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Cours nature et technique: La technique nous libère-t-elle de la nature ?

Publié le 21/10/2022

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« La technique et la nature La technique nous libère-t-elle de la nature ? I 06/12/2021 Étude sur Descartes, Le discours de la méthode – l'homme cherche à se rendre comme maître et possesseur de la nature. Il ne faut pas oublier que Descartes à travers ce texte évoque une méthode qui est scientifique. S'il utilise la méthode déductive comme dans les Méditations métaphysiques, il est très sensible également à la méthode empirique, qui se fonde en premier lieu sur l'expérience. Il faut savoir qu'à l'époque où Descartes écrit ce texte, il y a ce que l'on peut appeler un conflit entre la science et la foi : le vieux système ptolémaïque, fondé sur les associations et les analogies n'est pas en mesure de rendre compte de certains phénomènes qui ne deviennent explicables qu'avec le recours à l'héliocentrisme.

Les apports considérables de Galilée et Copernic en astronomie viennent se heurter avec une tradition scolastique et théologique qui se fonde avant tout sur les textes sacrés et leur interprétation. Définitions : - Scolastique : raisonnements à partir de vérités révélées.

Vient du grec Scholè qui signifie oisiveté, temps libre, inactivité (c'est le loisir consacré à l'étude).

Elle essaye de concilier l'apport de la philosophie grecque avec la théologie chrétienne.

C'est un courant de la philosophie médiévale. – Déduction : enchaînement de propositions suivant des règles définies.

On déduit quelque chose d'autre à partir du raisonnement. Le système de Ptolémée ne fonctionne pas.

Les astronomes sont obligés, pour expliquer certains phénomènes célestes d'avoir recours à des hypothèses AD HOC (c'est-à-dire des hypothèses formulées pour répondre à un besoin.

Ici en l'occurrence, des manques laissés par le modèle de Ptolémée).

Toutes ces hypothèses finissent par faire du modèle ptolémaïque une machine affreusement complexe qui ne correspond absolument pas à l'idée scientifique selon laquelle, une idée qui a recours à de trop nombreuses explications est suspecte.

Si ce modèle a un grand usage chez les astrologues, les hermétistes et autres occultistes en tout genre, il ne convint pas les astronomes qui se retrouvent à devoir faire des calculs effroyables pour pouvoir rendre le tout cohérent. Descartes par le cogito réalise déjà un sorte de révolution.

En plaçant la première certitude dans le sentiment même d'exister, il fait déjà un pas vers l'abandon des anciens systèmes qui tiennent pour acquis la création divine et biblique telle que narrée dans les textes.

Si Descartes utilise la méthode déductive pour en arriver à la certitude de l'existence du sujet, il ne renonce pas à la méthode empirique qui consiste à faire des expériences : le rationalisme prend le pas sur le dogmatisme religieux. Système géocentrique de Ptolémée C'est donc logiquement que Descartes commence son texte en critiquant la « philosophie spéculative » qui reste seulement dans un savoir pour le savoir. Définition : spéculatif vient du latin speculum qui signifie miroir.

Ce sont les opérations intellectuelles qui ont pour but la connaissance pure. Les philosophes des universités se disputent sur des points théologiques très éloignés de la condition humaine.

A titre d'exemple, l'époque est pleine des controverses sur la nature des créatures angéliques (F Suarez).

Restant dans leurs universités, ils en oublient que l'un des but de la connaissance est l'amélioration de la vie.

Aussi Descartes réhabilite-t-il l'artisan qui, lui, est au contact des éléments (rappeler l'anaphore du texte).

Chacun de ces éléments rappelant une science de l'époque, mais aussi (et surtout), une technique.

Car en effet, la science aboutit à une technique qui lui est propre.

Par exemple : la science des métaux aboutit à une technique de la forge.

Une science qui ne déboucherait sur aucune technique particulière est stérile et ne permet pas à l'humanité de progresser vers une meilleure condition. Pour Descartes, la technique est le fruit que doit porter la science : elle permet à l'homme d'acquérir une plus grande maîtrise sur les éléments qui l'entourent et une plus grande souveraineté.

C'est par la technique qu'il peut se libérer des servitudes naturelles comme la faim ou les maladies. Mais ne nous méprenons pas ! Quand Descartes annonce que l'homme peut souhaiter « se rendre comme maître et possesseur de la nature », cela ne veut pas dire que la nature lui appartient.

En effet le « comme » est là pour éviter à Descartes d'être accusé d'hérésie, le seul maître et possesseur de la nature étant Dieu.

Ceci étant dit, cela rappelle néanmoins que pour Descartes, l'homme peut mettre la nature à son service et consacrer sa place privilégie dans la création.

Ce serait une sorte de gouverneur de la création divine.

Descartes n'est pas le précurseur du consumérisme moderne ni le premier seigneur de l'écocide ; il entend par cette formule faire bien comprendre que la nature, au lieu d'être un lieu de souffrance, peut être canalisée pour servir l'humanité.

Il ne s'agit pas de forcer la nature mais de la comprendre pour mieux vivre avec elle. A la rigueur Descartes a-t-il une vision capitaliste, mathématique et machiniste du monde ; mais cela n'implique pas la démesure, au contraire : cela invite à être raisonnable et à anticiper les effets de nos actions.

Rappeler la majuscule sur le « N » de Nature. Je me risque à une interprétation personnelle, mais on pourrait même dire que Descartes considère la technique comme un moyen de se rapprocher de l’Éden perdu : toute notre technologie ne serait qu'un moyen de réparer la faute par laquelle la nature est devenue un milieu hostile. Cela dit, il faut tout de même rappeler que l'interprétation de Descartes vient d'une compréhension très littérale du premier chapitre de la Genèse : cela a abouti à de multiples controverses qu'il serait long d'aborder ici. Deuxième partie du texte Dans cette seconde partie, Descartes rappelle que la maîtrise sur la nature n'est pas une jouissance désordonnée, ce n'est pas « l'invention d'une infinité d'artifices, qui feraient qu'on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent (...) ». Autrement dit, la technique ne supprime pas le travail ni ne crée un monde seulement fait de plaisirs.

L'utilisation du terme de jouissance est important, car cela rejoint l'idée du péché de luxure, péché de celui qui ne destine sa vie qu'au plaisir.

Revenir également sur le terme d'artifice. Le but n'est pas de changer la nature en un réservoir ou un distributeur à richesse.

L'objectif de Descartes est bien davantage d'organiser une cohabitation pacifique avec la nature à travers laquelle nous ne nous heurtons plus à sa violence.

On arrête de subir par l'usage de la raison qui mène à la création d'outils techniques.

C'est par la progression dans notre propre technique que l'on gagne notre place dans la nature et qu'on la conserve : nous nous rendons digne de notre place dans la nature, en tant que créatures faites à la semblance de Dieu.

Cette dignité s'acquiert par le travail de la raison et de la technique. En se libérant de la nature, l'homme libère aussi la nature de son ignorance. « La conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens en cette vie ».

→ commencer à voir cela en classe Transition : pour Descartes, la technique nous libère de la nature.

La science et la connaissance, quand elles cessent d'être abstraites nous permettent de mieux comprendre les choses.

Cela fait que l'homme peut progresser et par la technique, se servir de la nature à son profit.

L'homme parvient alors à une triple maîtrise : morale, savante et physique. Cependant, si la technique peut être une façon de se servir de la nature à notre profit, si elle permet à l'homme de s'octroyer un pouvoir sur les éléments, elle peut également être perçue comme un acte de violence.

La technique est également un agent de transformation de la nature : elle ne fait pas que s'en servir mais la modifie, la violente pour obtenir d'elle ce qu'elle veut.

Ce n'est plus un travail de canalisation, mais un travail d'extraction.

De plus, en transformant la nature, la technique rétablit la prison qu'elle pensait dépasser.

Plus encore ! La technique moderne, la technologie, nous fait perdre notre souveraineté et notre liberté. Nous allons donc voir en seconde partie, avec Heidegger et Marx en quoi la technique, loin de libérer l'humanité crée en réalité une nouvelle prison plus forte encore que la première. Excursus : libération par la violence → le mythe de Kronos. Introduction à la deuxième partie : La technique nous permet certainement de mieux maîtriser notre environnement.

Devenir comme maître et possesseur de la nature revient à dire pour Descartes, qu'elle devient compréhensible pour la rationalité humaine.

De même que des savants de son époque comme Galilée, Descartes cherche à mettre en place une mathésis : ordonner la nature selon les lois mathématiques.

Ces lois sont présentes en elle, et l'outil technique nous permet de les découvrir. Se rendre comme maître et possesseur, c'est se rendre maître par la pensée ; si on comprend les lois de la nature, on la rend rationnelle.

Le centre de cette raison étant l'homme, il est logiquement au sommet de cet édifice. Mais cet optimisme rationaliste ne peut nous convenir.

Ce que Descartes n'avait pas anticipé, c'est que loin de nous libérer de la nature, la technique prend le pouvoir sur l'homme.

Là où elle était un agent de maîtrise, c'est désormais elle qui nous maîtrise.

Non seulement cela, mais de plus, la technique fait également violence à la nature.

Dire qu'elle est rationnelle, n'est-ce pas faire preuve d’anthropomorphisme ? N'est-ce pas l'enfermer dans des lois qui viennent de nous ? Ce que nous allons remarquer, c'est qu'à travers l'évolution de la technique et l'apparition de la technologie, l'homme perd sa triple souveraineté : la technique qu'il a créée pour se libérer de la nature est devenue si forte qu'il en est lui-même devenu l'esclave.

La technique (et plus encore aujourd'hui la technologie) est devenue pour nous aussi complexe à étudier que ne l'était la nature.

Elle a acquis sur nous une triple souveraineté : physique, savante et morale. Débat en classe. II Étude du texte d'Heidegger, Question de la technique (1954) Heidegger commence son texte en parlant d'un « dévoilement », que veut-il dire ? Le dévoilement, c'est l'idée selon laquelle la technique pénètre la nature et révèle, dévoile ses secrets.

En creusant la roche et en observant les étoiles, l'être humain cherche à rendre visible ou intelligible les secrets de la nature.

La technique n'est pas seulement une extension du corps qui augmente notre puissance mais aussi un agent de notre pensée qui cherche à sonder et à dévoiler les mystères du monde.

Un tel dévoilement se fait dans une sorte de violence ; il y a une certaine violence dans l'acte de pénétrer la nature : elle peut être symbolique (comme lorsque l'on dit que l'on arrache un secret) ou véritablement physique (comme lorsque l'on creuse un forage en Arctique pour extraire des carottes de glace nous renseignant sur les âges géologiques).

Dévoiler, c'est plus basiquement retirer un voile.

Il y a l'idée que la nature est comme un voile posé sur des secrets, des lois qu'il nous faut découvrir.

Pour filer la métaphore, la science et la technique déshabillent la nature pour retrouver, dans sa nudité, les lois qui président aux phénomènes. Pour le commentaire : dans un texte comme celui-ci, si vous l'avez au bac, vous devrez faire très attention à la formule : « elle est aussi ».

Cela signifie qu'elle n'est pas qu'un dévoilement.

En effet, la technique peut simplement être un outil nous permettant de survivre ou d'augmenter notre force (un râteau ne fait pas violence à la nature et ne perce pas ses secrets).

Cette petite formule qui n'a l'air de rien doit être commentée ! Elle permet de mieux saisir les enjeux du texte. Heidegger affine ce point et rappelle que le dévoilement n'est pas une poiésis.

La poiésis, c'est l'acte de faire.

Oui, vous avez bien compris : le mot poésie veut littéralement dire faire.

Pour briller en dîner ou au grec du coin, vous pouvez utiliser le terme de poiésis pour désigne l'acte de faire, de créer.

Aujourd'hui, nous ne sommes plus seulement dans l'acte du faire, comme lorsque l'on crée un bateau pour naviguer, non.

Aujourd'hui, dans ce processus de dévoilement, nous contraignons la nature pour lui faire faire ce que l'on veut qu'elle fasse.

Heidegger en parle comme d'une provocation.

L'ambiguïté du terme est importante : et à la fois inciter ce quelqu'un ou cette chose à faire ce que l'on veut.

Nous voyons que notre science en dévoilant la nature permet à la technique de prendre le pouvoir sur elle. Le texte distingue deux grands aspects de la technique qui divergent.

Il y a la technique traditionnelle qui obéit aux lois naturelles.

Heidegger prend l'exemple du moulin à vent : ce n'est pas lui qui demande à la nature de souffler dans ses pales.

S'il il n'y a pas de vent, le paysan n'a plus qu'à aller prier la mère nature de se bouger pour qu'il puisse nourrir sa famille.

Elle s'insère harmonieusement dans l'ordre des choses : elle convertit les forces naturelles en énergie, elle compose avec la nature dans un rapport de réciprocité.

Nous ne sommes plus dans une forme de partenariat avec la nature, nous exigeons d'elle qu'elle produise ce que nous voulons. La technique moderne peut faire faire à la nature ce qu'elle désire.

Aujourd'hui des régions entières sont transformées en vue de produire ce que nous voulons qu'elle produise.

Il y a des lacs artificiels qui.... »

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