Cours Philo ART/TECHNIQUE
Publié le 21/04/2024
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Cours Philo ART/TECHNIQUE
L’EMPRISE DES MACHINES
• Emprise : relation intersubjective
Autonomie ≠ hétéronomie – assujettissement
Autorité ≠ domination
→ Machine : objet matériel
(mèkhanè) = dispositif ingénieux (=plusieurs éléments agencés)
→ possibilité de force sur le milieu (levier par ex)
• Au sens moderne : il faut que le dispositif ingénieux soit doté d’automatisation
→ Automatisme : « machine comme construction artificielle, œuvre de l’homme, dont une
fonction essentielle dépend de mécanismes.
Le mécanisme est une configuration de solides en
mouvement, tel que le mouvement n’abolit pas la configuration » - G.
CANGUILHEM, La
connaissance de la vie
• ART/ TECHNIQUE : au départ, pareil → capacité de l’homme à transformer son milieu
= esthétique et utilitaire
→ La machine extériorise les capacité d’action de l’homme = dépendance aux objets
= Altération de nos fonction cognitives → de + en + de dépendance envers ces machines
= forme d’aliénation (subordination)
→ Modernité de ces objets techniques = emprise ? ou bien ce sont les humains eux-mêmes
qui s’y assujettissent ? ou non ?
→ Transhumanisme/cyborg ? → pour dépasser notre assujettissement aux machines.
I – Technique et
condition humaine
A) La condition de l’homme moderne
Hannah Arendt, The Human Condition
→ Elle insiste sur les bouleversements qui suivent la découverte des Amériques qui modifie la
perception de notre place dans le monde.
→ Condition humaine
1 – La « condition humaine»
→ Nous sommes un espèce, car le milieu dans lequel nous évoluons nous conditionne
≠ nature → essence permanente/immuable
→ Spécificité humaine : ils se laissent influencer en permanence par le milieu dans lequel ils
vivent, ils se conditionnent.
→ Influence alors nature communes → adaptation aux changements
→ traits transhistoriques « perdurables » (P.
Ricoeur) = « vita activa » pour Arendt
2 – Les formes de la vie active
Vie contemplative → qui Platon fût un temps valorisé → époque où Arendt écrit :
travail glorifié, essor industriel → vie active
• Vie active → « Vita activa » (Arendt) = tripartition :
- Travail [posesis : production, transformation du réel]: activité par laquelle les H
subviennent à leurs besoin (= vie)
- Œuvre : capacité à produire de l’artifice → pour être au monde
→ dure plus longtemps que les objets nécessaires à la subsistance → présence
durable dans le monde.
- Action [praxis] : pluralité → politique (se donner une trajectoire commune, →
crée l’Histoire)
•
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Théo Didier
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→ La pluralité et la différence sont constitutives de la condition humaine (elle reprend le récit
de la genèse → car Dieu créa les H et les F = différence des sexes)
→ On peut penser une unité de la condition des hommes mais pas une unicité
= unité dans la différence (→ dissensus, on cherche à la dépasser pour atteindre une unité)
3 – L’œuvre et le ‘monde’
→ Humain se manifeste essentiellement par son activité technique
• Homo faber : - l’Homme se singularise par l’activité technique
- l’Homme se construit lui-même (se génère lui-même)
→ il est à la fois objet et sujet de l’activité technique
→ On produit par l’œuvre un monde, totalité artificielle produite par le monde, qui fait sens
pour lui.
• Monde : univers matériel que nous produisons et qui nous renvoie à nous → univers de
sens qui est matériel à travers le monde
→ on peut chercher le sens des objets que nous voyons lorsque nous rentrons dans un lieu.
→ les H sont en changement mais les lieux ne changent pas (ou lentement)
→ Le monde stabilise notre stabilité psychique
Ø de stabilité dans la condition humaine
Fonction essentielle des artefacts : stabiliser la vie humaine, accéder au sentiment d’une
certaine permanence identitaire.
→ La manière dont on organise l’espace, les objets donnent du sens
→ L’artifice permet de nous définir → On objective la nature par l’œuvre (en transformant le
monde)
• Spécificité de l’« œuvre d’art » : singularité + Ø d’utilité (objet esthétique) → Ø utilisées
(donc c’est celles qui durent le +)
= finalité sans but → l’art en soit → comme fin en soi.
Œuvre permet de conjurer en partie la mortalité car dure au-delà de l’existence biologique de
l’individu qui l’a produit / de la génération dans laquelle il a vécu.
• Technique : essentielle, qu’elle réponde à une activité ou qu’elle produise des œuvres d’art
qui mène à une quête de sens, par l’objet (matérialité qui appréhende et fait réfléchir sur la
condition humaine).
De l’ordre de la pensée = capacité à réfléchir notre émotivité et lui donner un sens, puis
produire une œuvre qui va nous survivre (dépasser dans la durée).
→ Acquiert une forme d’immortalité (érodée par le temps mais pas de finalité particulière),
forme de gratuité de l’œuvre d’art qui répond à un besoin fondamental, celui de réfléchir
(matériellement) d’une manière particulière sur notre condition (Considérations morales).
• Pensée : nous sommes des êtres dotés d’une affectivité par rapport au fait d’exister, nous
avons la faculté de l’interroger pour mettre en mots/objectiver cette interrogation par
l’œuvre.
→ Réfléchir cette singularité existentielle, l’appréhender sans pour autant atteindre
la vérité de l’existence humaine.
• Différencie la pensée (capacité critique à se distancier de ce que l’on affirme, capacité à dire
non) et le jugement (vient après la pensée, après la distanciation).
Prendre de la distance à l’égard de ce que nous sommes, qui permet par la suite l’autonomie.
Prendre conscience de soi = ne pas être ce que l’on est.
Apporter des questions au lieu d’apporter des réponses, réfléchir ce que l’on vit.
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Théo Didier
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L’œuvre d’art donne à penser, mais comme c’est un objet a nécessairement une dimension
esthétique (= s’adresse à la sensibilité, sensations/usage + récent : beauté, mais on perd le
lien essentiel à la sensibilité si on s’arrête à cette définition).
• Art = expression de l’activité de l’homme, on produit un artefact donné pour lui-même à la
sensibilité (on ne cherche pas autre chose).
• Chef d’œuvre : idée d’accomplissement, jugement d’expertise.
On ne le retrouve pas que dans les ‘beaux-arts’, à la base dans l’artisanat (à la fin d’une
formation).
• Art comme copie : imiter la réalité, mais pas sa fonction première.
Arendt déplore l’omniprésence du travail dans l’état moderne de l’humain, on appréhende
l’œuvre et l’action sous l’angle du travail, donc difficulté : activité politique = travail, activité
artisanale = travail = besoin un monde qui perd en durée et en stabilité car on produit des
objets artisanaux par besoin, qu’on consomme immédiatement.
On perd la gratuité de
l’œuvre d’art, et de l’action politique.
→ distinction entre technique (générale) et la technique dans la société moderne.
B) Technique et technique moderne
→ Y a-t-il dans l’histoire des techniques des problèmes spécifiques posés par la technique
moderne ?
• Néophobie : peur du nouveau, peur de la perte, de l’aliénation aux machines.
• Technologie : marque la modernité du discours sur la technique, la parole de l’art et du
savoir-faire → discours raisonné sur la technique entendue comme art ou travail/objets
développés avec les sciences, lien entre science et technique (ex : lunette astronomique,
demande des connaissances en plus du savoir-faire).
→ Co-dépendance entre science et technique, qui se matérialise dans l’objet technique et
dans le discours réfléchi sur la technique elle-même.
Heidegger, La question de la technique :
Technique moderne : assume la fonction de l’activité technique car en fait partie
→ dévoilement, traduction du terme grec aletheïa (vérité), dévoile une forme de vérité en
tant qu’elle est poiesis, c’est-à-dire « pro-duction » (pro-ducere : conduire au-devant de soi,
donc révéler)
→ On révèle ce qui est présent dans un élément naturel, mais qui n’était pas actualisé à cette
fin là (ex : flexibilité du bois pour faire un arc) → propriétés du monde naturel qui nous
entoure.
Dimension théorique de l’activité technique, c’est-à-dire contempler.
Technique moderne : « pro-vocation », appeler quelque chose au-devant de soi, de l’ordre de
l’injonction, convocation, impératif.
→ Rapport particulier au milieu naturel.
« Nature mise en demeure de livrer une énergie
qui puisse comme telle être extraite et accumulée ».
Colere = cultiver/respecter !
EX : moulin à vent /
agriculture
paysanne
(préindustrielle pour la
technique) VS usine à
charbon / agriculture
industrielle
(pour
la
technique moderne =
exploitation, on envisage
la nature comme un stock
de ressources quantifiables
à utiliser à nos fins quitte à
l’épuiser.
→ Bouleversement dans notre rapport au milieu naturel : plus
qqch dont on doit prendre soin (colere) MAIS un ensemble de
ressources dont la valeur = relative à la finalité qu’on leur
donne.
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Théo Didier
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• Arraisonnement de la nature = quantitative, valeur relative de la nature → exploitation
d’une ressource qui ne vaut plus pour elle-même = préjudiciable à ses yeux (discours
ontologique, rapport perverti à la technique).
•Activité poiétique = productrice, transformer la matière pour produire un artefact.
→ Technique moderne – en tant que provocation - fait perdre la....
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