Cours sur le bonheur

« LE BONHEUR 1) Qu’est-ce que le bonheur ? Chacun se fait sa propre idée du bonheur.

Certains le voient dans l'argent, d'autres dans l'amour, d'autres enfin dans le pouvoir.

Autrement dit, la conception que l'on se fait du bonheur est forcément subjective et dépend du tempérament de chacun.

C'est pourquoi il est difficile de définir le bonheur en général.

On peut toutefois dire qu'il renvoie à un état durable de bien-être et de sérénité.

C'est ce côté durable qui le distingue de la joie ou du plaisir, qui sont censés être plus éphémères.

Notons que l'étymologie du mot est « bon augure », ce qui signifie la chance qui nous tombe dessus.

Le bonheur ne dépendrait donc pas de nous, mais des circonstances comme la bonne santé ou l’argent. On peut se demander cependant s'il n'est pas possible de favoriser l'apparition du bonheur.

C'est ce que pensaient les philosophes grecs dans l'Antiquité. 2) Accéder au bonheur ? Pour beaucoup de gens, le bonheur dépend de la chance, conformément à son étymologie.

Par exemple la chance d’être né riche ou en bonne santé, dans une famille aimante.

Et il est certain que cela joue, comme le pensait Aristote.

Mais le bonheur est aussi un état d’esprit qui se travaille, on peut s’efforcer de voir les choses en positif, comme ceux qu’on appelle les optimistes.

On peut aussi chercher à développer notre bonheur, en allant vers les autres par exemple, car selon Aristote l’amitié est un des piliers du bonheur. Pour Aristote, d’ailleurs, le bonheur est ce que les hommes désirent le plus.

Le bonheur est en effet le bien suprême de la vie, ce que l'auteur appelle le « souverain bien » dans son livre Éthique à Nicomaque.

Pourquoi parle-t-il de souverain bien ? Car tous les autres biens sont des moyens pour être heureux.

En effet, le bonheur est le seul bien qui est recherché pour lui-même et non pas pour autre chose de plus élevé, alors que les plaisirs, les richesses, les honneurs, sont recherchés parce qu'ils contribuent à faire notre bonheur.

En quoi consiste-t-il ? On serait tenté de répondre que cela dépend de chacun.

Mais Aristote propose cependant une réponse : l'homme étant le seul animal doué de raison, le bonheur doit forcément consister dans le bon usage de sa raison, c’est-à-dire bien comprendre le monde, réfléchir sur ce qui nous entoure.

Mais cela suppose aussi de savoir contrôler, grâce à la raison, les désirs excessifs.

Par exemple quelqu'un d'obsédé par les jeux d'argent peut difficilement être heureux. C'est pourquoi les Anciens recommandent la tempérance, c’est-à-dire la modération pour atteindre le bonheur.

Les Stoïciens conseillent de se soumettre à l'ordre des choses, c'est-à-dire au destin, et de ne vouloir que ce qui dépend vraiment de nous, à savoir notre jugement sur les choses.

Ainsi même si votre maison brûle, vous devez l’accepter car c’est le destin.

Les Epicuriens, même s'ils ne croient pas au destin mais au hasard, conseillent aussi de limiter nos désirs à ce qui est vraiment naturel pour nous, et de.... »