Curiosité et instruction chez Rousseau
Publié le 12/09/2015
Extrait du document
Il n’y a pas, en effet, que des curiosités amorcées par l’instruction : chacun réagit suivant sa nature et ses dons propres, dons pour la musique ou le dessin par exemple. Mais l’homme sans instruction aura des difficultés à assouvir sa curiosité naturelle : il risque à la fois de se disperser et de passer à côté de ce qui aurait pu le passionner.
«
DISSERTATION RÉDIGÉE
Introduction
Les philosophes du XVIII• siècle ont tous débattu de
pédagogie.
L'avènement d'idées nouvelles et
les progrès
de la science ont posé
le problème de la transmission de
ces savoirs.
Face à une inculture quasi générale, il fallait
trouver
le moyen d'éveiller l'intérêt des masses.
Pour sa
part, Rousseau estimait
qu'un minimum d'instruction
était nécessaire au développement de la curiosité.
Il écri
vait:
«On n'est curieux qu'à proportion qu'on est ins
truit.
» A notre époque où le débat pédagogique est tout
aussi vif, la question reste d'actualité.
Même
si on n'est curieux que de ce qu'on ne sait pas,
c'est bien
ce que l'on sait qui nous pousse à en savoir
davantage.
Première partie: on n'est curieux
que
de ce qu'on ne sait pas
Le mot curiosité est étymologiquement de la même
famille que
le mot latin «cura» qui veut dire « recher
che, soin,
souci».
On comprend mieux ainsi le sens de
ce terme : la curiosité est cette faculté naturelle à
l'homme qui l'incite à vouloir acquérir une connaissance
dont
il ressent brusquement le manque.
C'est elle qui
pousse
les enfants à poser leurs questions incessantes.
Mais la curiosité a aussi un sens plus intellectuel.
A
l'origine de la philosophie,
il y a l'« étonnement»,
disaient les penseurs de l'Antiquité.
Le vrai philosophe
est alors celui qui ne cesse de s'étonner, c'est-à-dire de
poser des questions à lui-même et au monde.
Il semble donc que l'ignorance soit le premier moteur
de la curiosité.
En effet, l'ignorance a pour l'homme un
caractère inacceptable.
Les cosmogonies des peuples
antiques ou primitifs ne procèdent pas
d'un mouvement.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Rousseau écrit dans l'Émile (1762) : « Je dis qu'un enfant n'entend point les fables qu'on lui fait apprendre, parce que quelque effort qu'on fasse pour les rendre simples, l'instruction qu'on en veut tirer force d'y faire entrer des idées qu'il ne peut saisir, et que le tour même de la poésie, en les lui rendant plus faciles à retenir, les lui rend plus difficiles à concevoir, en sorte qu'on achète l'agrément aux dépens de la clarté » Qu'en pensez-vous ?
- Montrer le parti que l'on peut tirer des questions et de la curiosité des enfants, dans leur éducation et leur instruction.
- TEXTE D’ETUDE : Jean-Jacques Rousseau, Emile ou De l’Education, 1762, chapitre III
- Quelle conception de la nature humaine vous semble la plus crédible? La guerre de chacun contre chacun de Hobbes ou la bonté naturelle de Rousseau? L’état de nature est hobbésien ou rousseauiste?
- Commentaire de texte Du contrat social de Rousseau: Pourquoi la représentation du peuple est un frein à la souveraineté ?