Dans quelle mesure le jugement est-il soumis à l'action de la volonté ?
Publié le 26/03/2004
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TROISIÈME RÉPONSE : LA PART DE LA VOLONTÉ DANS LE JUGEMENT.
A. Il suffit pour cela d'une analyse de cette opération et de
l'examen des faits.
a) A bien considérer tout jugement, il apparaît aisément comme une
prise de possession, une appréhension d'un rapport ou lien entre
deux
idées : par exemple, terre et ronde; ce lien une fois perçu, est
accepté
ou affirmé par l'esprit, qui en fait ainsi l'assimilation.
Ces deux phases, parfois même à peine distinctes, appartiennent donc
spécifiquement à l'ordre intellectuel. Et l'on peut sur ce point
donner raison à SPINOZA : l'esprit est l'agent essentiel du
jugement.
b) Quant aux faits : les uns sont nettement de même sens
intellectualiste :
- il est des vérités pour ou contre lesquelles ne peut rien aucun
effort de volonté : axiomes mathématiques, évidences immédiates de
fait;
- il est d'autres connaissances qu'aucun acte de volonté ne saurait
me faire accepter (par exemple, un théorème que je ne comprends
pas); la volonté de croire constituerait plutôt « une raison de
douter », comme dit RABIER.
c) D'autres faits, au contraire, nous mettent en présence de
rapports perçus par l'intelligence (par exemple, dans l'ordre
historique ou philosophique) et devant lesquels aucune affirmation
n'est portée : de tels cas rendent manifeste la nécessité (et
l'existence quand survient l'adhésion) d'une intervention de la
volonté.
B. Essayons d'en préciser la portée et d'en déterminer le rôle exact
:
a) Dans bien des cas, ce rôle de l'élément volontaire n'est
qu'indirect :
1° Il s'agit le plus souvent de fixer l'attention sur une
proposition ou un objet pour en percevoir la valeur ou le
bien-fondé.
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