David HUME: Scepticisme et mélancolie
Publié le 05/04/2005
Extrait du document
«
Hume :
- 1er Mouvement : Ce 1 er mouvement s'étend du début du texte jusqu'à « de mes conversations ».
Il s'agit pour Hume de recréer les conditions d'une autonomie de pensée afin de mettre en place laméthodologie qui sera la sienne dans ce passage : que se passe-t-il, du point de vue de mesconvictions, lorsque je n'ai recours à rien d'autre que mon propre mouvement d'esprit ?
- 2e Mouvement : Ce second mouvement s'étend de « Je ne peux m'empêcher » jusqu'à « je procède ».
Il s'agit de montrer qu'elle est la force de nos convictions par-delà l'absence de principeapparents.
Hume montre ainsi que la véritable science ne se fonde pas sur les principes – infondés – dela raison mais bien au contraire sur une tendance naturelle à connaître.
Se découvre ici alors le rôle dela nature et de l'expérience.
- 3e Mouvement : Ce 3 e et dernier mouvement s'étend de « Je m'intéresse » jusqu'à la fin du texte. Hume en conclut donc à la possibilité d'une science qui ne se fonderait pas sur les principes de la raisonmais sur la nature elle-même et sur l'expérience concrète.
Telle est, en tout cas, l'origine de sa propredémarche philosophique et donc le fondement de sa quête relative à la définition de la nature humaine.Son scepticisme n'est donc nullement destructeur.
Explication détaillée
- 1er MOUVEMENT
« Au moment où je suis las du divertissement et de la compagnie et que je me laisse aller à rêver dans ma chambre ou au cours d'une promenade solitaire au bord de l'eau, je sens mon esprit tout ramassé sur lui-même et je suis naturellement incliné à porter mes vues sur tous ces sujets sur lesquels j'ai rencontré tantde discussions au cours de mes lectures et de mes conversations.
»
Hume commence par instaurer les conditions du développement de sa méthode afin de découvrir quel estle fondement propre des convictions que chacun porte en soi.
Il semble, dans un premier temps, qu'unetelle recherche suppose un positionnement retiré du monde et des mondanités qui l'accompagne.« Si je lutte contre mon inclination, j'aurai une bonne raison pour lui résister : et je ne serai plus entraînéà errer à travers des solitudes désolées et de rudes passages, comme j'en ai rencontré jusqu'ici.
Tels sontmes sentiments de mélancolie et d'indolence : et certes je dois avouer que la philosophie n'a rien à luiopposer : elle attend la victoire plus du retour d'une disposition sérieuse et bien inspirée que de la forcede la raison et de la conviction.
»Pourquoi abandonner l'indolence si la réflexion ne nous porte jamais ses fruits ? Parce que notre goût nousy porte.
C'est par la force des énergies passionnelles que nous continuons la philosophie.
Ledivertissement n'est qu'un étourdissement vain et inutile, le philosophe ne peut que s'en lasser car lesquestions qui sont les siennes auxquelles il aura désespéré de pouvoir répondre, persistent.
Ce principepassionnel est la curiosité.
Dans la chapitre conclusif du Livre II, Hume parle d'amour de la vérité commede l'affection qui guide toutes nos recherches.
A cette curiosité philosophique se mélangent des motifsambitieux, quête du pouvoir : cela créer une disposition de bonne humeur et rend le retour à laphilosophie nécessaire.
Hume place chacun devant le choix ultime : la superstition (l'esprit portanttoujours plus loin ses vues) ou la philosophie.
Se tourner vers la philosophie, c'est risquer l'erreur, mais ilest moindre que celui de l'illusion.
Tel est l'enjeu du Traité de la nature humaine . Une fois débarrassée de les vues de chacun, loin des avis et du divertissement des autres, l'esprit seretourne en lui-même : ici à lieu une sorte d'introspection par laquelle Hume tente de retrouver le principeà l'origine de ses convictions.
Il semble ainsi que ce soit la nature elle-même qui lui donne toutes lescertitudes qui sont inscrites au-dedans de lui.
- 2e MOUVEMENT
« Je ne peux m'empêcher d'être curieux de connaître les principes du bien moral et du mal, la nature et le principe du gouvernement et la cause de ces diverses passions qui m'animent et me gouvernent J'éprouveune gêne à penser que j'approuve un objet et que j'en désapprouve un autre; que j'appelle une chose belle etune autre laide; que je décide au sujet de la vérité et de l'erreur, de la raison et de la sottise, sans savoir surquels principes je procède.
»
Il apparaît alors, une fois les conditions d'expérimentation en place, que le désir de connaître me soit co-naturel.
Je suis curieux de et par nature.
On comprend ainsi que la science n'est pas autre chose que leproduit de la nature elle-même.
loin donc de se fonder sur les principes de la raison, la science, parce quela nature l'a rendu agréable, se fonde bien au contraire sur la nature elle-même.
on comprend ainsi que lescepticisme de Hume n'est pas un scepticisme négateur, mais bien plus à la recherche du fondement.
»
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