créateur : toutes choses proviennent du mélange des éléments selon des proportions définies, d'échanges qui s'opèrent suivant la loi d'affinité.
Publié le 21/10/2012
Extrait du document
«
ne doit pas être confondue avec celle, toute superficielle, des « éristiques », des disputeurs.
L'Art de Disputer propose une méthode d'invention des idées, méthode qui ne distingue point
entre la forme de la pensée et son contenu.
Si le Sophiste montre comment toute thèse, quelle qu'elle soit, peut être défendue, ce n'est point, comme on l'a cru, par indifférence pour les idées.
Car la dispute a l'auditoire pour témoin,
pour juge.
Des Discours terrassants,
seule subsiste la phrase fameuse « l'homme est la mesure de toute chose ».
Si l'orateur parvient à convaincre son auditoire, sa thèse n'accède-t-elle pas
par là à une vérité qui vaut pour ceux qui l'acceptent? ( H.D.)
PLATON ET SES SUCCESSEURS
SOCRATE (470-400 av.
J.-C.)
(Voir page 58.)
PLATON (429-347 av.
J.-C.)
(Voir page 64.)
SPEUSIPPE (entre 395-393-vers 334
av.
J.-C.)
Né à Athènes, fils de Potoné, sœur de Platon, succéda à son oncle pendant huit
ans dans la direction de l'Ecole plato-
EUCLIDE (v.
450-v.
380 av.
J.-C.) Chef de l'Ecole de Mégare; auprès de lui se rifugièrent, après la mort de leur
maître, les disciples de Socrate, dont Euclide lui-même avait sans doute été
l'élève.
Une amitié fidèle l'unissait à Platon.
Et pourtant, en se combinant
à l'Eléatisme, le Socratisme prend à
Mégare une toute autre direction que chez Platon.
« Le Bien est une seule chose, quoiqu'il soit appelé de différents
noms.
» Il ne semble pas qu'Euclide
avait voulu nier par là la pluralité des essences.
Plus qu'à la doctrine des Idées, il semble avoir été hostile à l'usage que Platon faisait de la dialectique.
Et les
arguments célèbres de l'Ecole de Mégare, le chauve, le menteur, le cornu, visent d'abord à nier la légitimité de toute relation entre les concepts autre que celles d'exclusion ou d'identité.
( H.D.)
ANTISTHÈNE (vers 444-365 av.
J.-C.) Fondateur de l'École cynique, appartint au cercle des Sophistes avant de rejoindre
Socrate.
A la mort de celui-ci, il ouvrit sa propre école, contre laquelle Platon ne cessa de lutter.
Antisthène prenait
plaisir à ridiculiser la théorie des Idées : « Je vois bien le cheval, mais non la caballéité »,écrivait-il dans son Sarthon.
Lui-même professait un nominalisme
absolu : l'essence est une réalité rigou
reusement individuelle, qui s'exprime
par
un nom.
Affirmation qui conduit
Antisthène, comme déjà les Mégariques,
à nier la possibilité de la relation, de toute attribution qui reviendrait à con fondre les essences : on ne peut rien dire de l'homme, sinon qu'il est homme.
Par là le Cynique se détourne de la science.
Il a pour seul souci de « vivre en société avec soi-même », d'atteindre par nicienne.
Comme Xénocrate, il s'occupait
surtout de morale (neuf ouvrages sur
trente-deux) et prqfessait que « tout
plaisir est mauvais ».
XÉNOCRATE (env.
406 av.
J.-C.- 314) Succéda à Speusippe dans la direction de l'Académie.
Il fut l'un des maîtres de Zénon de Cittium.
Comme Speusippe, il s'occupa surtout de morale (vingt neuf ouvrages sur soixante).
Un Traité de la Mort lui est attribué.
Il a
LES SOCRATIQUES
l'ascétisme à l'homme vrai, qui a rejeté tous les masques.
( H.D.)
DIOGÈNE DE SINOPE (413-323
av.
J.-C.) Disciple d'Antisthène, le fondateur de l'Ecole cynique, Diogène est resté le représentant le plus célèbre, le plus popu
laire aussi, d'un genre de vie qui a
provoqué bien des scandales mais où le stoïcisme d'un Epictète, près de cinq siècles plus tard, acceptera de se recon naître.
Son cynisme est une pratique,
plutôt qu'une doctrine.
L'indépendance
du sage, le retour à une vie simple et naturelle sont choses pénibles et laborieuses et demandent un exercice constant
(d'où une réhabilitation des métiers
réputés serviles et, en général, une glori
fication de l'effort et du travail, tout à fait inhabituelle à l'époque).
Diogène se détourne de la civilisation, avec son raffinement artificiel et ses fausses valeurs, il prétend également en détourner les autres.
D'où la prédication morale et
l'exhortation qui n'épargnent ni l'amour
propre ni
la vanité.
A travers les anecdotes et les bons mots que la tradition a accu
mulés sur son nom, on discerne surtout une critique des valeurs traditionnelles et des préjugés : « Les Athéniens vou lurent l'initier aux mystères et lui assu
raient que dans l'Hadès, les initiés
avaient les places d'honneur.
Il serait
ridicule, répondit-il, qu'Agésilas et Epa
minondas fussent là-bas
dans le bourbier,
et que le premier venu, s'il est initié, fût transporté aux îles des bienheureux ».
( Diog.
Laërt, VI, 39.) « Il appela les concours en l'honneur de Dionysos des attrape-nigauds, et les politiciens
valets du peuple.
Il disait que, quand il voyait les pilotes, les médecins, les philo sophes, l'homme lui paraissait le plus
cherché à nier partout l'apparente discon tinuité des choses.
POLÉMON (vers 340 av.
J.-C. mort vers 273) Né à Athènes.
Succéda à Xénocrate dans la direction de l'Académie, où il eut
pour disciples Cratès, Crantor, Zénon, Arcésilas.
Il professait que la fin des biens consiste à « vivre selon la nature ...
en y joignant la vertu » et mettait en valeur la supériorité de l'ascèse sur l' édu
cation dialectique.
intelligent
des êtres vivants; en revanche, quand il regardait les interprètes des songes, les devins et ceux qui les consultent, ou encore les gens infatués de renommée et de richesse, il ne savait rien de plus
vain que l'homme.
» {VI, 24.) Le cynisme qui, avec Diogène, ne mérite
pas encore son nom, au sens actuel et
péjoratif du terme, n'échappe certes pas
à toute critique.
Platon aurait dit de Diogène : « C'est un Socrate devenu fou.
» (VI, 54.) Mais c'est sans doute cette rupture de l'équilibre socratique
qui a assuré le succès de Diogène (et,
tout d'abord, dans la cité même qui avait condamné Socrate : « Les Athéniens
l'aimaient beaucoup », VI, 43), et
incliné à une indulgence où pouvait se mêler une secrète approbation, ceux-là mêmes dont il raillait les institutions et les préjugés.
VICTOR GOLDSCHMIDT
MÉNIPPE (rv•-nr• siècle av.
J.-C.) Philosophe de l'école cynique, né à
Gadara (en Cœlesyrie}, d'abord esclave,
puis affranchi, s'enrichit par l'usure et,
ruiné,
se pendit de désespoir.
On connaît sous son nom de spirituelles satires mêlées de prose et de vers : Naissance d' Epicure,
Nekya (parodie d'Homère), des Testa
ments, etc ...
C'est Varron, qui, avec ses satires ménippées, donna à son nom un sens générique.
ARISTIPPE (430 av.
J.-C.- ?)
Fondateur de l'Ecole de Cyrène, pratiqua le métier de sophiste avant de rejoindre, lui aussi, le cercle des disciples de Socrate.
Mais il rqette, quant à lui, toute recherche d'ordre rationnel.
« Nous sommes isolés du dehors comme dans une citadelle
investie », et ne pouvons rien connaître
d'extérieur à nous : seule est réelle,.
»
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