D'après Platon, que perdons lorsque nous nous exprimons à l'écrit ?
Publié le 01/03/2022
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D’après Platon, que perdons-nous quand nous nous exprimons à l’écrit ?
Dans l’ouvrage Phèdre, Platon, le célèbre philosophe grec du Vème siècle, met en scène un
dialogue entre Socrate et Phèdre.
Dans cet extrait, Socrate s’adresse à Phèdre en lui expliquant que
l’écriture est inhumaine.
Nous pouvons alors nous demander par qui la thèse est-elle soutenue par
Socrate ou par Platon puisque la thèse semble contredite par le fait que ce dialogue ait été écrit.
Socrate n’a en effet jamais écrit et démontre ici qu’il est contre l’écriture qui est sans vie et livré au
premier venu, sans défense.
Nous allons alors voir, grâce aux propos de Platon ce que nous perdons
lorsque nous nous exprimons à l’oral.
Tout d’abord Platon commence par comparer l’écrit à la peinture.
Il y voit même un
ressemblance.
Un peinture peut par exemple, représenter des personnes qui auront l’air vivantes
« se tiennent debout comme si elles étaient vivantes », cependant ce n’est qu’une apparence car
lorsqu’on veut leur parler ou les interroger ils « gardent le silence ».
Dans un écrit ou dans une
peinture nous ne pouvons donc y trouver la vie.
En effet la vie se caractérise avant tout par le
mouvement, elles pourront tout de même tenter de simuler ce mouvement mais cela ne serait qu’une
illusion.
Cela est d’autant plus vrais pour les discours qui ont été préparés et écrit, « on pourrait
croire qu’ils parlent pour exprimer quelque réflexion » et justement cette réflexion qu’ils tentent
d’exprimer ne peux pas être vivante puisque toute pensée est en mouvement et donc lorsqu’il n’y a
plus de mouvement, il n’y a plus de pensée.
Voilà pourquoi Platon utilise ici le verbe « tenter ».
De plus l’écrit ne permet pas de comprendre ou d’apprendre.
Platon l’explique par la
phrase : « mais si on souhaite comprendre ce qu’ils disent, c’est une seule chose qu’ils se contentent
de signifier, toujours la même ».
En effet lorsque qu’on lit par exemple un ouvrage si nous ne
comprenons pas ce que nous lisons, il nous sera impossible d’interroger le livre ou d’échanger avec
l’auteur.
Comme c’est le cas ici, nous lisons ce dialogue entre Phèdre et Socrate et si au cours de
notre lecture nous souhaitons intervenir afin de poser une question à Socrate, ce dernier restera figé
et nous resterons alors sans réponse.
Un livre est donc sans âme, figé pour l’éternité et impossible
de le reformuler.
Il répète alors en boucle ce qui est a été écrit ou imprimé et il est alors incapable de
répondre aux questions qu’on lui pose.
Ensuite, le Socrate de Platon explique qu’un discours, puisqu’il n’est pas vivant se laissera
aller « de droite et de gauche ».
En effet lorsque nous dialoguons avec une personne qui se tient en
face de nous, nous pouvons nous adapter et ainsi déduire comment nous devons s’adresser à notre
interlocuteur.
Nous ne dirons pas les choses de la même manière à deux personnes différentes.
Tandis qu’un écrit ne peux pas savoir si la personne qui va l’écouter ou le lire à déjà des
connaissance sur le sujet ou alors comprend ce qui est chercher à être transmis.
L’écriture ne peut
donc pas s’adapter.
Elle sera d’ailleurs moins captivante qu’une la parole instantanée et c’est pour
cela que Platon explique qu’elle « passe indifféremment » auprès des personnes.
Pour finir, un écrit peut être mal interprété « qu’il soit injustement injurié » et cela va dans la
continuité de l’argument comme quoi l’écrit ne peut pas nous répondre.
Celui-ci ne sera pas
« capable ni de se défendre ni de se tirer d’affaire tout seul ».
L’écriture pourrait alors être
manipulée et détournée de son message initial.
C’est donc c’est pour cela que Platon explique qu’il
a « toujours besoin du secours de son père ».
Il doit en effet être toujours accompagné de son auteur.
Ici l’écrit est vu comme l’enfant qui ne fait que répéter ce que leur père a pu dire.
De plus peu de
personne accorde de la valeur à la parole des enfants, alors d’après Platon, un écrit n’a pas de
valeur..
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