Critique de la philosophie de Protagoras dans le Théétète de Platon
Publié le 11/01/2012
Extrait du document
«
2
intelligible, vérité en soi, stable et immuable, Protagoras défend qu’il ne peut y avoir de vérité
en soi puisque toute connaissance dépend des perceptions de chaque être humain, qui bâtit en
lui une vision de la vérité, qui ne peut donc être que relative à lui -même puisque chaque
perception est différente d’un individu à un autre, et même dissemblable selon les états d’un
même individu, comme le soutenait Héraclite.
Ainsi, est-il possible de rédui re la science à la sensation, c’est -à -dire à quelque chose
de relatif à la propre perception de chacun, et donc multiple et subjectif, comme le soutenait
Protagoras, ou la science est -elle au contraire quelque chose d’immuable et de stable, qui
serait véri té objective et savoir indépendamment de toute chose et donc de nos perceptions
humaines ? La science est -elle une vérité vers laquelle nous devons tendre ou fait -elle déjà
partie intégrante de nous -mêmes, selon nos perceptions singulières et mouvantes ?
Face à ces deux thèses opposées qui peuvent au premier abord sembler toutes deux
plausibles, puisque la connaissance semble réduite au confinement de notre entendement
humain et que nous ne pouvons donc jamais prétendre la détenir entièrement, nous verrons de
quelle manière Platon réduit la thèse protagoréenne à l’absurde, en examinant plus
précisément la théorie de la Mesure de Protagoras, à partir de la première définition donnée
par Théétète : « la science, c’est la sensation ».
I.
« La science, c’est la sensation » : introduction à un « relativisme de la connaissance »
A.
Si « l’homme est la mesure de toute chose », la science est donc relative à la
sensation de chacun, tel que l’affirme Protagoras
« Il me parait que celui qui sait une chose sent ce qu’il sait et, autant que j’en puis
juger en ce moment, la science n’est autre chose que la sensation », telle est la première
réponse de Théétète à la question de Socrate : « qu’est -ce que la science ? » (151d).
C’est à partir de cette réponse que se profile l’exposition de la doctrine protagoréenne par
Platon ; car en effet, prétendre que ce que l’on sait est ce que l’on sent, c’est prétendre à une
certaine forme de relativisme, puisque les perceptions et les sensations sont propres à chacun,
et ne semblent être envisageables que de cette manière.
Comment en effet prétendre à une
sensation universelle, ou à une perception qui ne dépendrait pas de nous -mêmes ?.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- "S'étonner : voilà un sentiment qui est tout à fait d'un philosophe. La philosophie n'a pas d'autre origine." Platon, Théétète, 389-369. Commentez cette citation. ?
- LA PHILOSOPHIE ET L'ÉTONNEMENT "S'étonner : voilà un sentiment qui est tout à fait d'un philosophe. La philosophie n'a pas d'autre origine." Platon, Théétète, 389-369. Commentez cette citation.
- « S'étonner : voilà un sentiment qui est tout à fait d'un philosophe. La philosophie, en effet, n'a pas d'autre origine. » Platon, Théétète, Ive s. av. J.-C. Commentez cette citation.
- « L'homme est la mesure de toutes choses. » Protagoras (Ve s. av. J.-C.), cité par Platon dans le Théétète. Commentez cette citation.
- Socrate : « La vérité de Protagoras n'est vraie pour personne, ni pour tout autre que lui, ni pour lui. » Platon, Théétète, ive s. av. J.-C. Commentez cette citation.