De quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa, et l'homosexualité (Freud)
Publié le 20/08/2013
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En 1967, pour les docteurs Jean Laplanche et J.B. Pontalis. « Il faut mettre l'homosexualité à l'article de la perversion au même titre que la pédophilie et la bestialité. Laisser user de son corps comme celui d'une femme est indigne d'un homme «.
Enfin, les homosexuels eux-mêmes vont à l'encontre de Freud car ils voient l'homosexualité comme étant innée, contrairement à Freud qui voit l'homosexualité comme une orientation acquise.
En revanche, les mœurs et des lois ont évolué dans le sens introduit par Freud, en punissant la marginalisation des homosexuels.
Aussi, suite à une agitation due aux controverses faites contre les formations de psychanalystes homosexuels, l'API a fait une déclaration officielle qui suit la pensée freudienne. : « Comme toute cure analytique, le traitement analytique des patients homosexuels vise à la compréhension des processus psychiques. La technique psychanalytique exclut toute tentative visant à « convertir « ou « réparer « l'orientation sexuelle d'un individu. «
«
être contestées et peuvent ainsi être ramenées aux fantasmes propres au sujet, malgré leur côté quasi délirant
1.2.4 La jalousie délirante
« La jalousie délirante correspond à une homosexualité tourné à l'aigre et affirme à bon droit sa place parmi les formes classique de la paranoïa »
La jalousie délirante diffère de la précédente en ce que la tendance à l'infidélité concerne l'objet du même sexe, ce qui la range dans la paranoïa : « ce n'estpas moi qui l'aime, lui, c'est elle qui l'aime » (chez l'homme).
Cependant, même ici, souligne Freud, la jalousie provient des trois strates : la remarqueconfirme que la distinction claire des formes de jalousie s'ouvre aussitôt à la complexité des transitions et mélanges, en relativisant l'opposition normal-pathologique.
Dans le cas de délire de jalousie, on sera préparé à voir la jalousie provenir des trois strates et pas seulement du troisième.
1.3 Evolution de la théorie sur la jalousie après 1922
Freud a continué mais en adaptant sa pensée à ses nouveaux topiques, à la fin de l'année 1922, et au début de l'année 1923 il continu avec la jalousie ense tournant vers la rivalité jalouse entre frère et sœur.
En 1925, Il écrit sur le fait que la jalousie joue un rôle plus important chez la femme, jalousierenforcée par le « détournement du pénis ».En 1926, il écrit Inhibition, symptôme et angoisse, dans lequel il parle d'une nouvelle origine de l'angoisse : la crainte de la séparation de la perte d'objet,où il y décrit le cas du « petit Hans » « position œdipienne de jalousie et d'hostilité envers son père qu'il aime pourtant de tout son cœur… ».Cette même année, il parle également d'attitude de jalousie « pourquoi l'homme ne peut-il pas accepter l'amour physique de l'homme même quand il sesent très fortement lié à lui sur le plan psychique ? Ce ne serait pas contre la nature de l'Eros qui, avec le dépassement de la rivalité naturelle entrehommes (attitude de jalousie), connaitrait un triomphe remarquable ».
En 1932, Lacan fournit une traduction française du texte, combinant précision et réécriture stylistique.
La jalousie ne cessera d'être présente dans sonparcours, et LACAN se fera une place dans le portrait freudien de la jalousie.Malgré l'apport freudien, la jalousie a quelque peu échappé à la psychanalyse.
En 1947 Daniel LAGACHE consacre un texte de référence à la « jalousieamoureuse » dans lequel l'apport freudien qu'il est loin d'ignorer se retrouve ignoré voir éclipsé.
Mélanie Klein quant à elle, a analysé la jalousie du petit enfant, dans laquelle elle voit un phénomène lié à l'envie et à la privation du sein maternel, ce quisuscite une tendance sadique à détériorer l'objet perdu.
2 LA PARANOÏA
2.1 Historique de la paranoïa« Paranoïa » vient du grec classique et désigne à la base l'emportement d'un délire et non une maladie de l'âme.
Ainsi, ce terme évoquera par exemple,dans Les Sept contre Thèbes, l'étreinte fatale dans laquelle se précipitent Œdipe et Jocaste, ou encore chez Euripide la terrifiante vision à laquelle Oresteest en proie après le meurtre de sa mère.
On retrouvera aussi le vocable « paranoïa » dans la définition juridique, attestée par Platon et par Andocide, dela procédure d'interdiction à laquelle est exposé le père prodigue de la part de ses héritiers.
Ce terme sera alors repris par la psychiatrie allemande auXIXème siècle pour décrire des comportements observables.
Il fera alors parti de la classification nosographique, en équivalence au délire systématisé del'école française.Quant à lui, Freud défini la paranoïa comme une psychose qui se caractérise par un délire plus ou moins systématisé.
La paranoïa trouverait son originedans la défense contre un désir homosexuel.Pour en apprendre plus sur cette psychose, il analysera des patients qu'on peut classer comme étant paranoïaque et essayera de mieux comprendre lesmécanismes dont il est question dans cette pathologie psychotique.C'est dans ce texte qu'il les énoncera plus en détails ; donc après avoir fait une brève présentation de la paranoïa comme l'entend Freud, nous analyseronsplus en détail le chapitre de ce texte concernant cette psychose, puis nous décrirons les 3 délires se rapportant à celle-ci.2.2 Présentation de la paranoïaSelon Freud, la paranoïa se place à côté du trouble obsessionnel en tant que psychose intellectuelle.
Il pense que « si les obsessions sont imputables àquelques troubles affectifs et si nous démontrons qu'elles doivent leur puissance à quelques conflits, la même explication doit être valable pour les idéesdélirantes ».
Donc pour lui, ces idées délirantes découlent d'une perturbation affective et leur force est due à un processus psychologique.La paranoïa prend son origine dans une fixation pendant la phase narcissique, lorsque l'enfant fixe son désir sur une personne du même sexe.
Il soulignedans un article qui fait suite à son Cas Schreber, que ce choix homosexuel n'a rien de problématique en soi ; des foules de gens n'ont aucun problème avecun tel choix et vivent une vie heureuse.
Le problème débute au moment où le malade s'oppose à ses désirs, les refoule, les contredit.
C'est après les avoirrefoulé que ces désires font retour et sont projetés sur un objet extérieur.
Le refoulement est donc à la base de la paranoïa.La paranoïa chronique sous sa forme classique est un mode pathologique de défense comme l'hystérie, la névrose obsessionnelle et les états de confusionmentale.Si chez le sujet névrotique l'angoisse est dite "de castration", chez la personne psychotique il existe une angoisse de morcellement, celle-là même quirenvoie à un conflit non résolu de sa petite enfance.
Le sujet paranoïaque a une relation à l'Autre de type psychotique dans le sens où il ne fait pas dedifférence entre ce qu'il pense et ce que les autres pensent ou font.
De ce fait, il lui sera très difficile de prendre du recul par rapport à ce qu'il fait ou cequ'il dit, car cela signifierait se mettre à la place de l'Autre.
Les gens deviennent paranoïaques parce qu'ils ne peuvent tolérer certaines choses.
Mais pour cela il faut, d'après Freud, que leur psychisme y soitparticulièrement disposé.De plus, Freud parle d'une démesure narcissique au cœur de la paranoïa.
D'après le paranoïaque, la fin du monde est proche, et pour cause, elle seconfond avec sa propre mort.Il met aussi en avant les pulsions homosexuelles qui se sont sublimées en pulsions sociales, permettant au paranoïaque d'accéder puis de jouir de postessociaux clefs.
Quand rien n'entrave cette sublimation, tout va bien car socialement ce n'est pas culpabilisant, mais dès qu'intervient une trop forte pousséede pulsions homosexuelles, seul le délire est alors apte à l'évacuer ; c'est le cas du Président Schreber.Par exemple, ces pulsions homosexuelles sublimées en pulsions sociales sont celles qui incitent les jeunes enfants à se retrouver en groupes du même sexeà l'école, et les adolescents à se réunir en bande du même sexe pour se mesurer à d'autres.Dans la paranoïa il y a donc des pulsions homosexuelles, des accès de jalousie, une démesure narcissique, mais aussi un développement de la mégalomanieet une certaine hypocondrie.
D'ailleurs, dans le cas du Président Schreber, Freud dit que « l'hypocondrie est à la paranoïa ce que la névrose d'angoisse està l'hystérie ».La paranoïa peut apparaitre chez un patient sous 3 formes, c'est ce qu'on appelle les 3 délires de paranoïa.
Il y a le délire de jalousie, le délire depersécution et le délire d'érotomanie.Dans ces trois délires de paranoïa il y a toujours la présence d'un homme (dans le cas d'une paranoïa masculine) ou d'une femme (dans le cas d'uneparanoïa féminine) plus haut placé(e) socialement ou non.
Ce sera le "persécuteur", rôle nécessaire à la construction délirante.
Les mécanismes de contreinvestissement et de projection ont maquillé une pulsion sexuelle intolérable en pseudo-réalité beaucoup plus acceptable pour le sujet délirant.
C'est undélire systématisé, ne laissant aucune prise au doute et se construisant au fur et à mesure que la personne paranoïaque a besoin de se protéger de sespropres pulsions.
On notera le travail d'un "refoulement premier", qui permet de ne pas voir en l'homme aimé (ou en la femme aimée) un Objet sexuel.2.3 Analyse du texte et des 3 délires de paranoïaDans ce texte, Freud parle de 2 cas de paranoïaques.
Le premier est celui d'un jeune homme présentant une « paranoïa de jalousie » alors que son épouseest irréprochable.
Il nous dit avoir vu ce patient sortant d'une période agitée d'un délire ininterrompu et qui ne présente plus que des accès bien séparésles uns des autres, mais survenant tout le temps le lendemain d'un acte sexuel, par ailleurs satisfaisant pour les deux partenaires.Freud pense qu'après cet assouvissement de la libido hétérosexuelle, la composante homosexuelle de cet individu, excitée par ce rapport, s'exprimefortement dans cette crise de jalousie.
Il se rend compte que ce jeune homme, observant très attentivement l'inconscient de son épouse, interprète les pluspetits indices qu'il peut y trouver pour renforcer sa suspicion de l'infidélité de son épouse, comme le font habituellement les paranoïaques persécutés.
Cesderniers, ne reconnaissent chez les autres, rien qui ne soit indifférent et exploitent dans leur « délire de relation » les moindres indices que leur donnentces autres, ces étrangers.
C'est d'ailleurs ce dont il est question dans le deuxième cas.
Le second cas est celui d'un jeune homme ayant été classé comme paranoïa persecutoria.
Il y avait chez ce jeune homme une ambivalence dans le rapportau père d'une envergure tout à fait extraordinaire, comme dit Freud.
D'un côté il était « le plus accompli des rebelles », en s'écartant des souhaits et desidéaux de son père, et de l'autre, dans une strate plus profonde, il était resté « le plus soumis des fils », qui après la mort de son père se refusait la.
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