Dans le salon de Madame de La Sablière qu'il a fréquenté de 1672 à 1678, La Fontaine s'est mêlé aux discussions des philosophes et des savants. Les fables des Livres VII à XII contiennent des échos de leurs débats. ?
Publié le 04/06/2009
Extrait du document
I. Un plaidoyer en faveur de l'intelligence des bêtes
Le Discours à Madame de La Sablière (fin du Livre IX) est une réfutation du philosophe Descartes (1596-1650) qui avait soutenu dans son Discours de la méthode (1637) que les animaux étaient de simples automates. En une démonstration serrée, La Fontaine y dit sa conviction que les bêtes possèdent une sensibilité, une intelligence pratique et même une «âme«, fût-elle «imparfaite et grossière«. Il conteste donc qu'elles ne seraient que des « machines«, animées par des «ressorts «, comme peuvent l'être les aiguilles d'une «montre«.
La Fontaine le fait de manière habile en donnant d'abord la parole à ses adversaires afin, par la suite, de mieux combattre leur thèse, avec une série d'exemples à l'appui. La fable devient ainsi un élément de réflexion et de démonstration philosophiques.
Liens utiles
- SYNTHESE FABLES DE LA FONTAINE - LIVRES VII-XII
- « Les longs ouvrages me font peur», écrit La Fontaine dans l'Épilogue du Livre VI. A la lumière des fables contenues dans les Livres VII à XII, vous direz en quoi cette confidence du fabuliste éclaire son art poétique. ?
- « Les propriétés des animaux et leurs divers caractères y sont exprimés ; par conséquent les nôtres aussi, puisque nous sommes l'abrégé de ce qu'il y a de bon et de mauvais dans les créatures irraisonnables », écrit La Fontaine dans sa Préface au premier recueil de ses Fables (1668). Trouve-t-on encore dans les Livres VII à XII de quoi justifier cette affirmation du fabuliste ?
- La Fontaine a évoqué son apport personnel dans le domaine de la fable en décla¬rant qu'il y avait introduit la gaieté. Il précise ainsi cette notion : « Je n'appelle pas gaieté ce qui excite le rire ; mais un certain charme, un air agréable qu'on peut donner à toutes sortes de sujets, même les plus sérieux » (Préface du pre¬mier recueil, 1668). Votre lecture des Fables (livres VII à XII) vous permet-elle de souscrire à ce jugement ?
- La Fontaine a évoqué son apport personnel dans le domaine de la fable en déclarant qu'il y avait introduit la gaieté. Il précise ainsi cette notion : « Je n'appelle pas gaieté ce qui excite le rire ; mais un certain charme, un air agréable qu'on peut donner à toutes sortes de sujets, même les plus sérieux » (Préface du premier recueil, 1668). Votre lecture des Fables (livres VII à XII) vous permet-elle de souscrire à ce jugement ?