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Dans le sommeil, je suis tout; mais je n'en sais rien.

Publié le 01/10/2012

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Dans le sommeil, je suis tout; mais je n'en sais rien. La conscience suppose réflexion et division. La conscience n'est pas immédiate. Je pense, et puis je pense que je pense, par quoi je distingue Sujet et Objet, Moi et le monde. Moi et ma sensation. Moi et mon sentiment. Moi et mon idée. C'est bien le pouvoir de douter qui est la vie du moi. Par ce mouvement, tous les instants tombent au passé. Si l'on se retrouvait tout entier, c'est alors qu'on ne se reconnaîtrait pas. Le passé est insuffisant, dépassé. Je ne suis plus cet enfant, cet ignorant, ce naïf. À ce moment-là même j'étais autre chose, en espérance, en avenir. La conscience de soi est la conscience d'un devenir et d'une formation de soi irréversible, irréparable. Ce que je voulais, je le suis devenu. Voilà le lien entre le passé et le présent, pour le mal comme pour le bien. Ainsi le moi est un refus d'être moi, qui en même temps conserve les moments dépassés. Se souvenir, c'est sauver ses souvenirs, c'est se témoigner qu'on les a dépassés. C'est les juger. Le passé, ce s...

« dépassés.

Se souvenir, c'est sauver ses souvenirs, c'est se témoigner qu'on les a dépassés.

C'est les juger.

Le passé, ce sont des expériences que je ne ferais plus.

Un artiste reconnaÎt dans ses œuvres qu'il ne s'était pas encore trouvé lui-même, qu'il ne s'était pas encore délivré; mais il y retrouve aussi un pressentiment de ce qui a suivi.

C'est cet élan qui ordonne les souvenirs selon le temps.

Introduction ALAIN (Bordeaux, Caen, Clermont-Ferrand, Limoges, Nantes, Orléans-Tours, Poitiers, Rennes, série B) Problème du texte: comment définir le rôle de la conscience dans le sentiment du moi à travers le temps? 1.

La conscience comme mise à distance - Alain souligne le fonctionnement en abyme de la conscience: Je pense, et puis je pense que je pense -Conséquences: • la conscience n'est pas immédiate, elle n'est pas coïncidence avec le vécu, elle suppose réflexion et division (insister sur le sens étymologique de réflexion); • elle multiplie les distinctions: entre sujet et objet, moi et monde, moi et sensation, moi et sentiment, moi et idée (souligner que, dans les trois derniers cas, il s'agit en quelque sorte d'accidents du moi, dont l'opposition est moins massive que lorsqu'il y va de l'objet ou du monde).

La vie du moi se définit alors par le pouvoir de douter (allusion possible à Descartes), c'est-à-dire la possibilité de nier l'appartenance d'un x au moi.

Il.

La conscience dans le temps Le mouvement même du doute constitue le passe, par définition dépassé (ce qui fait du moi un dynamisme).

- Rétrospectivement, le passé apparaît comme le moment de formation d'un projet qui trouve sa réalisation au présent (ce que je voulais, je le suis devenu).

-Le moi a dès lors une activité de néantisation: la formule d'Alain le moi est un refus d'être moi anticipe sur l'analyse sartrienne (le pour-soi comme refus de l'en­ soi).

- Mais il s'agit d'une néantisation partielle, ne concernant qu'une immobilisa­ tion du moi sur ce qu'il est devenu, puisque simultanément, il y a maintien des souvenirs et affirmation de leur appartenance à un sujet qui peut les juger (faute de quoi il ne pourrait exister de sentiment de la continuité du moi).

- L'exemple de l'artiste: l'œuvre est ici la métaphore du moi, c'est-à-dire qu'inversement le moi est l'œuvre que je dois accomplir dans la durée, dans une temporalité qui ordonne les souvenirs.. »

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