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Croire est-ce renoncer à savoir ?

Publié le 09/04/2005

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Le philosophe musulman Averroès en est un représentant. Et il relève, à l'appui de ses dires, les nombreux passages du Coran qui incitent à la connaissance. Ainsi, pour lui, la connaissance scientifique du monde ne peut pas être contraire à ce que dit le Livre de Dieu, car «la vérité ne peut contredire la vérité«. S'il y a des différences apparentes, elles tiennent au fait que le texte religieux est fait pour être accessible à tous; tandis que la science, qui montre les vérités sans voile ni métaphore, nécessite une éducation approfondie.* Parmi les philosophes médiévaux qui se sont attachés à mettre la raison au service de la foi, il faut citer aussi saint Anselme, qui a proposé la ONTOLOGIQUE : Qui se rapporte à l'être. L'ontologie est la discipline qui traite de l'être en tant qu'être. «preuve ontologique« de l'existence de Dieu (qui sera reprise par Descartes): celle-ci consiste à dire que, Dieu étant défini comme l'«être maximum«, celui qui a toutes les qualités pousséesà leur plus haut degré de perfection, son existence fait nécessairement partie de sa définition. Car l'existence est une plus grande perfection que la non-existence. La raison démontre donc que Dieu existe. Il n'y a pas de savoir sans croyance.
Croire, c'est étymologiquement « faire confiance à «, c'est-à-dire « ajouter foi «. Ainsi, croire quelqu'un, c'est penser que ce qu'il dit est vrai, sans pourtant en avoir la preuve ; croire en un Dieu, ce n'est pas savoir que ce Dieu existe (en ce cas il ne s'agirait plus de croyance, précisément), mais être intimement convaincu de son existence, même si cette dernière ne devait être démontrée par rien. Or la raison nous recommande de ne rien tenir pour vrai, dont on ne puisse démontrer la vérité ; alors, croire, est-ce renoncer à l'usage de la raison ? Le problème est particulièrement aigu dans le cas des croyances religieuses : croire en un Dieu en effet, c'est accepter en sa créance des articles de foi qui non seulement semblent ne pas pouvoir être démontrés, mais qui vont à l'encontre de la logique même de la démonstration. Ainsi, être chrétien, c'est croire en la sainte Trinité ; or, comment un être pourrait-il être à la fois triple et un ? C'est aussi croire que le Christ était à la fois homme et fils de Dieu : cela semble contradictoire, cela semble absurde. Aussi bien dans son fondement (accorder sa confiance sans preuve) que dans son détail (les articles de foi), la croyance religieuse semble réclamer de nous que nous suspendions l'usage de notre raison : il faudrait en somme accepter pour vrai ce qui est manifestement aberrant. Mais ne peut-on au contraire penser qu'il y a des choses qui excèdent les pouvoirs de notre raison, qu'il serait vaniteux de croire que ce qui semble absurde pour nous l'est en soi ? En d'autres termes, ne serait-il pas plus raisonnable de renoncer à ériger la raison humaine en juge de toutes choses, en lui reconnaissant ses propres limites ? Peut-être la contradiction entre la raison et la croyance n'est-elle qu'apparente ; mais en ce cas, il faudra démontrer que ce qui excède la raison n'est pas nécessairement contraire à la raison. 


« Aristote a donné de ce principe la définition suivante : « Un même attribut ne peut pas être affirmé et nié d'un même sujet en même temps et sous lemême rapport. » Par exemple, o ne peut pas dire à la fois d'une plante qu'elle est verte et qu'elle n'est pas verte. Le principe de Contradiction n'est que la forme négative du principe d'identité.Aristote l'énonce ainsi : « Il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas au même sujet sous le même rapport. »Par exemple, le cheval d'Henry IV ne peut pas être à la fois blanc et non blanc.

Le principe.Ou bien il pleut, en ce moment, ou il ne pleut pas.

Le principe du tiers excluélimine une troisième éventualité. Notons aussi que les sciences physiques ne peuvent élaborer des lois qu'ensupposant qu'il y a un ordre dans la nature, autrement dit que les répétitions,les similitudes observées ne sont pas le simple fait d'une série de coïncidences(cf.

thèse de Hume ci-dessous).

Force est enfin de constater que le progrèsscientifique n'a pas fait disparaître les religions et qu'il y a encore desscientifiques qui croient en Dieu.

Pourquoi? Indications générales David Hume (1711-1776) est l'un des grands représentants de l'empirisme anglais.

Il en a poussé les conséquencestrès loin, allant jusqu'à nier l'existence de liens de cause à effet réels entre les choses.

C'est cette célèbre analysequi mènera Kant* à dire de lui «ce fut Hume qui me tira de mon sommeil dogmatique». Citation «La première fois qu'un homme vit le mouvement se communiquer parimpulsion, par exemple par k choc de deux billes de billard, il ne put affirmerque l'un des événements était en connexion avec l'autre; il affirma seulementqu'il y avait une conjonction.

[...] Quand donc nous disons qu'un objet est enconnexion avec un autre, nous voulons seulement dire que ces objets ontacquis une connexion dans notre pensée et qu'ils font surgir cette inférencequi fait de chacun d'eux la preuve de l'existence de l'autre».

(Enquête surl'entendement humain, 1748) Explication Lorsque deux boules de billard se heurtent, nous pensons que le mouvementde la première est la cause du mouvement de la seconde, et qu'il y a doncune connexion nécessaire entre les deux mouvements.

Ce qu'explique Hume,c'est que, par l'expérience, tout ce que nous observons, c'est uneconjonction entre le premier et le second mouvement.

Nous avons l'habitudede les voir se produire à la suite l'un de l'autre, et donc nous imaginons un lienentre eux.

Mais nous n'avons en fait aucun moyen d'être logiquement sûrsque l'un va nécessairement suivre l'autre comme s'il s'agissait d'unedémonstration mathématique.

L'idée de relation de cause à effet est donc leproduit de notre habitude, mais elle n'existe pas réellement dans les choses.Telle est la thèse hautement provocante de Hume. Exemple d'utilisation Le texte de Hume est un bel exemple de dénonciation de préjugé, posant la question du rapport entre le réel etnotre représentation du réel.

Il constitue une critique de la conception mécaniste du monde telle qu'on la trouvenotamment chez Descartes.

Hume montre que les connexions que nous croyons exister entre les choses sont uneprojection de notre esprit.

Il nous appelle ainsi à un regard épuré sur notre propre expérience, ramenée à une simplesuite de perceptions.

En philosophie des sciences, la thèse de Hume exprime les principes de la physique moderne(celle de Newton), qui ne cherche plus les causes des phénomènes, mais en donne les lois sous forme d'équationsmathématiques. SUJET TYPE: La connaissance scientifique est-elle connaissance des causes des phénomènes? Contresens à ne pas commettre. »

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