé iste est un esp rit q uj n 'a pas eu le temps de devenir athée.

La reconnaissa nce de l'existence de Dieu implique une révélation divine.

Il ne peut donc y avoir de foi en Dieu chez celui qui n 'es t pas relig ieux.. »

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