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Cours sur l'esthétique

Publié le 12/12/2012

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COMMENTAIRE DU TEXTE DE HEGEL, Esthétique. Texte commenté : « Cette conscience de lui-même, l'homme l'acquiert de deux manières : théoriquement en prenant conscience de ce qu'il est intérieurement, de tous les mouvements de son âme, de toutes les nuances de ses sentiments, en cherchant à se représenter à lui-même, tel qu'il se découvre par la pensée, et à se reconnaître dans cette représentation qu'il offre à ses propres yeux. Mais l'homme est également engagé dans des rapports pratiques avec le monde extérieur, et de ces rapports naît également le besoin de transformer ce monde, comme lui-même, dans la mesure où il en fait partie, en lui imprimant son cachet personnel. Et il le fait pour encore se reconnaître lui-même dans la forme des choses, pour jouir de lui-même comme d'une réalité extérieure. On saisit déjà cette tendance dans les premières impulsions de l'enfant : il veut voir des choses dont il soit lui-même l'auteur, et s'il lance des pierres dans l'eau, c'est pour voir ces cercles qui se forment et qui sont son oeuvre dans laquelle il trouve comme un reflet de lui-même. Ceci s'observe dans de multiples occasions et sous les formes les plus diverses, jusqu'à cette sorte de reproduction de soi-même qu'est une oeuvre d'art. « HEGEL, Esthétique. [Introduction] Dans son Introduction à la lecture de Hegel, le philosophe, Alexandre Kojève, définit l'homme par la conscience de soi. « l'homme -écrit-il- est conscient de soi. (...) et c'est en ceci qu'il diffère essentiellement de l'animal «. Cependant, cette conscience de soi, propre à l'homme est-elle donnée, innée, immédiate ou bien est-elle acquise et à supposer qu'elle s'acquiert, comment s'acquiert-elle? Dans ce passage tiré de l'Esthétique, Hegel, philosophe allemand du XIXème siècle, développe la thèse selon laquelle la conscience de soi s'acquiert au terme d'un double mouvement d'introspection et de relations au monde extérieur. La conscience de soi n'est pas, pour Hegel, une donnée immédiate. Elle s'acquiert de deux façons ; d'une part « théoriquement «, c'est à dire par un examen intérieur, une introspection (objet de la première partie du texte) ; d'autre part, « pratiquement «, c'est-à-dire dans le rapport au monde extérieur : en le transformant, en y laissant son empreinte, l'homme s'y reconnaît comme dans un miroir (objet de la deuxième partie du texte). Nous nous proposons d'examiner cette thèse en cherchant à déterminer l'importance du rapport pratique dans la prise de conscience de soi. Est-il aussi important, voire plus fondamental que le rapport théorique à soi ? [Développement] Précisons d'emblée que la conscience de soi dont il s'agit ici n'est pas tant la conscience de l'existence que de l'identité ou de la personnalité encore appelée le « moi « ou le « soi «....

« apparemment d'une sorte de mouvement introspectif, de réflexion solitaire, d'auto-analyse de la conscience par elle-même.

Le sujet par ce mouvement qu'on appelle réflexion (du latin reflectere : revenir sur..., se retourner) opère un retour sur lui-même afin de contempler son intériorité, son âme conçue comme siège de l'identité.

Ainsi la notion de théorie choisie par Hegel n'apparaît que plus claire.

La théorie s'oppose traditionnellement à la pratique et désigne selon l'étymologie la vision purement intellectuelle ou la contemplation en dehors de tout action.

Le moment théorique de l'acquisition de la conscience de soi désigne donc très précisément un moment distinct de la pratique, un moment consistant dans la pure contemplation de l'intériorité. Mais à y regarder de plus près, le texte est plus précis, plus construit qu'il n'en a l'air à la première lecture.

Cette prise de conscience de soi théorique s'effectue selon trois moments distincts qui s'articulent ainsi : – « EN PRENANT CONSIENCE DE CE QU ' IL EST INTÉRIEUREMENT ...

» I L S ' AGIT D ' ABORD POUR LE SUJET DE PRENDRE CONNAISSANCE , PAR INSTROSPECTION , C ' EST - À - DIRE PAR UNE SORTE DE REGARD INTÉRIEUR , DE SA NATURE PSYCHOLOGIQUE .

L A CONSCIENCE , EN S ' OBSERVANT ELLE - MÊME , PAR UN MOUVEMENT RÉFLEXIF , FAIT L ' INVENTAIRE DE SES SENTIMENTS , DES SES ÉTATS D ' ÂME , DE SES IDÉES ... – « EN CHERCHANT À SE REPRÉSENTER LUI - MÊME ...

» L E DEUXIÈME MOMENT CORRESPOND À UNE RE - PRÉSENTATION , UNE REPRISE ACTIVE DE CE QUI SE PRÉSENTE DANS LA CONSCIENCE .

I L Y A LÀ UNE SORTE DE DÉDOUBLEMENT , DE MISE À DISTANCE DE LA CONSCIENCE PAR RAPPORT À CE DONT ELLE PREND CONSCIENCE . – « ET À SE RECONNAÎTRE DANS CETTE REPRÉSENTATION ...

» A PRÈS LE DÉDOUBLEMENT , LA MISE À DISTANCE , ON A , AVEC LA PRISE DE CONSCIENCE DE LA REPRÉSENTATION , UN MOUVEMENT CONTRAIRE D ' IDENTIFICATION .

L E SUJET SE RECONNAÎT DANS CETTE « IMAGE » DE LUI MÊME COMME DANS L ' EXPÉRIENCE DU MIROIR OÙ , EN ÉTANT D ' ABORD MOI FACE À MON IMAGE ( REPRÉSENTATION DÉDOUBLÉE ), JE ME RECONNAIS EN FAIT DANS CE REFLET DE MOI - MÊME AVEC LEQUEL JE ME CONFONDS MÊME , EN RÉALISANT PAR IDENTIFICATION MON UNITÉ . Ainsi, la prise de conscience de soi, implique cette capacité qu'à la conscience de se dédoubler en prenant conscience de ce qui se déroule en elle.

(Car contrairement aux choses qui ne sont ce qu'elles sont que d'une manière simple, l'homme en tant que sujet conscient se dédouble constamment dans son existence, étant à la fois acteur et spectateur de lui-même). M AIS ELLE DÉSIGNE AUSSI ET SURTOUT CE POUVOIR QU ' ELLE A DE SE RECONNAÎTRE COMME IDENTIQUE À ELLE - MÊME , UNIQUE ET UNE , EN DÉPIT DE LA DIVERSITÉ DES SENTIMENTS ET DES PENSÉES QUI L ' AFFECTENT . C EPENDANT , LA PRISE DE CONSCIENCE DE SOI SE RÉALISE - T - ELLE SEULEMENT DANS UNE DÉMARCHE SOLITAIRE D ' INTROSPECTION ? N E SUPPOSE - T - ELLE PAS AUSSI , POUR ÊTRE COMPLÈTE , UNE RELATION PRATIQUE AU MONDE EXTÈRIEUR ? P AR UNE PHRASE DE TRANSITION (« M AIS L ' HOMME EST ÉGALEMENT ENGAGÉ DANS DES RAPPORTS PRATIQUES AVEC LE MONDE EXTÉRIEUR », H EGEL COMPLÈTE SA THÈSE EN ANNONÇANT L ' ACQUISITION PRATIQUE DE LA CONSCIENCE DE SOI - MÊME .

L' IDÉE D ' UN MODE « P RATIQUE » EST ICI À PRENDRE AU SENS PREMIER , ÉTYMOLOGIQUE ( DU GREC , PRAXIS , QUI DÉSIGNE L ' ACTION , LE FER , L ' AGIR ).

D' AUTRE PART , CE SERAIT COMMETTRE UN CONTRESENS SUR LE TEXTE ET NOTAMMENT SUR L ' USAGE H EGÈLIEN DU TERME « PRATIQUE », QUE D ' ENVISAGER CE MODE D ' ACQUISITION DE LA CONSCIENCE DE SOI DE MANIÈRE CHRONOLOGIQUE , EN FAISANT DE LA PRISE DE CONSCIENCE DE SOI PRATIQUE UN MOMENT SECOND , DÉRIVÉ , SORTE D ' « APPLICATION » DE LA PRISE DE CONSCIENCE DE SOI , THÉORIQUE .

« L A MANIÈRE » PRATIQUE EST DISTINCTE MAIS COMPLÉMENTAIRE DE LA MANIÈRE PRATIQUE . Quels sont alors ces rapports pratiques (ou d'action) avec le monde extèrieur qui permettent cet autre mode d'accès à la conscience de soi ? I L S ' AGIT PLUS PRÉCISÉMENT DE RAPPORTS DE MODIFICATION OU DE TRANSFORMATION PAR LESQUELS L ' HOMME LAISSE SON EMPREINTE , IMPRIME - DIT H EGEL - « SON CACHET PERSONNEL » SUR LA RÉALITÉ SOCIALE OU NATURELLE .

C HAQUE « MOI » EN AGISSANT SUR LE MONDE , EN LE TRANSFORMANT EN FONCTION DE SES PROJETS , LE MARQUE DU SCEAU DE SA SUBJECTIVITÉ , LE REDESSINE À SON IMAGE .

A INSI , SES OEUVRES PEUVENT ÊTRE , À BON DROIT , CONSIDÉRÉES COMME LA MATÉRIALISATION , L ' EXTÉRIORISATION , L ' OBJECTIVATION DE SON « MOI ».

L E MOI CESSE D ' ÊTRE UNE RÉALITÉ PUREMENT INTÉRIEURE POUR S ' INCARNER DANS DES RÉALITÉS OBJECTIVES , VÉRITABLES. »

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