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Dégradations de l'activité volontaire

Publié le 11/05/2012

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1. Les démences. - Dans toutes les formes de démence (démence précoce, paralysie générale, démence sénile, auxquelles on peut joindre ici l'idiotie), l'intelligence est troublée plus ou moins. profondément et s'exerce sans discipline ; dans les cas les plus graves, c'est l'obnubilation complète. Par le fait même, l'ensèmhle de la conduite relève de plus en plus de l'automatisme. Sous la forme délirante, il y a exaltation des phénomènes d'automatisme normaux, qui échappent désormais à la direction du malade, mais non toujours à sa conscience (ce qui entratne chez lui un sentiment angoissant de "dépersonnalisation"). Cet état est d'ailleurs compatible avec la persistance d'un hon nombre d'automatismes normaux et jouant normalement : le paralytique général continue longtemps d'exercer sa profession avant de sombrer dans la démence ...

« Par cnntrP, cd.

automatisme, qui est né tin l'activité volon­ taire (sous forme d'attention, de méthode, d'efforts renouvelés et persévérants), tend à se dégrader lui-même en accoutumance, en routine et en inertie, dès que disparaissent la réflexion et l'esprit d'initiative qui renouvellent constamment les habitudes, les enrichissent et les transforment, en incorporant à l'acquis qu'elles représentent les conquêtes nouvelles qu'ils réalisent.

Car il y a aussi une habitude de dominer les habitudes, de les contrôler sans cesse, afin qu'elles restent toujours dépendantes de l'initiative volontaire dont elles sont nées.

2.

La distraction.

- Dans la vie courante, on peut constater que l'automatisme est normal dans la mesure où il reste sous le contrôle latent de la conscience.

Les mouvements les plus auto­ matisés (aller et venir, saluer, ramasser un objet qui traine, jeux de physionomie, etc.) se trouvent de fait inhibés dans certaines circonstances.

En entrant dans notre bureau, nous nous baissons automatiquement pour ramasser un morceau de papier ; dans le salon où nous sommes en visite, nous nous gardons bien de faire le même geste.

-La distraction consiste précisément à laisser jouer un automatisme, sans contrôle ni adaptation aux circonstances : c'est essentiellement un auto­ matisme non surveillé.

Phénomène aussi inévitable dans la vie normale que l'automatisme de nos comportements, mais qui atteint parfois des proportions mettant le distrait en contra­ vention avec les convenances sociales ou avec les exigences élémentaires de la prudence 1 • § 2.

L'AUTOMATISME ANORMAL.

531 L'automatisme anormal ou pathologique comporte deux catégories ou deux degrés, à savoir les automatismes qui sont liés à un affaiblissement intellectuel, congénital ou acquis, aigu ou chronique, - et les formes d'automatisme qui sont liés à une déficience de l'activité volontaire.

(1) On connaît le portrait de Ménalque (LA BRUYÈRE, Caractères, c.

XI) : "Ménalque descend son escalier, ouvre sa porte pour sortir ; ilia referme.

Il s'aperçoit qu'il est en bonnet de nuit ; et venant à mieux s'examiner, il se trouve rasé à moitié [ ...

] S'il marche dans les places, il se sent tout d'un coup rudement frapper à l'estomac ou au visage ; il ne soupçonne point ce que ce peut être, jusqu'à ce qu'ouvrant les yeux et se réveillant, il se trouve. »

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