Dans le cadre d’une dissertation de philosophie, un élève est amené à se pencher sur un sujet qu’il devra questionner, problématiser et analyser, afin de répondre à la question posée.
Publié le 11/11/2015
Extrait du document
Dans le cadre d’une dissertation de philosophie, un élève est amené à se pencher sur un sujet qu’il devra questionner, problématiser et analyser, afin de répondre à la question posée. Pour réaliser tout ce travail, il utilisera son système psychique, c’est-à-dire qu’il sera amené à se servir de ses pensées pour travailler. A première vue, il semblerait donc que les pensées appartiennent à l’élève en question, puisque c’est lui qui fera le choix de les trier, de les sélectionner puis de les organiser dans un certain ordre afin de répondre à la problématique. Pourtant la réponse cesse d’être évidente quand on se questionne quant à l’origine de ces pensées. Lui appartiennent-elles vraiment, ou ne sont –elles pas que le produit d’influences extérieures ? Ou même, l’élève se force-t-il à réfléchir, ou bien ses pensées l’assaillent et il se charge juste de les percevoir et de les structurer ? Il convient donc de se poser la question : sommes-nous maîtres de nos pensées ? La maîtrise est la capacité de l’Homme à être sûr de ce qu’il se passe dans un domaine donné. En étant maître d’une chose, l’Homme exclut toute remise en question et tout doute quant au contrôle qu’il exerce sur ladite chose. On associe spontanément la pensée à l’Homme, elle apparaît en effet comme étant le produit de sa réflexion. Il semblerait donc paradoxal et même absurde de douter de la maîtrise de l’Homme sur ses pensées. La question devient donc : L’homme est-il vraiment l’auteur de ses pensées ? Ou bien est-il dans l’illusion quand il dit « je pense », en croyant que le sujet grammatical renvoie à sa propre capacité à être sujet, c’est-à-dire à être l’être pensant considéré comme le fondement des perceptions qu’il reçoit et l’origine des actions qui lui sont attribuées ? A-t-il le droit de se considérer comme maître de ses pensées ? Maîtriser son psychisme consiste-t-il à penser tout ce que l’on veut ? Si l’Homme n’es pas maître de ses pensées, alors comment ces dernières sont-elles gérées ? Faut-il être maître de ses pensées ? Dans un premier temps, nous verrons que spontanément, l’Homme a tendance à se croire maître de ses pensées. Pourtant, nous remarquerons que cette conception de la maîtrise du psychisme n’est peut-être pas satisfaisante, en effet certaines pensées semblent échapper à l’Homme. Pour finir, nous nous demanderons si l’Homme ne peut pas essayer de devenir maître de ses pensées. Tout d’abord, notons que l’Homme a spontanément tendance à croire qu’il est maître de ses pensées. Il est enclin à considérer que ces dernières lui appartiennent, tout d’abord parce que la grammaire l’y a habitué, mais aussi parce qu’il pense être un être supérieur et doté d’une conscience. D’une certaine manière, la formulation de la question « sommes-nous maîtres de nos pensées ? » est en elle-même paradoxale. En effet, elle vient remettre en doute le contrôle que l’Homme a l’impression d’exercer sur ses pensées, pourtant c’est bien le déterminant possessif « nos » qui est rattaché à la notion de pensée. Ainsi, la grammaire elle-même semblerait déjà annoncer que les Hommes possèdent leur psychisme, qu’il leur appartient et qu’ils en sont ainsi les maîtres. La grammaire, par habitude, viendrait créer une illusion chez l’Homme quant à la possession de ses pensées. « Le propre de l’illusion est d’être dérivé des désirs humains », disait Freud dans L’Avenir d’une illusion, définissant cette dernière comme une cr...
«
Dans un premier temps, nous verrons que spontanément, l'Homme a tendance à se croire maître
de ses pensées.
Pourtant, nous remarquerons que cette conception de la maîtrise du psychisme n'est
peut-être pas satisfaisante, en effet certaines pensées semblent échapper à l'Homme.
Pour finir, nous
nous demanderons si l'Homme ne peut pas essayer de devenir maître de ses pensées.
Tout d'abord, notons que l'Homme a spontanément tendance à croire qu'il est maître de ses
pensées.
Il est enclin à considérer que ces dernières lui appartiennent, tout d'abord parce que la
grammaire l'y a habitué, mais aussi parce qu'il pense être un être supérieur et doté d'une conscience.
D'une certaine manière, la formulation de la question « sommes-nous maîtres de nos pensées
? » est en elle-même paradoxale.
En effet, elle vient remettre en doute le contrôle que l'Homme a
l'impression d'exercer sur ses pensées, pourtant c'est bien le déterminant possessif « nos » qui est
rattaché à la notion de pensée.
Ainsi, la grammaire elle-même semblerait déjà annoncer que les
Hommes possèdent leur psychisme, qu'il leur appartient et qu'ils en sont ainsi les maîtres.
La grammaire,
par habitude, viendrait créer une illusion chez l'Homme quant à la possession de ses pensées.
« Le
propre de l'illusion est d'être dérivé des désirs humains », disait Freud dans L'Avenir d'une illusion,
définissant cette dernière comme une croyance qui rassure.
Pourquoi alors, à travers la grammaire,
l'Homme occidental chercherait-il à se rassurer quant à la maîtrise de ses pensées ? Chez les Nootka par
exemple, les phrases ne possèdent pas de prédicats, c'est-à-dire que la grammaire ne fonctionne pas par
attributions comme chez nous les occidentaux.
On peut donc affirmer que l'interprétation de la réalité, à
travers la langue, est relative à la culture.
Ainsi, il semblerait que la grammaire occidentale nous induit en
erreur, en attribuant par défaut les pensées à l'Homme, le faisant alors maître de ces dernières.
Il faut aussi prendre en compte le fait que si l'Homme se voit comme étant le maître de ses
pensées, c'est parce qu'il est une espèce possédant la capacité de penser.
Se distinguant ainsi des
animaux qui sembleraient agir par instinct et non par réel contrôle du psychisme, l'être humain semble
être doté d'une conscience qui le pousse à assumer certaines responsabilités et donc à faire des choix..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Que pensez-vous de cette affirmation d'un contemporain : Juger si la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie».
- Analysez cette pensée de CAMUS : « Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie » ?
- Vous tenterez de répondre à la question posée par La Bruyère : « D'où vient que l'on rit si librement au théâtre et que l'on a honte d'y pleurer ? » (La Bruyère, Caractères, Des Ouvrages de L'Esprit, 50). ?
- Sujet de synthèse, module Microbiologie : Comment la connaissance des génomes microbiens qui s'est beaucoup développée ces dernières années permet d'avoir une approche de traçabilité totale et une gestion en temps réel du risque microbiologique dans les filières alimentaires. Commenter le sujet et répondre à la question posée avec une argumentation et des exemples appropriés.
- « Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie. » Camus, Le Mythe de Sisyphe, 1942. Commentez cette citation.