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David Hume et l'observation

Publié le 11/05/2005

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hume
"Il n'y a pas d'homme si jeune et si inexpérimenté qu'il n'ait formé, par observation, quantité de maximes générales correctes sur les affaires humaines et la conduite de la vie ; mais on doit avouer que, lorsqu'il en viendra à les mettre en pratique, il sera extrêmement exposé à l'erreur jusqu'au moment où le temps et une expérience plus poussée étendront ces maximes et lui enseigneront aussi à les utiliser et à les appliquer correctement. Dans toute situation et dans tout évènement, il y a de nombreuses circonstances particulières et des circonstances en apparence menues que l'homme du plus grand talent est tout d'abord porté à négliger, bien que la justesse de ses conclusions et , par la suite, la sagesse de sa conduite, en dépendent entièrement. Sans compter qu'un jeune débutant ne découvre pas toujours les observations et les maximes générales dans les occasions convenables et qu'il ne peut les appliquer immédiatement avec le calme et le discernement voulus. La vérité est qu'un raisonneur inexpérimenté ne pourrait absolument pas raisonner s'il était absolument inexpérimenté ; quand nous attribuons à quelqu'un ce caractère, nous l'entendons seulement par comparaison et supposons un homme pourvu d'expérience, mais seulement un degré très faible et très imparfait." David Hume
hume

« est hors de moi est coloré, et que de l'étendue de cette couleur, de sa terminaison et de la relation de sa situationavec les parties de mon cerveau, je détermine quelque chose touchant la grandeur, la figure et la distance de cemême bâton, quoiqu'on ait accoutumé de l'attribuer au sens, et que pour ce sujet je l'aie rapporté à un troisièmedegré de sentiment, c'est néanmoins une chose manifeste que cela ne dépend que de l'entendement seul.

Et mêmej'ai fait voir dans la Dioptrique, que la grandeur, la distance et la figure ne s'aperçoivent que par le raisonnement, enles déduisant les unes des autres. Hume Il n'y a pas d'impression ni d'idée d'aucune sorte, dont nous avons conscience ou mémoire, que nous ne concevionscomme existante ; il est évident que c'est de cette conscience qu'est tirée l'idée la plus parfaite et la plus parfaiteassurance de l'être.

D'où nous pouvons former une alternative, la plus claire et la plus concluante qu'on puisseimaginer : puisque nous ne nous rappelons jamais aucune idée ni impression sans lui attribuer l'existence, l'idéed'existence ou doit être tirée d'une impression distincte, unie à toute impression, à tout objet de notre pensée, oubien doit s'identifier entièrement à l'idée de la perception ou de l'objet.

[...] L'idée d'existence s'identifie alorsexactement à l'idée de ce que nous concevons comme existant.

Réfléchir à quelque chose simplement et y réfléchircomme à une existence sont deux actes qui ne diffèrent en rien l'un de l'autre.

Cette idée, si on l'unit à l'idée d'unobjet quelconque, n'y fait aucune addition.

Tout ce que nous concevons, nous le concevons comme existant.

Touteidée, qu'il nous plaît de former, est l'idée d'un être ; et l'idée d'un être, c'est toute idée qu'il nous plaît de former.Quiconque rejette cette identité, doit nécessairement désigner l'impression distincte d'où dérive l'idée d'existenceeffective, et doit prouver que cette impression est inséparable de toute perception à l'existence de laquelle nouscroyons.

Et c'est impossible, nous pouvons le conclure sans hésiter.

Notre argumentation précédente sur ladistinction des idées, sans aucune différence réelle, ne nous servira ici en aucune manière.

Ce genre de distinctionse fonde sur les différentes ressemblances que la même idée simple peut soutenir avec plusieurs idées différentes.Mais on ne peut présenter aucun objet comme semblable à un autre en raison de son existence, ni comme différentdes autres pour la même raison ; car tout objet, qui se présente, doit nécessairement exister. ROUSSEAU Tout animal a des idées puisqu'il a des sens, il combine même ses idées jusqu'à un certain point, et l'homme nediffère à cet égard de la bête que du plus au moins.

Quelques philosophes ont même avancé qu'il y a plus dedifférence de tel homme à tel homme que de tel homme à telle bête ; ce n'est donc pas tant l'entendement qui faitparmi les animaux la distinction spécifique de l'homme que sa qualité d'agent libre.

La nature commande à toutanimal, et la bête obéit.

L'homme éprouve la même impression, mais il se reconnaît libre d'acquiescer, ou de résister; et c'est surtout dans la conscience de cette liberté que se montre la spiritualité de son âme : car la physiqueexplique en quelque manière le mécanisme des sens et la formation des idées ; mais dans la puissance de vouloir ouplutôt de choisir, et dans le sentiment de cette puissance, on ne trouve que des actes purement spirituels, dont onn'explique rien par les lois de la mécanique. KANT Que toute notre connaissance commence avec l'expérience, cela ne soulève aucun doute.

En effet, par quoi notrepouvoir de connaître pourrait-il être éveillé et mis en action, si ce n'est par des objets qui frappent nos sens et qui,d'une part, produisent par eux-mêmes des représentations et, d'autre part, mettent en mouvement notre facultéintellectuelle, afin qu'elle compare, lie ou sépare ces représentations, et travaille ainsi la matière brute desimpressions sensibles pour en tirer une connaissance des objets, celle que l'on nomme l'expérience ? Ainsi,chronologiquement, aucune connaissance ne précède en nous l'expérience et c'est avec elle que toutescommencent.

Mais si toute connaissance débute avec l'expérience, cela ne prouve pas qu'elle dérive toute del'expérience, car il se pourrait bien que même notre connaissance par expérience fût un composé de ce que nousrecevons des impressions sensibles et de ce que notre propre pouvoir de connaître (simplement excité par desimpressions sensibles) produit de lui-même : addition que nous ne distinguons pas de la matière première jusqu'à ceque notre attention y ait été portée par un long exercice qui nous ait appris à l'en séparer.

C'est donc au moins unequestion qui exige encore un examen plus approfondi et que l'on ne saurait résoudre du premier coup d'oeil, que cellede savoir s'il y a une connaissance de ce genre, indépendante de l'expérience et même de toutes les impressionsdes sens.

De telles connaissances sont appelées a priori et on les distingue des empiriques qui ont leur source aposteriori, à savoir dans l'expérience.

(...) Si l'on veut un exemple pris dans les sciences, on n'a qu'à parcourir desyeux toutes les propositions de la mathématique ; et si on en veut un tiré de l'usage plus ordinaire del'entendement, on peut prendre la proposition : « tout changement doit avoir une cause ».

Qui plus est, dans cettedernière, le concept même d'une cause renferme manifestement le concept d'une liaison nécessaire avec un effet etcelui de la stricte universalité de la règle, si bien que ce concept de cause serait entièrement perdu, si on devait ledériver, comme le fait Hume, d'une association fréquente de ce qui arrive avec ce qui précède et d'une habitude quien résulte (d'une nécessité, par conséquent, simplement subjective) de lier des représentations.

On pourrait aussi,sans qu'il soit besoin de pareils exemples pour prouver la réalité des principes purs a priori dans notre connaissance,montrer que ces principes sont indispensables pour que l'expérience même soit possible, et en exposer, par suite, lanécessité a priori.

D'où l'expérience, en effet, pourrait-elle tirer sa certitude, si toutes les règles, suivant lesquelleselle procède, n'étaient jamais qu'empiriques, et par là même contingentes?. »

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