Devoir de Philosophie

Croire en la science, est-ce une forme de religion ?

Publié le 25/05/2009

Extrait du document

religion

« Prouvé scientifiquement « est un cachet qu'on retrouve sur certains produits pour asseoir les promesses de résultats. Par exemple, si les compléments alimentaires de la marque XXX sont onéreux, c'est parce que, selon la publicité, contrairement à leurs concurrents, ils font véritablement maigrir, et leur action a été vérifiée par une équipe de scientifiques. Mais qu'en sait le consommateur ? Le plus souvent, il ne connaît pas les mécanismes qui feraient que certaines substances permettent de maigrir rapidement. Ainsi, le cachet « prouvé scientifiquement « semble d'abord combler un manque du consommateur, celui de son ignorance, et en définitive répondre à un besoin du consommateur, celui d'être assuré de l'efficacité du produit. Mais ce besoin de savoir et ce désir d'être rassuré, n'est-ce pas ce que propose la religion ? En effet, la religion, quelque forme qu'elle puisse prendre, semble avant tout trouver ses racines dans l'ignorance des hommes et leurs inquiétudes ; c'est d'ailleurs pourquoi on retrouve des croyances en du métaphysique et des pratiques collectives fédératrices. Dans cette mesure, on peut légitimement se demander : croire en la science, est-ce une forme de religion ? Est-il seulement possible de croire en la science ? Nous verrons en effet dans une première partie que croire, c'est simplement tenir pour vraie une proposition sans saisir les raisons pour lesquelles elle est vraie. Alors que de son côté la science, dans la mesure où elle est une explication rationnelle du réel qui énonce les relations nécessaires entre les phénomènes étudiés, notamment à l'aide de contrôles expérimentaux rigoureux, fournit une connaissance certaine, autrement dit l'objet d'un savoir (et non d'une croyance). Est-il donc possible de croire en la science ? S'agit-il d'une forme de religion ? Nous verrons alors dans une seconde partie que croire en la science dispose à un comportement particulier qu'on peut rapprocher des pratiques religieuses. Dans cette mesure, croire en la science, ne serait-ce pas donner une nouvelle forme à la religion ? Ce qui donne la forme à quelque chose, c'est le rapport qu'entretiennent les parties entre elles pour former le tout (la forme du carré dépend du rapport qu'a chaque segment avec les autres). Néanmoins, le comportement du croyant suffit-il à définir une religion et sa forme ? En effet, qu'est-ce qui donne sa forme à une religion : les croyances, les pratiques religieuses, l'organisation des individus ? Dans cette mesure, croire en la science, ne serait-ce pas simplement une forme de croyance ? C'est ce que nous verrons dans la dernière partie.   

religion

« II - Croire en la science ne répond-t-il pas à un besoin, comme c'est le cas en religion ? A - Croire répond à une angoisse des hommes, celle du néant.

Ainsi, croire permet de combler un manque deconnaissance.

La religion apporte des réponses aux questions des hommes, notamment concernant son origine et sadestinée.

La religion est ainsi une explication qui apaise les inquiétudes des hommes (Marx : « la religion est l'opiumdu peuple »).

De la même façon, la science apporte une explication qui comble l'ignorance humaine.

Dans cettemesure, croire, que ce soit en la science ou en quoi que ce soit d'autre, répond à un besoin fondamental del'homme, celui de savoir.

Dans cette mesure, croire, notamment en la science, c'est donner forme à une religion. B - Ce besoin de croire est ainsi un besoin de savoir : il ne consiste pas simplement à user de sa crédulité.

Lacroyance demande un appui suffisant pour être solide, sans quoi les croyances ne sont que des opinions qui vont etviennent.

Ce besoin est donc aussi celui de la certitude.

L'homme ne peut se contenter longtemps d'une simpleaffirmation sans fondement car le doute advient rapidement, or ses angoisses ne sauraient tolérer le doute, ellesdemandent une réponse certaine.

C'est pourquoi la véritable religion, à la différence de la superstition (rite purementformel attachant une valeur aux objets ou aux pratiques en eux-mêmes, et non comme des signes ou desreprésentations d'une relation au divin), qui d'après Hume trouve sa source dans la faiblesse, la crainte, lamélancolie et l'ignorance, demande toujours à être éclairée par la raison.

Ainsi, la religion est aussi formée par letravail de la raison, lequel est au c½ur même de la science.

Par conséquent, cette demande de certitude fait quecroire en la science est une forme de religion. C - C'est grâce à ce mélange de foi et de raison qu'on observe dans la religion des rites dans lesquels les objetssacrés sont manipulés avec précaution.

On considère en effet qu'ils sont porteurs d'une puissance métaphysiquequ'il faut respecter, puisque c'est par ces objets que celle-ci s'exprimera pour révéler la vérité.

C'est aussi cetteexigence de vérité qui conduit les scientifiques à manipuler précautionneusement leur matériel expérimental.

Ainsi, lacroyance implique un comportement particulier dont on croit qu'il conditionnera l'éventuelle révélation de la vérité.Croire en la science donne donc une forme aux pratiques scientifiques, forme similaire aux pratiques religieusestraditionnelles, et en cela, c'est une forme de religion. Transition : On voit que croire en la science, c'est exiger la vérité de façon certaine, notamment par l'exercice de laraison, et c'est pourquoi on retrouve des comportements scientifiques qui prennent la forme de pratiques religieuses.Mais cette exigence de certitude trouve-t-elle dans la croyance en la science les mêmes réponses que celles quepermet la croyance religieuse ? Autrement dit, ces réponses ont-elles la même forme ? Et par conséquent lespratiques qui en résultent sont-elles suffisantes pour donner à la croyance en la science la forme d'une religion ? III - Croire en la science n'est pas une forme de religion, mais juste une forme de croyance. A - La religion fait siéger les réponses aux questions des hommes dans une puissance supérieure, notamment divine,laquelle calme notre angoisse d'ignorance, comme nous l'avons vu.

De l'autre côté, croire en la science, c'est avanttout penser que la raison humaine est suffisamment puissante pour nous permettre de découvrir la vérité à proposdes questions fondamentales que l'homme se pose.

C'est donc faire descendre en l'homme le pouvoir révélateur dela connaissance.

Autrement dit, croire en la science, c'est croire en l'immanence des pouvoirs de l'homme pours'orienter seul dans le monde et résorber son déficit de connaissance.

La transcendance à laquelle fait appel toutereligion n'a donc rien à voir avec la croyance en la science, laquelle ne saurait donc être une forme de religion.

Ils'agit simplement de croire en l'autonomie humaine. B - Dans cette mesure, puisque la raison humaine fonctionne discursivement, elle ne progresse que lentement etminutieusement dans la découverte de la vérité (selon l'exigence de certitude vue précédemment), ce qui fait qu'elleest encore incapable de dire les causes ultimes des phénomènes étudiés.

La religion, en revanche, en est capableen faisant appel à une transcendance.

Ainsi, la science, si elle est capable d'expliquer, c'est-à-dire de répondre à laquestion « Comment ? », elle est incapable de comprendre, c'est-à-dire de répondre à la question du sens : «Pourquoi ? ».

Croire en la science, c'est donc seulement adhérer à une explication en pensant qu'un jour, cetteexplication sera achevée au point de nous faire saisir, un jour, le sens des phénomènes observés.

En attendant, ils'agit de concilier croyance en la science et croyance religieuse, en leur attribuant à chacune leur domainerespectif.

Chacune est une croyance, et croire en la science n'est pas encore une forme de religion et demeure pourl'instant une simple croyance. Sujet désiré en échange : L\'art doit-il représenter ou reproduire la réalité ou plutôt l\'interpréter ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles