DE LA MEMOIRE. — DE L'IMAGINATION. - DE L'ASSOCIATION DES IDÉES.
Publié le 16/06/2011
Extrait du document
I. De la Mémoire.
1. L'intelligence ou la faculté de connaître, n'est pas seulement la faculté d'acquérir des connaissances, elle est de plus la faculté de conserver, de combiner et d'associer ces mêmes connaissances. Dans cette triple fonction elle s'appelle mémoire, imagination, association des idées. 2. La mémoire est tantôt instinctive et tantôt volontaire. On peut distinguer les résultats qu'elle donne dans ces deux cas par les noms de réminiscences et de souvenirs. La mémoire se cultive et s'améliore par l'exercice, comme au contraire elle s'affaiblit par le défaut d'usage. 3. Nulle faculté ne paraît être plus dépendante des modifications de la matière cérébrale. Elle varie comme cette matière suivant les différents âges de la vie et souffre la première des atteintes "des maladies ou des passions qui ont leur source dans le corps.
«
diverses.
Comme elle s'allie avec la volonté et les goûts habituels de l'âme, elle reçoit des directions fort différentes,et contribue par là singulièrement au bonheur et au malheur de la vie.8.
L'imagination peut faire le charme de la vie la plus vulgaire ; elle peut faire trouver plus de jouissances dans unecondition commune que dans les situations les plus relevées.
La nature a prodigué partout les éléments du beaudont se nourrit l'imagination; un coeur simple sait les trouver et en faire ses délices.9.
Si au contraire l'imagination est au service des passions désordonnées, elle affecte de rassembler les traits lesplus propres à les aiguillonner.
C'est donc dans les sentiments bons ou dépravés que l'imagination trouve sa directionpremière.
Utile avertissement pour les imaginations vives.
III.
De l'association des Idées.
1.
Non-seulement les idées de notre intelligence peuvent être combinées par nous de manière à former des produitsnouveaux, de l'idéal, ce qui est le propre de l'imagination, mais elles ont cela de particulier que lorsqu'au moment deleur acquisition elles présentent entre elles un certain ordre, et forment ainsi un composé, un tout dont les partiessont juxtaposées, la mémoire reproduisant l'une des parties de ce tout, ramène toutes les autres avec elle.
C'est làce qu'on appelle l'association des idées.
Vous êtes témoin d'un événement; dans cet événement figurent certainsactes, certaines circonstances, certains lieux, certains personnages.
Si plus tard l'un de ces éléments se représenteà vous isolé, vous vous souviendrez des autres et de l'événement tout entier.2.
Cette liaison est d'autant plus forte que le même ordre se reproduit plus souvent.
C'est par cette propriétéparticulière, qu'on nomme association des idées, que l'intelligence forme une sorte de continuité et qu'aucun de seséléments ne reste isolé.
De là l'enchaînement des souvenirs, des pensées, leur suite, la faculté de méditer, deconverser, d'improviser; sans l'association des idées nous ne pourrions pas même lire, et par conséquentl'intelligence serait, malgré les efforts continuels de l'attention et de la mémoire, dans un état perpétuel d'enfance.3.
L'association qui e forme entre les idées, se forme aussi et en premier lieu entre les impressions, les instinctsvitaux et les sensations, Et même, puisqu'à chacune de nos idées répond une impression cérébrale, soit commeantécédent (dans la perception extérieure ), soit comme conséquent, on voit qu'il y a corrélation entre l'associationdes impressions et celle des idées.4.
Plus le cerveau est jeune, plus les impressions s'y forment et s'y associent avec facilité; les.
instincts, stimuléspar les impressions, s'associent à elles; les sensations et les idées en font autant.
Mais lors même que lesimpressions n'ont pas de complément intellectuel, comme dans les animaux, les enfants, l'association desimpressions et des mouvements se fait suivant les lois de l'instinct.
De là le moyen de dresser les animaux, de leurdonner des habitudes.
Ces habitudes se transmettent souvent de génération en génération tout comme ce qu'il y ade constitutif dans l'être.
Chez l'homme, la volonté, en imprimant et répétant des séries d'efforts musculaires et desmouvements, donne un jeu plus facile aux organes.5.
L'association s'étend des idées aux sentiments et des sentiments aux actes.
Elle donne à l'esprit deux sortesd'habitudes, les habitudes intellectuelles ou de pensée, les habitudes morales ou de conduite.
(Ex.) Les habitudes seforment ou instinctivement ou avec le secours de la volonté; un des points les plus importants de l'éducation est derégler leur formation : car le caractère de l'habitude est de dominer l'âme.
Si donc, dans les premières années, on afréquemment lié les idées avec justesse, on conservera toute sa vie l'esprit judicieux, le contraire arrivera dans lasupposition contraire.
Comme aussi, si durant la même série de temps on s'est exercé à certaines vertus , au travail,à la modération, à la piété, on sera plus tard vertueux pour ainsi dire sans effort, tandis que dans le cas contraireon restera vicieux, en quelque sorte malgré soi.
On voit très-fréquemment des préjugés ridicules tenir contre desconvictions positives, et des vices, dont on se condamne soi-même et que l'on essaie de combattre, résister àtoutes les résolutions..
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