Dans le monde contemporain, la recherche de la sagesse a-t-elle encore un sens ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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2.
sagesse consiste soit à vivre pour le devoir, soit pour le bonheur, mais il faut bien voir que ces finalités ne sont pasextérieures à la sagesse elle-même.
La vie sage est la vie dans le devoir ou la vie dans le bonheur.
Il faut noter quele bonheur et le devoir vont souvent de pair dans les philosophies.
La sagesse est un bien en soi, elle a donc sonsens en elle-même.
Dans le monde contemporain la sagesse reste le sens de la vie.
La liberté de l'esclave 3.
Les stoïciens ont conçu la liberté comme un espace intérieur que la sagesse apprend à conquérir.
La sagesseconsiste, selon les stoïciens, à travailler sur les désirs qui nous enchaînent au monde et nous asservissent pour lesmodifier et conquérir une tranquillité de l'âme.
Le sage peut être esclave extérieurement, il n'en reste pas moinssage intérieurement.
Notre époque valorise la jouissance et l'extension des désirs, en ce sens elle semble s'opposerà la sagesse.
Mais le fait de rechercher la sagesse malgré le contexte contemporain n'en a que plus de sens : celareprésente un décision d'autant plus exigeante pour le sujet.
III : Une sagesse pour le monde?
La sagesse et le monde 1.
Bien que la sagesse soit avant tout une conquête intérieure, le sage ne reste pas nécessairement indifférent aumonde.
Le sage se libère des attaches qui l'enchaînent au monde et lui procurent l'agitation de l'âme mais latranquillité de l'âme requiert de suivre ses instincts sociaux et la bienveillance naturelle pour l'humanité.
Le sagecherche donc selon les stoïciens l' « action appropriée », c'est-à-dire agir selon ce qu'il juge bon pour le mondemalgré l'incertitude qu'il a sur ce qui est bon ou mauvais.
La sagesse pour le monde 2.
Les progrès techno-scientifiques posent aujourd'hui des problèmes qui ne se posaient pas avant : avec la bombe H,l'immense dépense énergétique de nos sociétés ou encore la pollution gigantesque que nous produisons le destin dumonde se trouve entre nos mains.
Nous savons, et c'est une certitude, que si nous continuons à vivre comme nousle faisons aujourd'hui, nous allons vers une destruction irréversible de l'ordre écologique et de la vie possible surcette planète.
Le philosophe Hans Jonas propose de prendre en compte un « principe de responsabilité » vis-à-visde ces processus pour diriger une action politique raisonnée.
Selon Hans Jonas dans le Principe la techno-science a transformé en profondeur l'essence de l'agir humain.
Latechno-science a donné un pouvoir énorme à l'homme.
La portée causale déborde tout ce que l'on a connuautrefois.
La promesse technique s'est transformée en menace, ce que l'homme pourra faire à l'avenir n'a pasd'équivalence par le passé.
Elle a fait apparaître de nouveaux devoirs.
L'éthique antique est inopérante à l'heure dela technique.
Aujourd'hui, les conséquences de certains actes ne seront visibles que dans quelques centainesd'années.
L'exemple de la pollution, de la surexploitation des ressources forestières, des pêches abusives, de ladisparition des déchets nucléaires) .Aussi tous nos pronostics à long terme sont incertains.
Le principe responsabilitévoudra donc que l'on favorise les hypothèses pessimistes au profit des hypothèses optimistes.
Le mal est toujourscertain.
Le principe responsabilité dit « Agis de telle façon que les effets de ton action soient compatible avec lapermanence d'une vie authentiquement humaine sur terre.
» Il s'agit d'un droit à l'existence d'une vie pas encoreactuelle.
Ce principe est programmatique, il vise quelque chose qui ne s'est pas encore produit.
L'homme s'est vuremettre une essence, il en est responsable.
Il n'y a donc pas d'échappatoire à notre responsabilité face audéveloppement technique.
Il faut donc une préscience, une anticipation.
Il faut une métaphysique que n'a pasencore la science.
Le principe responsabilité pressent l'impossible, il veut le limiter.
Il doit aller au devant des abus.Tous les possibles demeurent une fois que l'action s'est produite.
Il faut que les conséquences des actions soientvoulues.
Il faut pour cela que des principes soient voulus pour que les conséquences soient voulues.
Il faut donner àl'agir humain une dimension de volonté et qu'elle soit au principe de ses réalisations.
Car la réalité humainecorrespond à quelque chose de non- voulu.
L'agir a pris des dimensions cosmologiques.
La menace des civilisationstechnologiques repose sur l'idée que la technologie domine aussi l'homme comme elle domine la nature.
C'est l'étantdans sa totalité qui est menacé.
Jonas prône l'heuristique de la peur.
La peur détecte la menace, il faut faire lapreuve que ce pressentiment est fondé.
Il faut avoir une intelligence de la peur, et connaître ses vraies faces.
Ondoit se prémunir par avance.
Le problème est qu'il n'y a pas de principes éthiques sans menace…risque de cercleherméneutique.
Il faut que l'imagination anticipatrice accompagne l'imagination technologique.
Il faut aller du côtédu non- connu.
Mais le cours des choses ne nous laisse pas du temps devant nous.
Il faut un point d'arrêt audynamisme du progrès.
Il faut revenir à l'équilibre.
On comprend aisément que les techno-sciences ne peuventrendre l'homme heureux si on ne les encadre pas, qu'au contraire elles représentent une menace pourl'environnement et l'homme lui-même.
Trouver des valeurs communes 3.
La globalisation capitaliste brise les frontières des États et nous devons penser en termes de société mondiale.Comme nous l'avons vu, l'économie capitaliste et le libéralisme, qui est sa légitimation idéologique, promeuvent uneabolition des normes qui entravent l'individu économique.
Mais cette ouverture économique est le moteur d'une.
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