Croire en la réalité de son désir, est-ce nécéssairement prendre ses désirs pour des réalités ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
découverte de l'Amérique par Christophe Colomb et dont Freud dans l'Avenir d'une illusion produit l'analyse : « C'était une illusion de la part de Christophe Colomb de croire qu'il avaittrouvé une nouvelle route maritime des Indes.
» Et en ce sen, il nous parle de« la part de désir que comportait cette erreur est manifeste.
» Dès lors« L'illusion n'est pas avec la réalité.
» Que nous apprend le cas de ChristopheColomb sur cette croyance en la réalité du désir ? Tout simple qu'il s'agitd'une croyance redoublée qui projette sur le réel une valeur de vérité, decertitude.
Il s'agit alors d'une illusion psychologique.
En effet, Colomb avaitbien le désir de découvrir une nouvelle route pour aller vers les Indes.
Ici ils'agit d'un premier niveau de réalité, c'est-à-dire de la réalité de son désir quiest tout à fait réel et conscience.
Mais avoir cru en posant le pied enAmérique être en Indes, d'où le terme d'indiens d'Amérique, c'est proprementcroire en la réalisation de son désir.
Et ici on ce situe à un second niveau deréalité.
Ce n'est plus le désir conscience de lui-même mais bien la croyance :c'est-à-dire la conviction en la réalité du désir, donc son effectivité hic et nunc .
Et c'est bien en ce sens alors que l'on peut dire que croire en réalité de son désir c'est prendre ses désirs pour des réalités, où l'on voit bien alors ladistinction à faire entre les deux usages du terme de réalité dans cesexpressions.b) Et c'est proprement la distinction entre l'illusion de la croyance en laréalité du désir et la réalité elle-même comme on peut le voir avec Freud dansl'Avenir d'une illusion : « L'illusion n'est pas avec la réalité.
Une jeune fille decondition modeste peut par exemple se créer l'illusion qu'un prince charmantva venir la chercher pour l'épouser.
Or cela est possible […].
Que le Messie vienne et fonde un âge d'or, voilà qui estbeaucoup moins vraisemblable.
» Et pourtant, dans les deux cas, il y a un désir réel mais qui du fait de la croyanceest considérée comme possible ou réellement réel.
C'est pourquoi on peut parler de prendre ses désir pour desréalités.
Dans ce cas, par exemples, les croyances religieuses qui professent d'être des dogmes, ne sont pas lerésidu de l'expérience ou le résultat final de la réflexion : elles sont des illusions, la réalisation des désirs les plusanciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanité ; le secret de leur force est la force de ces désirs.
On peutqualifier d'illusion l'assertion de certains nationalistes, assertion d'après laquelle les races indo-germaniques seraientles seules races humaines susceptibles de culture, ou bien encore la croyance d'après laquelle l'enfant serait un êtredénué de sexualité.
Ce qui caractérise l'illusion, c'est d'être dérivée des désirs humains ; elle se rapproche par là del'idée délirante en psychiatrie, mais se sépare aussi de celle-ci, même si l'on ne tient pas compte de la structurecompliquée de l'idée délirante.
En ce sens, l'illusion n'est pas nécessairement fausse, c'est-à-dire irréalisable ou encontradiction avec la réalité.
Mais l'illusion est bien cette croyance quand, dans la motivation de celle-ci, laréalisation d'un désir est prévalente, et nous ne tenons pas compte, ce faisant, des rapports de cette croyance à laréalité, tout comme l'illusion elle-même renonce à être confirmée par le réel.c) Et c'est peut-être en ce sens alors que l'on peut comprendre la maxime de la morale par provision de Descartes dans le Discours de la méthode à savoir « changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde ».
Dans le cadre de sa morale provisoire, et dans le sillage du stoïcisme, Descartes s'efforce de montrer que notre bonheur et notresagesse sont suspendus au bon usage de notre volonté.
Il suffit de ne vouloir que ce qui est en notre pouvoir, et defaire alors tout ce qui est en notre pouvoir pour l'obtenir, et l'on sera toujours légitimement satisfait : donc de neplus renverser l'ordre du monde, c'est-à-dire de ne plus prendre ses désirs pour des réalités.
Croire en la réalité deson désir implique dès lors la croyance en sa réalisation possible.
Transition : Ainsi c'est parce que la croyance n'a pas besoin de se conforter au réel pour se poser comme existant que par lapuissance du désir nous pouvons en venir à prendre nos désirs pour des réalités et c'est bien souvent le cas.
Nousnous construisons alors une image du réel du relève presque du fantasme.
Pourtant, ce lien est-il toujoursnécessaire ? La confusion est-elle toujours présente ? II – Réalité du désir : non nécessité de la confusion a) Cependant ce qu'il convient de discuter dès lors c'est la quasi mécanique que nous propose la liaison nécessaireentre la croyance en la réalité du désir et prendre ses désirs pour des réalités.
En effet, parler de nécessité c'est au.
»
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