De la démocratie en Amérique, Tocqueville: Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde
Publié le 23/07/2010
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«Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde ; je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils remplissent leur âme. Chacun d'eux retiré à l'écart est comme étranger à la destinée de tous les autres ; ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine... Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire qui se charge seul d'assurer leurs jouissances et de vieiller sur leur sort. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril, mais il ne cherche au contraire qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent pourvu qu'ils ne pensent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ! « Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1840
Le thème du texte de la démocratie en Amérique est la démocratie, la menace qui pèse sur la démocratie américaine qui est une démocratie moderne et donc plus particulièrement la démocratie moderne, ses dangers. Quels sont les principaux caractères du nouveau despotisme dans la société démocratique ? Qu'est ce qui distingue le despotisme démocratique ? Qu'est ce qui conduit les hommes ?
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Le thème du texte de la démocratie en Amérique est la démocratie, la menace qui pèse sur la démocratie américainequi est une démocratie moderne et donc plus particulièrement la démocratie moderne, ses dangers.
Quels sont lesprincipaux caractères du nouveau despotisme dans la société démocratique ? Qu'est ce qui distingue le despotismedémocratique ? Qu'est ce qui conduit les hommes ?
Tocqueville voit une société démocratique individualiste où chaque citoyen ne se préoccupe pas de la vie et du sortdes autres.
Il constate une homogénéisation, un effet de masse, des êtres semblables ne pensant qu'à leur plaisirspersonnels, une recherche égoïste du plaisir? Il remarque également que l'état veut une infantilisation des masses,un état qui protège sa population comme des enfants, ainsi tous abandonnent leur liberté politique.
L'État est unpouvoir protecteur qui en travaillant au bonheur de ses habitants est beaucoup plus fort puisqu'il contrôle tout.
La thèse de Tocqueville est donc purement négative, puisqu'il montre une société dirigée par un groupe qui exerceou pouvoir arbitraire et absolu, l'État et non un régime politique où la souveraineté est exercée par le peuple, unedémocratie.
Pour Tocqueville, notre société n'est plus une démocratie mais une société où des caractères dunouveau despotisme apparaissent.
Ce texte est divisé en deux parties :
Une première partie de la ligne 1 à 6 où l'auteur décrit la société américaine qu'il observe, une société individualiste.Une deuxième partie de la ligne 7 à 16 où l'auteur va expliquer le rôle de l'Etat dans la démocratie moderne, lepaternalisme protecteur et infantilisant de l'Etat, un État qui endort sa population pour mieux les gouverner.
Dans cette première partie, Tocqueville observe cette société démocratique américaine.
Il évoque ledespotisme, un régime où le pouvoir appartient à un souverain qui exerce ce pouvoir de façon arbitraire et absolualors qu'il est censé voir une société démocratique, société où la souveraineté est exercée par le peuple.
C'est enobservant la population que Tocqueville constate une société individualiste, en effet il observe dans un premiertemps une certaine homogénéisation.
C'est un véritable effet de masse, les hommes sont semblables.
Il existe unecertaine image, qui est illusoire, du parfait citoyen.
Tous les hommes cherchent à ressembler au citoyen parfait,c'est ce qui fait l'effet de masse, tous les hommes sont identiques.
Ces hommes « semblables et égaux » n'ont plusrien à attendre les uns des autres car ils ne se distinguent plus par leurs capacités, leurs ressources, leurs aptitudesou encore leurs forces.
Cette société renvoie chacun à lui même il n'y a donc aucune mise en commun.
Cettepopulation ne se préoccupe que de son bien personnel, en effet il s'agit d'une recherche égoïste du plaisir.
Leurseule préoccupation est d'accroître leur bien être mais en aucun cas de se mettre au service d'un intérêt commun.Tocqueville nous montre donc ici une société individualiste où chacun vit à l'écart et ne se préoccupe pas de la vieet du sort des autres.
C'est donc une sorte de sphère privée, une société où chacun vit dans son « coin » sanspartager, ne cherchant que son propre plaisir ce qui est en quelque sorte contraire à la démocratie puisque lepouvoir devrait être exercé par la population.
En s'ignorant les uns les autres, les individus n'ont plus le sentiment departiciper à un intérêt collectif, ils ne se considèrent plus comme citoyen, il n'existe pas de discours ou de débat,personne ne cherche à convaincre.
Cette société individualiste est donc contraire aux principes de la démocratie,chaque individu doit renoncer à décider seul de son action et doit accepter d'obéir à des règles communes.
Leshommes ont besoin de former une société, de s'associer, former des groupes pour garantir leur bien être mais danscette première partie, Tocqueville montre bien que la société se base sur une forme d'individualisme ce qui estcontradictoire avec la démocratie où le groupe doit dominer.
Dans la deuxième partie, Tocqueville explique le rôle de l'État.
Il décrit l'État comme un système muni d'unpouvoir démesuré « immense et tutélaire » c'est à dire qui exerce une protection, comme un ange gardien.
Il secontente de pourvoir efficacement aux besoins, en effet son objectif principal est de subvenir aux besoinsindividuels, veiller sur sa population ce qui est par conséquent une chose que les individus ne peuvent contester careux qui recherchent un plaisir égoïste, sont comblés.
L'État se montre même « absolu, détaillé, régulier, prévoyantet doux » selon l'auteur, il accomplie leurs désirs et leur bien être, en quelque sorte il se comporte comme un pèreavec ses enfants, il leurs donne ce qu'ils veulent mais tout cela, cette neutralité, cette douceur est un danger trèsimportant et violent pour les individus.
En effet, en « endormant » sa population, il les éloigne de leur libertépolitique.
Il veut gouverner sans eux en les éloignant du pouvoir et ce grâce à l'accomplissement de leurs désirs.
Illes expulse petit à petit du pouvoir et restreint donc leur liberté, leur autonomie.
L'auteur parle de « puissance paternelle » car l'État infantilise sa population mais son but n'est pas de leur.
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