Dans la vie, suffit-il de multiplier les expériences pour mieux comprendre les êtres humains ?
Publié le 21/04/2009
Extrait du document
§ Le sujet interroge semble-t-il la possibilité de connaître les êtres humains, dont moi-même, par l’intermédiaire de l’expérience. L’expérience me permettrait dans ce cadre de rencontrer, de manière plus ou moins extérieure, différents êtres humains, afin de connaître le genre humain.
§ Il apparaît en effet de prime abord que les expériences répétées me permettent de mieux comprendre et connaître les êtres humains au sens ou je suis spontanément tourné vers l’extérieur, autrui et donc l’expérience. C’est alors bien en tant que tourné vers l’extérieur que je pourrais comprendre les êtres humains.
§ Cependant, il apparaît que toute connaissance, toute compréhension, se base de prime abord sur une connaissance du sujet lui-même, de son identité, et cela semble passer par un repli sur soi qui suppose un retrait vis-à-vis de l’expérience. Il semble alors que c’est en se retirant de l’expérience que l’homme peut approfondir s compréhension des êtres humains.
§ Le problème qui se pose est alors le suivant : La connaissance et la compréhension des êtres humains dépend-elle de l’expérience que l’on en a ou nécessite-t-elle un repli sur soi et une connaissance de soi première et immédiate, ouvrant alors la possibilité de la connaissance d’autrui voire faisant du moi le reflet de l’humanité dans son intégralité ?
«
les Méditations métaphysiques .
Dans ce texte en effet, Descartes met en exergue la primauté du « je pense » du cogito qui est cette certitude première qui résiste au doute.
L'identité est donc première, source de toute métaphysique et donc source de toute autre connaissance.
Je suis, j'existe, c'est ceque je sais immédiatement.
Dès lors, le je en tant que je seul et en tant que certitude premièresemble revêtir une importance toute particulière, et ce notamment vis-à-vis de toute forme d'altérité.En effet, si le je est la seule certitude immédiate, toute altérité ne semble pouvoir être construite oumise au jour que par la médiation de cette identité première.
C'est parce que le je est premier quel'altérité peut être rendue possible et connaissable.
Autrui est connu après et médiatement, et ce,entant qu'il constitue une extériorité par rapport au « je ».
La différenciation entre « je » et autrui,est donc une différentiation entre intériorité et extériorité. § Des lors, il apparaît nécessaire d'entrer en soi-même, de se couper de toute expérience sensible afinde s'assurer de l'existence de l'extériorité et donc des autres êtres humains, et de les connaître.
C'esten se connaissant soi-même que l'on parvient à connaître autrui et cela passe par un retrait en soi-même. § Cependant, cette primauté du sujet semble conduire de prime abord vers un solipsisme de l'individu, quipeine à s'ouvrir à autrui du fait de son identité originaire. Ne faut-il pas dès lors éviter tout solipsisme, toute solitude, et bien plus, la sociabilité, ou tout au moinsl'intersubjectivité, n'est-elle pas première et indispensable, et ce, à partir du moi lui-même ? Le moi ne peut-il pas sefaire le témoin de l'humanité qui se tient en ma personne ? III) Le moi comme moi universel et incarnation de l'humanité. § Le moi se ferait donc incarnation du genre humain dans son intégralité, étant en lui-même et par lui-même ce qui ouvre et contient l'humanité.
Je contiendrais l'humanité en ma personne.
C'est en outrale thèse que défend Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs où il part de la relation que le moi morale doit entretenir avec autrui, et qui est une relation fondée sur le seulsentiment moral qui soit : le respect moral, pour parvenir à l'idée selon laquelle je dois respecter autruiparce qu'autrui fait partir de moi : en respectant autrui je respecte en réalité l'humanité en moi.
C'estdonc en moi-même que j'accède à la compréhension d'autrui, et ce dans la mesure où le moi se faiten lui et par lui le reflet de l'humanité. § Cette subordination de l'amour de soi au respect d'autrui ne signifie pas pour autant un effacement desoi, dans un altruisme mal fondé.
Au contraire, respecter autrui, c'est respecter l'autre en moi-même,c'est-à-dire l'humanité en ma personne : « Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puissetoujours valoir en même temps comme principe d'une législation universelle ».
Kant fait passer ledevoir envers autrui du domaine du sentiment ou de la foi à celui de la morale qui m'enjoint au doublerespect de soi et des autres. § Cette universalité fait que les individus moraux, c'est-à-dire soumis aux maximes subjectives de leurpropre raison, participent d'un « règne des fins », c'est-à-dire d'une communauté éthique universelleregroupant tous les individus : la morale est donc subjective en tant qu'elle est fondée sur la raisonmais cette subjectivité ouvre sur une objectivité et une universalité. § La véritable compréhension d'autrui est donc avant tout une compréhension de mon moi moral qui, delui-même, ouvre sur le respect et la connaissance de l'humanité en ma personne.
Je ne peuxvéritablement comprendre autrui qu'en me connaissant d'abord moi comme personne morale. CONCLUSION.
§ La compréhension des êtres humains semble donc de prime abord dépendre de l'expérience que j'en ai,au sens où je suis en tant qu'être conscient, immédiatement tourné vers l'extérieur, l'expérience etdonc autrui.
Néanmoins, la véritable connaissance semble devoir partir du moi et du retrait vis-à-visde l'expérience.
La connaissance du moi permet alors, bien comprise, de comprendre les êtres humainsen tant que le moi se fait l'incarnation de l'humanité.
C'est alors en me connaissant moi-même que jecomprend les êtres humains..
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