David HUME: De tous les être animés qui peuplent le globe
Publié le 05/04/2005
Extrait du document


«
transformation.
La peine, le travail, apparaît dans les faits, en raison des contraintes auxquelles se trouve soumisela nature humaine dans son rapport avec la nature extérieure, comme la direction première dans laquelle s'engagel'action humaine sous peine de voir menacée la survie même de l'individu et de l'espèce.
L'activité économiquedevient ainsi prototype de l'action.
La définition de l'homme comme être de la consommation (la quantité infinie debesoins), mesurée conjointement à la rareté des biens immédiatement donnés pour sa satisfaction et à la constancede la menace extérieure, entraîne la définition de l'homme comme être producteur à travers la mise en place del'invention et de l'artifice considérés comme caractéristiques essentielles de la nature humaine.
3.
Ainsi se justifie (second alinéa) l'instauration de la société dont le premier pas est constitué par l'union des forceset la division du travail.
L'action collective est requise comme détour de la satisfaction individuelle de même que larépartition des tâches au sein de la collectivité est destinée à faciliter l'obtention de cette satisfaction.
L'unionmonstrueuse de la faiblesse et du besoin doit pouvoir être compensée par l'union bénéfique des individus faibles enmoyens et riches en besoins.
L'addition des forces représente une véritable amplification de la puissance.Toutefois, cette amplification ne peut être réellement efficace que si elle est accompagnée d'une division destâches destinée à accroître l'habileté, la capacité : vision assez conforme à la représentation générale desavantages de la division du travail telle qu'on peut la repérer de Platon à Adam Smith, mais vision qui fait moinsréférence au perfectionnement de l'activité économique qu'à son émergence nécessaire.
La division est coextensivede l'union, parce qu'il n'y a d'union durable que là où il y a division.
Union et division se portent garantes de l'aidemutuelle qui synthétise ainsi les deux termes.
Dans tous les cas est obtenu un supplément qui, tout en permettantl'accroissement des ressources communes, assure par ce détour l'augmentation de la satisfaction individuelle.
Aumanque naturel répond la ruse culturelle, elle-même inscrite dans la nature de l'homme, dans la possible destinée deses passions : si la fin de l'action humaine est la consommation, la capacité de production susceptible de mettre enoeuvre les moyens propres à atteindre cette fin relève de l'artifice, de la ruse, de la technique.Il est toutefois un paradoxe que Hume suggère sans s'y attarder : c'est que l'union des forces et la division destâches exigées en vue de la satisfaction des besoins suscitent par leur propre mouvement la multiplication desbesoins (dans ce nouvel état, ses besoins se multiplient à tout moment).
Au lieu de stabiliser la consommation, lasociété ne fait qu'amplifier ses exigences, que renforcer la définition de l'individu par la consommation infinie.
Cetapparent inconvénient, qui résulte des avantages de la division du travail, prend place dans un processus oùs'inversent les rapports naturels : si, d'un côté, demeure la quantité infinie des besoins (actualisation de certainsbesoins, création de nouveaux), d'un autre côté il faudra reconnaître qu'à la faiblesse naturelle des moyens s'estsubstituée la force artificielle des moyens qui engendrent une augmentation continue de la capacité, de la force etde la sécurité; le supplément ainsi acquis réduit donc l'écart entre les fins et les moyens de telle sorte que, une foisla satisfaction absolue devenue problématique, subsiste la possibilité d'un calcul élémentaire en plus ou en moins quicreuse de façon décisive le fossé entre l'état de société et l'état de solitude.
La vertu thérapeutique de l'état socialse borne à la mise en place d'un supplément qui fait office de remède; la condition solitaire ignore en revanche toutemédication.
Cette simple différence suffit à faire ressortir les avantages de la société : à l'union monstrueuse de lafaiblesse et du besoin se substitue l'union heureuse de la force/capacité et du besoin; la conversion de l'un destermes en présence permet un rééquilibrage relatif au sein duquel les vertus adaptatives trouvent plus justementleur emploi.
En réparation des aberrations naturelles (l'union monstrueuse), le propos de Hume est d'ordretératologique; la pratique qu'il suscite, et dont il rend compte à la fois, est principalement de réajustement.
4.
Avant d'être envisagée comme perfectionnement de la production, l'union des forces et la division du travail sontappréhendées comme fondement même de l'organisation sociale.
Ce qui signifie qu'il n'est d'autre justification à lasociété que la nécessité économique elle-même.
Point de penchant naturel à l'échange (comme chez Adam Smith,par exemple), point de dessein providentiel propre à provoquer les améliorations naturelles des capacités humainespour l'accomplissement de l'oeuvre; la motivation déterminante est la conservation de l'individu à laquelle touteréalisation artificielle, technique, organisationnelle se trouve soumise d'emblée.
La question de l'origine de la sociétéest ici abordée sous un angle économique.
HUME (David). Né et mort à Edimbourg (1711-1776).
Il fut quelque temps commerçant à Bristol, voyagea en France et vécut à La Flèche.
En 1748, il visita l'Autriche etl'Italie, puis devint bibliothécaire de la Faculté des Avocats à Edimbourg.
Il accompagna l'ambassadeur anglais àParis en 1763, et y fréquenta les milieux philosophiques et littéraires.
Il rentra en Angleterre, accompagné deRousseau, qui le quitta rapidement.
Sous-secrétaire d'État, Hume se retira à Edimbourg en 1769.
Les influencescapitales subies par sa pensée furent celles de l'empirisme de Locke et de l'idéalisme de Berkeley.
Hume estempiriste : il prend pour base de son étude philosophique l'observation et l'expérimentation.
Il rabaisse l'idée de.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Texte de Hume: Il semble, à première vue, que tous les animaux qui peuplent le globe terrestre, il n'y en ait pas un à l'égard duquel la nature ait usé de plus de cruauté qu'envers l'homme
- David Hume - Sur la diversité des goûts - méthode de l'explication de texte
- DISSERTATION SUR LES PASSIONS, David Hume
- DIALOGUES SUR LA RELIGION NATURELLE, David Hume - résumé de l'œuvre
- TRAITÉ DE LA NATURE HUMAINE, A Treatise of Human Nature de David Hume (résumé & analyse)