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David Hume - Sur la diversité des goûts - méthode de l'explication de texte

Publié le 11/02/2022

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David Hume : diversité des goûts - Analyse de la 1 ère partie : Nous l’avons dit : non seulement toute une partie, mais une seule phrase peut être très complexe, et contenir plusieurs idées. Savoir analyser une phrase « complexe » La première phrase de notre extrait est un bon exemple pour une phrase complexe. Cette phrase est si longue qu’elle occupe toute la première partie ! Il faut donc savoir « analyser » une phrase (pour comprendre la pensée qu’elle exprime) ! Pour cela, soulignons les éléments systématiquement : le groupe verbal , les groupes nominaux (qui indiquent des concepts), des connecteurs logiques, les subordonnées (souvent introduit par la conjonction « que »). Il faut donc décomposer les phrases complexes. Sinon on n’y comprend rien ! Nous découvrons alors que la 1 ère phrase de notre extrait est composée de deux subordonnées (introduites par « que » et coordonnées par le connecteur « et ») : « Nous pouvons observer cependant a) que cette uniformité dans l’espèce humaine n’empêche pas qu’il y ait une diversité considérable dans les sentiments de beauté et de valeur, et b) que l’éducation, la coutume, le préjugé, le caprice et l’humeur, varient souvent ici notre goût. » Si nous ne gardons que la structure de la phrase (sa squelette), elle exprime trois idées, dont deux sont subordonnées : 2 observations (« nous pouvons observer »): (observations exprimées dans les subordonnées (a) et (b)) : a) (A) « n’empêche pas » (B) b) a,b,c,d et e (énumération) produisent la diversité de (G) (« varient » dit le texte). Analysons davantage cette première partie de la phrase complexe : 1. La principale de la phrase « Nous pouvons observer cependant…» : - par le verbe « observer » (nous pouvons observer), Hume indique qu’il se réfère à une expérience humaine commune, expérience que tout le monde peut confirmer… => Question : quelle est cette expérience que l’on peut « observer » ? => La réponse est donnée dans les deux subordonnées de la phrase : a) Première subordonnée de la phrase (= 1 ère sous-partie) Chaque subordonnée doit être donc analyser à son tour : A nouveau, soulignons les éléments de cette 1 ère subordonnée : le groupe verbal , les groupes nominaux qui indiquent des concepts, des connecteurs logiques, etc. … que cette uniformité dans l’espèce humaine n’empêche pas qu’il y ait une diversité considérable dans les sentiments de beauté et de valeur, … Deux goupes nominaux sont mise en relation par le verbe « n’empêche pas que… ». Chacun de ces groupes nominaux est complexe. Erreur fréquente : tronquer les idées complexes et abstraites, qui sont exprimées par un groupe nominal complexe. Exemple : « diversité dans les sentiments de goût » Dans vos devoirs maisons, vous avez souvent parlé de « diversité », sans préciser de quelle diversité il s’agit. Il faut donc analyser le groupe nominal « cette uniformité dans l’espèce humaine », dans son ensemble : « cette uniformité dans l’espèce humaine » o cette partie de la phrase indique que Hume a parlé avant notre extrait d’un autre thème : de l’espèce humaine et de certains phénomènes uniformes grâce à l’appartenance à l’espèce humaine. o C’est le démonstratif « cette » qui indique que l’auteur a déjà parlé de cette thématique, connue donc par le lecteur (= l’idée (A). o Cela implique inversement que l’idée (B) (diversité des goûts) est nouveau, introduit pour la 1ère fois, donc l’idée plus centrale et importante dans notre extrait. ⇨ question : pourquoi Hume parle-t-il de l’uniformité ? Est-ce le fait que les êtres humains appartiennent à une même espèce humaine qui serait la cause de l’uniformité ? ⇨ C’est à quel égard que nous sommes uniforme ? Les réponses à ces questions sont probablement données avant notre extrait. - « qu’ il y ait une diversité considérable dans les sentiments de beauté et de valeur » o c’est la nouvelle information de la phrase (idée (B)), donc une information plus centrale pour notre partie : il existe une diversité entre les hommes ! ⇨ question : A quel égard la « diversité » peut-elle être « observée » ? ⇨ La réponse est donnée tout de suite après : « une diversité dans les sentiments de beauté (et plus généralement : dans les sentiments de valeur). Expliquons davantage le contraste entre les deux idée (A) et (B) (uniformité dans l’espèce humaine versus (lat. : contre) diversité dans les sentiments de goûts) Appartenant à la même espèce humaine, il existe une uniformité entre les différents individus. Uniformité à quel égard ? Sans connaître la doctrine de Hume plus précisément, ni le passage qui précède notre extrait, nous ne pouvons que spéculer sur la réponse : Peut-être que l’uniformité se manifeste au niveau de la perception simple ou de la pensée. - Au niveau de la perception, par exemple, en regardant un objet rouge, nous voyons probablement tous la même couleur « rouge », la même « forme » de l’objet, etc, grâce à notre appareil sensoriel, nos yeux, communs à l’espèce humaine (une araignée ne voit peut-être pas la même couleur, ou pas de couleur : l’espèce humaine s’oppose peut-être à l’espèce). - Au niveau de la pensée, en voyant le soleil se lever tous les matins, nous concluons tous plus généralement que le soleil continuera à se lever dans le futur. C’est grâce aux lois de l’association, communes à notre espèce humaine, que nous arrivons à des conclusions et des lois valables pour tous les hommes (et même pour la Nature entière). « Cependant », dit le texte, cette uniformité « n’empêche pas qu’il y ait » une diversité chez les individus. Cette diversité semble « considérable », non pas au niveau de la perception ou de la pensée, mais au niveau des « sentiments », plus précisément au niveau des « sentiments de goût et de valeur ». En résumé : autant nous sommes uniformes à certains égards (perception ou pensée générale), autant nous sommes très différentes au niveau de nos « goûts », au niveau des « sentiments de goûts » que les objets esthétiques ou artistiques peuvent provoquer en nous : un tableau, une musique, un texte littéraire. 

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« L’épreuve de « l’explication de texte » L’explication de texte est une ancienne forme et pratique savantes.

Elle permet de comprendre en profondeur un texte philosophique : suivre précisément le raisonnement d’une réflexion philosophique. Le sens et l’importance de l’explication de texte Avant tout commentaire, avant toute critique, il est nécessaire de comprendre la pensée de l’autre.

Car, il est évidemment absurde de vouloir commenter ou critiquer un raisonnement sans l’avoir vraiment compris. Critiquer sans comprendre, c’est absurde, mais c’est néanmoins un fléau qui se répand à notre époque.

A l’époque numérique, tout savoir complexe risque d’être « haché » en petites bouchés d’informations isolées, pour être dispersées sur le web, pour être consommées, sans être digérée et comprise.

Au lieu de transformer l’opinion (« doxa ») en savoir (« épistèmé »), les communications sur les réseaux sociaux risquent de morceler le savoir complexe en opinions dispersées. L’explication de texte est une pratique que peut contrer cette tendance à la compréhension superficielle et tronquée, aggravée par les pratiques numériques.

Il s’agit d’une forme de compréhension et de réflexion méthodiques.

Expliquer un texte, c’est transformer l’opinion sur un philosophe en connaissance de sa réflexion philosophique. L’explication de texte est donc une activité éminemment philosophique.

Apprendre à réfléchir soi-même, c’est d’abord apprendre à comprendre la réflexion des grands penseurs. Les moments (ou « stations ») de l’explication L’explication de texte est une activité difficile.

Il y a donc une méthode : un chemin à suivre en passant par des stations.

En voie technologique, l’explication passe par trois stations : 1.

l’analyse, 2.

la synthèse 3.

commentaire Pour chaque station, l’épreuve du baccalauréat prévoit des questions sur le texte, afin de guider l’analyse, la synthèse et le commentaire du bachélier. Au lieu d’expliquer les règles de l’explication de manière abstraite, nous allons immédiatement pratiquer ces règles à l’aide d’un exemple : le premier devoir maison que j’avais donné sur un extrait de David HUME, tiré de son essai Le sceptique (1742).

J’avais limité les questions à deux moments de l’explication : à l’analyse et la synthèse.. »

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