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Dans quelle mesure peut-on dire que l'homme reste un enfant toute sa vie ?

Publié le 27/02/2008

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    Problématisation :   On voit donc que le problème est le suivant : le terme « enfance » a en principe pour fonction de désigner une période délimitée de la vie, qu'on oppose en particulier à l'âge adulte, mais aussi à l'adolescence, par exemple. Comment dès lors comprendre que l'on puisse étendre cette notion d'enfance à toute la vie ? Dire que l'homme reste toujours enfant, que tout homme reste toujours, en un certain sens, enfant toute sa vie, n'est-ce pas dire qu'il ne devient jamais véritablement homme, qu'il n'accomplit jamais véritablement son essence d'homme ? Mais si  l'on dit qu'aucun homme ne devient jamais homme, n'est-ce pas un simple problème de mots, de définition de ce que l'on désigne par « homme » ?     Proposition de plan :     L'enfant est un homme en puissance.   Aristote, Les politiques, I, 2. « (...) seul parmi les animaux l'homme a un langage (logos). Certes la voix (phonè) est le signe du douloureux et de l'agréable, aussi la rencontre-t-on chez les animaux (...).

« notions en commun, c'est ce qui fait une famille et une cité.

» l Ce texte défend la thèse selon laquelle la caractéristique de l'homme, ce qui fait son essence, ce qui fait qu'il se distingue des autre animaux, est le langage, le logos , qui ne consiste pas seulement dans des émissions de sons purement informatives, mais aussi dansun discours articulé et raisonné. l Or, étymologiquement, l'enfant (qui vient du latin in, non et fari, parler) est celui qui ne parle pas.

Il ne peut donc pas posséder l'essence de l'homme. l Comme le dit Fodor dans l' « Introduction au problème de la représentation mentale », « (...) Un bébé est un organisme prélinguistique qui apprend effectivement à parler ».

Direqu'il apprend à parler, c'est dire qu'il ne parle pas encore, mais qu'il a la possibilité de le faire,qu'il est un être linguistique en puissance. l Or, puisque l'homme est le seul être linguistique (d'après la citation d'Aristote), l'homme etl'enfant ne peuvent pas se confondre.

L'enfant est un homme en puissance, tout comme,pour Aristote, la graine est l'arbre en puissance.

En un certain sens, la graine et déjà arbre,mais en aucun sens on ne peut dire que l'arbre est resté une graine.

De même, l'enfant étantun homme en puissance, l'homme ne peut pas rester enfant toute sa vie, ou alors il n'estjamais homme, ce qui ne peut être qu'une exception. L'homme ne cesse d'apprendre, de réaliser son humanité. 2. l Quelle caractéristique de l'enfant peut-on tirer de l'analyse précédente ? L'enfant est celuiqui ne sait pas encore (en particulier qui ne sait pas encore parler, mais qui ne sait donc pasfaire la plupart des choses que les hommes font et qui nécessitent le langage), mais quiapprend. l Or l'homme a précisément cette caractéristique qu'il apprend toute sa vie, et qu'il ne cesse jamais d'apprendre.

Ce qui, d'ailleurs, est valable aussi bien au niveau de l'hommeindividuel que de l'humanité. l En ce sens, on peut dire que l'homme reste un enfant toute sa vie, dans le bon sens du terme.

Autrement dit, rester un enfant toute sa vie, ce ne serait pas, comme quand onaccuse un adulte de n'être qu'un enfant, être irréfléchi, impulsif ou ignorant, mais simplementavoir la capacité d'apprendre sans cesse. Est-ce que seul le sage ne restera pas enfant toute sa vie ? 3. l Dans ces conditions, tout homme reste-t-il enfant toute sa vie ? Rester enfant, n'est-ce pas la preuve d'une imperfection, du fait qu'on n'a pas atteint la sagesse ? Le sage, quant àlui, puisqu'il n'aurait rien à apprendre, serait par conséquent le seul à ne pas rester un enfanttoute sa vie. l Deux objections à cela : 1.

Le sage n'a pas la connaissance absolue, il peut toujours apprendre. 2.

La caractéristique du sage est précisément que, plus que les autres, il est conscient de son ignorance, capable de s'étonner du monde qui l'entoure (on parlesouvent de l'étonnement philosophique, qu'on met en parallèle avec l'étonnementdes enfants) et toujours prêt à apprendre. l Le sage reste donc plus que tout autre homme un enfant, ou, plus précisément, alors que. »

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