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Dans Jean Giraudoux (1955), V. H. Debidour affirme qu' « Électre est le soleil de la fatalité ». Comment comprenez-vous cette formule ?

Publié le 18/06/2009

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giraudoux

La citation, qui fait image, impute la catastrophe sur laquelle s'achève la pièce au seul personnage d'Électre. La formule « soleil de la fatalité « est paradoxale. I. Une formule paradoxale

Une apparente absence de fatalité Étymologiquement, la fatalité résulte d'une malédiction divine ou de l'action d'une puissance supérieure, qui détermine la destinée d'un individu. Les dieux font bien l'objet, dans Électre, d'un long débat entre Égisthe, le Président et le Mendiant (I, 3). Mais tout l'art de gouverner d'Égisthe tend à maintenir les habitants d'Argos hors du champ de l'action divine. Le régent s'efforce, pour cela, que nul n'attire l'attention des dieux par des « signes « trop voyants. Il y réussit incontestablement, fût-ce au prix d'une justice expéditive, puisque la cité connaît paix et prospérité. En outre si la pièce mentionne ici et là les malheurs des Atrides, elle ne renferme aucune référence explicite à la malédiction que, selon la légende, les dieux font peser de génération en génération sur la descendance d'Atrée. Enfin, contrairement à Phèdre par exemple, Électre ne se sent écrasée par aucune force indomptable. Jamais elle n'accuse les dieux de la haine qu'elle éprouve pour sa mère ; et personne ne les rend responsables de la tuerie finale.

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