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De la nécessité d'un gouvernement ?

Publié le 14/10/2013

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Gouverner ne doit plus alors être entendu dans la stricte conformité à son étymologie comme piloter un navire (sens simplement physique) mais métaphoriquement, comme diriger la conduite des hommes (sens moral) et non simplement le comportement des animaux sociaux que pourrait gérer un service des ressources humaines. C'est dire que les hommes, considérés dans leurs rapports publics, sont des êtres politiques et pas seulement sociaux, s'il est des rapports sociaux pré-politiques, immédiats, relevant encore de l'état de nature ou de celui de société naissante dont
nous parlions avec Rousseau. Les contrats de soumission sont de ce point de vue illégitimes, sont de " faux contrats «, que les hommes, pour se gouverner, doivent remplacer par un pacte d'association duquel seul peut, idéalement, naître un peuple ou un corps politique. Ce peuple, en tant que tel, ne peut servir des maîtres : il doit obéir à des chefs comme le dit la huitième des Lettres écrites de la montagne. Ces chefs seuls peuvent gouverner les hommes, les obliger à obéir, et non pas seulement les contraindre à les servir. C'est dire, au sens plus spécialement politique, que le gouvernement dont ces chefs doivent être chargés, est l'exercice légitime de la puissance exécutive (Du contrat social, III, 1). Si le gouvernement est alors nécessaire, c'est que la puissance politique doit s'exécuter si elle ne veut pas laisser le champ libre aux maîtres. L'exercice du pouvoir exécutif, le gouvernement, est donc nécessaire pour que les hommes ne tombent pas, comme le dit Rousseau, " dans le despotisme ou dans l'anarchie ,, dont on comprend ainsi aisément la foncière similitude. Les hommes ont donc, en tant qu'hommes, besoin d'être gouvernés et non dominés.


« CORRIGÉ (et sociale) ou morale (au sens Je plus large : métaphysique) et, plus particu­ lièrement, morale ou politique.

• Si subjectivement les hommes prennent souvent Jeurs désirs pour des besoins, objectivement ceux-ci sont à déterminer en fonction de la nature ou de l'être de la chose considérée : un besoin est toujours relatif à une essence.

Par exemple : j'ai besoin de manger en tant qu'être vivant car vivre c'est se conserver en vie, notamment en se nourrissant ; mais en tant que je suis homme, de quoi ai-je besoin? ...

d'être gouverné? Suis-je tel que je ne pourrais pas être ce que je suis sans être gouverné ? • « Être gouvernés » : gouverner a étymologiquement un sens physique, en latin, gubernare signifiant piloter un navire, Je diriger à J'aide du gouvernail.

Conformément à lui, on relève d'abord la tournure passive, qui suppose qu'on questionne la nécessité des gouvernants, qui légitimerait la contrainte exercée sur les gouvernés.

On entend alors gouvernement au sens poli­ tique, restreint, d'un groupe d'hommes qui incarne pour une certaine durée l'État sous la forme du régime en vigueur (et plus particulièrement encore, pour nous, sous la forme républicaine du pouvoir exécutif).

Être gouverné c'est être mené vers des objectifs fixés par ceux-là qui exercent la direction politique au nom de l'État.

Mais être gouverné peut avoir un sens simplement moral : on peut l'être par une gouvernante, qui dirige la conduite d'enfants, ou être gouverné par son ambition ou telle ou telle autre passion.

Dans tous ces cas c'est bien la liberté du sujet qui semble contredite.

Reste qu'on (individu ou collectivité) peut également être gouverné par soi­ même (ou se gouverner) c'est-à-dire être libre ou autonome (obéir à la loi qu'on s'est prescrit).

La différence du passif et de l'actif semble ainsi secon­ daire.

Le sujet invite donc à se détacher de cette conception de la liberté pour la questionner: les hommes ont-ils besoin, pour être libres, de se gouverner ? Être autonome, est-ce vraiment suffisant pour être libre ? Problème Penser la nature des rapports humains en terme de gouvernement semble conduire à une impasse politique puisque celui qui doit (devrait) gouverner a (aurait) lui-même besoin d'être gouverné.

Faut-il donc les penser autrement ? Mais, d'abord, peut-on les penser autrement sans renoncer à l'existence politique elle-même ? Remarques • Il ne faudrait pas limiter le questionnement à sa dimension politique, car lui-même suppose un niveau de réflexion moral et anthropologique.

LA POLITIQUE• SUJET m 1143. »

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