DE LA MÉTHODE. - DE L'ANALYSE ET DE LA SYNTHÈSE.
Publié le 16/06/2011
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I. Objet et division de la Logique.
1. L'esprit humain est l'objet commun de la psychologie, de la logique et de la morale. Mais en psychologie, on recherche les faits de l'esprit humain, ses facultés, sa nature, en un mot ce qu'il est; eu logique et en morale, on recherche ses lois, c'est-à-dire ce qu'il doit être. La première de ces deux . études est le préliminaire indispensable de la seconde ; mais sans la seconde, la première ne conduirait qu'à des connaissances stériles. La logique tire de l'étude théorique des faits reconnus par la psychologie, des conséquences pratiques pour l'exercice de l'intelligence; et la morale tire de cette même étude des conséquences pratiques pour la conduite de la vie. 2. La logique peut donc se définir : la science des règles de la pensée humaine. Cette science, mise à exécution, constitue l'art de penser, dont l'art de raisonner (ancienne définition de la logique) n'est qu'une partie, puisque le raisonnement n'est que l'un des procédés de l'intelligence.
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Sciences d'observation : observation, induction, déduction;Sciences de raisonnement : définition, déduction.Avant d'aller plus loin, indiquons d'une manière générale les premières données de chacune des huit branche dessciences.
III.
Les premières données dans les huit branches des sciences.
1.
Sciences mathématiques.
Les premières données des sciences mathématiques sont les notions de nombre,d'espace, de mouvement, etc.
Ces notions sont très-claires, et se forment dans l'esprit à la première expérience.Les objets qu'elles expriment sont indépendants des vicissitudes fie la nature, et possèdent des propriétés absolues.Pour découvrir ces propriétés, il faut examiner avec soin les éléments de ces objets et leurs combinaisons, et avanttout les décomposer par l'abstraction.
En géométrie, par exemple, on abstrait (l'abord l'étendue des corps de toutesleurs autres propriétés, puis dans l'étendue elle-même on abstrait les trois dimensions, en éliminant l'une d'abord, cequi donne les surfaces, puis deux, la ligne, puis trois, le point.
Chaque résultat se définit.
Puis dans chacun onconsidère divers modes (ligne droite, courbe, etc.), qu'on définit également.
Puis on combine ces résultats qu'ondéfinit encore (triangle, carré, etc.).
Les définitions sont donc les formules des premières données dans les sciencesmathématiques.
Nous verrons leurs règles.Il nous suffit en ce moment ce remarquer que ces définitions une fois posées, toute la règle en mathématiques estde ne jamais s'en écarter, et de fonder sur elles de près ou de loin toutes les démonstrations.
Le vice contraireserait évidemment de conjecturer au lieu de s'en tenir exactement aux- définitions.
C'est ce qui arrive à ceux quicommencent cette sorte d'études.
Ils ajoutent fréquemment de nouvelles données et prennent pour accordé ce quiest en démonstration.
Mais peu à peu l'exercice les plie à la méthode qui est plus rigoureuse en mathématiques quepartout ailleurs.On voit dans quel sens on peut dire que les mathématiques emploient la méthode d'observation.
Mais il faudrait biense garder de donner ici au mot observation le sens d'expérience; car l'expérience n'est pour rien dans les donnéesmathématiques.
Observation signifie donc simplement dans cet endroit, la conformité rigoureuse aux premièresdonnées, c'est-à-dire aux définitions.2.
Sciences physiques.
Les sciences dites physiques ont pour objet les propriétés inorganiques des corps et lesphénomènes qu'ils présentent considérés en général (Ampère).
De ces propriétés et de ces phénomènes nous nesavons rien qu'autant que nous examinons.
Et nulle chose n'est à la portée de notre examen, si ce n'est lespropriétés prises dans tel et tel corps, les phénomènes isolés, individuels.
L'observation des corps et de leurs diversétats, observation active, ingénieuse, qui ne se contente pas de prendre les faits tels qu'ils se présentent, mais quiles force par l'expérimentation à se produire à propos : voilà d'où nous viennent les premières données des sciencesphysiques.
L'observation des faits conduit à leur définition, mais les définitions dans les sciences physiques ne sontpoint immédiates comme dans les sciences mathématiques où elles se tirent de notions qui sont claires et complètesdès l'origine.3.
Sciences naturelles.
Il n'est pas difficile de faire à ces sciences l'application de ce qui vient d'être dit pour lessciences physiques.
Leurs premières données sont les phénomènes divers par lesquels se manifeste la vie dans lesvégétaux et dans les animaux.4.
Sciences médicales.
Il en est de même des sciences médicales, dans les recherches qu'elles font, et qui ont pourbut de déterminer soit l'influence des agents de la nature et des circonstances diverses sur les êtres animés; soitles applications qu'on peut faire de ces premières remarques à la conservation et à la santé de l'individu, suivant lesâges et les tempéraments; soit les maladies, leurs espèces, leurs variétés ; soit enfin les traitements qui doiventamener la guérison ; partout c'est dans les faits qu'il faut interroger la nature, ne conjecturant jamais ses lois qu'ens'autorisant de faits sûrement établis, et vérifiant constamment l'hypothèse par l'expérience.5.
Sciences philosophiques et théologiques.
Les premières données dans l'ordre des phénomènes spirituels sont,suivant une remarque faite antérieurement, de deux sortes bien distinctes.
.Ce sont, en premier lieu, les enseignements de la révélation, qui consistent en principes faits d'avance, revêtus, nondu caractère de la science, mais de celui de l'autorité.
Ces principes immuables et incontestables peuvent servir depoint de départ, et engendrer, à la façon des déductions mathématiques, de longues séries de raisonnements etd'applications.
L'ensemble forme les sciences théologiques qui tiennent par leur point de départ à l'infaillibilité divine,mais qui sont sujettes dans leur développement aux vices de méthode et aux erreurs humaines.
Sans les examinerautrement, on peut remarquer que les développements en tous genres obtenus par la théologie chrétienne dans lesconsidérations non-seulement philosophiques, mais sociales, historiques et politiques, sont généralement beaucoupplus élevés, plus étendus que ceux que l'on obtient en prenant une base purement scientifique.Celle-ci consiste dans la seconde espèce de données que fournit l'observation psychologique.
Cette observation estencore dans l'enfance.
Livrée à elle-même , elle offre une une grande difficulté, par suite de la demi-obscurité danslaquelle les phénomènes de conscience nous apparaissent.
L'histoire des systèmes prouve que néanmoinsl'observation psychologique peut produire chez les peuples chrétiens des résultats bien plus nets et bien plusconcluants que chez les autres peuples où cette observation est et doit être à peu près inconnue.6.
Sciences dialegmatiques.
Ces sciences très-vastes embrassent non pas seulement les langues et les littératures,mais tous les arts d'expression ou beaux-arts , et l'art par excellence ou l'éducation.
Leurs premières données sontdoubles ou mixtes : ce sont 1° les idées, les sentiments, les croyances, etc., exprimés par le langage ou par lesbeaux arts; 2° les formes que ce fond revêt, et qui sont elles-mêmes grammaticales, littéraires, artistiques oupédagogiques.7.
Sciences historiques.
L'objet de ces sciences c'est la vie des nations et de l'humanité.
Ici, comme dans lessciences naturelles, corrélatives des sciences historiques, il faut d'abord coordonner les faits.
Mais comme dans ces.
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