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Critique de la faculté de juger de Kant: le jugement de goût

Publié le 19/03/2012

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En ce qui concerne l'agréable, chacun consent à ce que son jugement, qu'il fonde sur un sentiment personnel et privé, et en vertu duquel il dit d'un objet qu'il lui plaît, soit du même coup restreint à sa seule personne. C'est pourquoi, s'il dit : "Le vin des Canaries est agréable", il admettra volontiers qu'un autre le reprenne et lui rappelle qu'il doit plutôt dire : "cela est agréable pour moi" ; et ce, non seulement pour ce qui est du goût de la langue, du palais et du gosier, mais aussi pour ce qui peut être agréable aux yeux ou à l'oreille de chacun. La couleur violette sera douce et aimable pour l'un, morte et sans vie pour l'autre. L'un aimera le son des instruments à vent, l'autre leur préférera celui des instruments à corde. Ce serait folie d'en disputer pour récuser comme inexact le jugement d'autrui qui diffère du nôtre, tout comme s'il s'opposait à lui de façon logique ; en ce qui concerne l'agréable, c'est donc le principe suivant qui est valable : A chacun son goût (pour ce qui est du goût des sens). Il en va tout autrement du beau. Il serait (bien au contraire) ridicule que quelqu'un qui se pique d'avoir du goût songeât à s'en justifier en disant : cet objet (l'édifice que nous avons devant les yeux, le vêtement que porte tel ou tel, le concert que nous entendons, le poème qui se trouve soumis à notre appréciation) est beau pour moi. Car il n'y a pas lieu de l'appeler beau, si ce dernier ne fait que de lui plaire à lui. Il y a beaucoup de choses qui peuvent avoir de l'attrait et de l'agrément, mais, de cela, personne ne se soucie ; en revanche, s'il affirme que quelque chose est beau, c'est qu'il attend des autres qu'ils éprouvent la même satisfaction ; il ne juge pas pour lui seulement mais pour tout le monde, et il parle alors de la beauté comme si c'était une propriété des choses. C'est pourquoi il dit : cette chose est belle ; et ce, en comptant sur l'adhésion des autres à son jugement exprimant la satisfaction qui est la sienne, non pas parce qu'il aurait maintes fois constaté que leur jugement concordait avec le sien ; mais bien plutôt, il exige d'eux cette adhésion.Il blâme s'ils en jugent autrement, il leur refuse d'avoir de goût et il demande pourtant qu'ils en aient; et ainsi on peut pas dire que chacun ait son goût particulier. Cela reviendrait à dire le goût n'existe pas, c'est à dire le jugement esthétique qui pourrait à on droit prétendre à l'assentiment de tous n'existe pas. «

    Tel qu’il soit le beau va apporter du plaisir à l’homme, mais l’agréable également. La différence entre les deux est donc plus subtil et Kant va nous montrer dans cet extrait de Critique de la faculté de juger, la définition qu’il faut appliquer à chacun de ces thermes. Ce passage a pour but de mettre en avant ce que Kant nomme la science de l’esthétique. Ainsi bien qu’on puisse penser que ces le beau est subjectif car personnel et propre à chacun Kant défend la thèse selon laquelle le beau est universel et donc commun de tous. Il va tout d’abord par des situations différencier le beau de toute autre forme pour ensuite ne s’intéresser qu’à ce sujet et enlever toute idée de relativité du beau. Nous allons donc voir dans un premier temps, comment Kant détermine une frontière entre le principe du ‘‘à chacun son goût‘’ et du beau. Puis dans un second moment, nous analyserons et critiquerons l’universalité du beau selon Kant. 

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« même pour la nourriture qui va toucher à un autre sens.

Tout le monde sait ce qu’il peut manger, et même si aucun aliment ne fait l’unanimité ou qu’une minorité peut se satisfaire d’une chose que les autres rejetteront on va retrouver une idée de l’agréable dans cet ensemble.

Bien évidemment, la nourriture ne peut répondre tout à fait à cette thèse puisque Kant se resserre sur l’art et qu’elle n’aboutit pas à une unanimité. La parenthèse …. Kant se penche alors sur le beau et il impose immédiatement la contradiction qu’il existe avec l’agréable, dès la première phrase avec ‘‘Il en va tout autrement’’.

Il montre donc que pour lui la confusion entre les deux thermes est inacceptable car ils sont radicalement opposés.

S’il vient d’appuyer la subjectivité du jugement de l’agréable Kant ne va pas pour autant tenir une position radicale.

A la folie d’un débat entre des jugements de goûts qui diffèrent pour l’agréable, Kant déclare qu’il ‘‘serait ridicule’’ d’affirmer l’existence du beau. Car en effet le beau ne peut se justifier.

Et donc sans encore aborder l’idée de l’universalité du beau, Kant montre que l’on ne peut justifier le beau, on ne peut en montrer son bien fondé à l’aide d’un raisonnement.

Or cette approche pousse celui qui l’accomplit à une erreur car justifier le beau pousserait à voir un quelconque jugement personnel.

Ce quelqu’un comme dit Kant, se flatterait d’avoir du goût alors qu’il ne reconnaitrait pas l’universalité et créerait un beau pour lui.

Il exemplifie son analyse entre parenthèses avec plusieurs thermes touchant tous à l’ouïe et la vue.

On passe des instruments de l’agréable à un édifice ou encore un poème.

Ces exemples mettent en avant le fait que pour Kant l’agréable est surement plus courant et régulier que le beau, qui doit rester rare.

Une chose ne va donc être belle pour moi, elle l’est pour diverses personnes.

On ne peut être le seul à voir de la beauté, le beau ne peut être personnel.

Il représente donc le collectif et une dimension universelle.

Cependant, un paradoxe apparait comment être sur de l’universalité du beau d’un objet sans forcément toucher à la subjectivité individuelle ou l’objectivité? Si tout n’est pas beau, la beauté doit être incarnée.

Et c’est l’objet qui l’incarne qui va faire que je ressens ce sentiment de beau.

Je vais donc ensuite rechercher le beau ailleurs, on va rechercher cette même satisfaction.

On se retrouve donc avec un paramètre similaire à l’agréable.

Mais le beau devra être reconnu « naturellement » ‘‘comme si c’était une propriété des choses’’.

Le ‘‘comme si’’ est très important, cela ne signifie pas que l’objet est objectivement beau mais c’est le jugement que nous portons va être essentiel.

Le regard que nous portons montre que l’on à bien rencontré l’objet et sa beauté, comme si s’en était une propriété.

On peut considérer que ce qui est beau l’est donc dans l’absolu et que s’il ‘‘exige d’eux cette adhésion’’ ce n’est que du beau qui est universel subjectivement : partagé par tous.

Ne pas voir le beau de cette manière revient à le confondre avec l’agréable.

Et donc dans le beau il n’y a pas de goûts individuels qui tiennent car à ce moment là tout peut-être. »

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