Cours: la conscience etle problème du sujet
Publié le 03/12/2020
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naissance à des machines (robots, intelligence artificielle) réputées intelligentes ; peut-on aller
jusqu’à leur attribuer la conscience ? Peut-on fabriquer artificiellement une conscience ou bien seul
quelque chose de vivant (et une machine n’est pas vivante) peut-il être dit conscient ? La conscience
est-elle le propre de l’homme ou bien y a-t-il une conscience animale, voire une conscience
artificielle ?
Quant au mot « inconscient », il faut distinguer plusieurs sens, trois précisément, mais c’est surtout
le 3 e
qui sera ici approfondi : -être inconscient c’est, dans le langage courant, avoir perdu
connaissance (1), ou bien agir sans mesurer les conséquences de ses actes (2).
Pour ces 2 sens, voir
manuel p.
96.
-Mais c’est le substantif qui nous intéresse ici : l’inconscient désigne alors ce qui
échappe à la conscience (3), ce que nous ignorons, ce qui n’est pas connu ; plus précisément encore,
l’inconscient serait cette partie méconnue du moi, voire même inconnue, secrète, mystérieuse, mais
néanmoins active : là résiderait, selon certains, le cœur de notre personnalité, ce que nous sommes
vraiment, profondément.
Mais alors pourquoi ce « cœur » est-il inconscient ? C’est toute la
question, selon Freud.
Selon cet auteur, le sujet posséderait une partie obscure, cachée (chez Freud,
inconscient veut dire « caché ») : c’est l’inconscient.
Si tel est le cas, il devient alors difficile, voire
impossible, de se connaître.
On pourrait, au mieux, espérer connaître quelques aspects du moi, par
exemple ce que Bergson appelait le « moi superficiel ».
La question est donc d’importance : que
puis-je savoir sur moi, puis-je me connaître ou bien ce projet est-il illusoire ?
I) La conscience fait-elle la grandeur de l’homme ?
Le pb : l’homme est-il le seul être conscient, ou n’est-il que le plus conscient ? Y a-t-il une
conscience chez les autres espèces (animales et végétales) ainsi que pour certaines machines
perfectionnées ? Quelles sont les conséquences de cette réflexion sur la place de l’homme dans la
nature ? Après avoir dominé la nature, n’est-il pas temps de changer notre rapport à celle-ci,
notamment en apprenant à reconnaître dans chaque forme de vie la présence d’une conscience
originale ? On le voit, cette réflexion, bien loin de nous focaliser sur la seule espèce humaine, est
aussi l’occasion de s’interroger sur la nature environnante.
a) La conscience, privilège humain.
Les enjeux sont importants : si l’homme est le seul être conscient dans la nature, il risque de se
prendre pour le centre du monde, pour l’espèce supérieure (certains écologistes, conscients des
ravages provoqués par cette expression d’ « espèce supérieure », préfèrent parler d’espèce
dominante).
Si tel est le cas, l’homme pensera qu’il a tous les droits sur la nature.
Si, en revanche, il
n’a pas le monopole de la conscience, alors il devra respecter les autres espèces, limiter ses actions,
et se faire à l’idée qu’il a surtout des devoirs, une responsabilité à l’égard des autres espèces.
Mais
cette dernière idée est récente.
Plus ancienne est celle qui réserve la conscience à la seule espèce
humaine.
C’est, par exemple, la position de Blaise Pascal (1623-1662), dans les Pensées (1670,
posthume).
Texte n°8 du manuel, p.109 : dans ce passage célèbre, Pascal qualifie l’homme de « roseau
pensant » (l.9), formule ambiguë : « roseau » lui permet d’insister sur la fragilité physique de
l’homme.
C’est une créature insignifiante à bien des égards, et Pascal souligne sa faiblesse dérisoire
par rapport à l’immensité de l’univers.
Ce dernier est infiniment plus vaste et plus durable que
l’homme qui, comparé à cet univers infini, est humilié.
Rappelons que Pascal philosophe à une
époque où l’astronomie vient d’accomplir une révolution majeure : avec Copernic, la terre a été
délogée du centre du monde et n’est plus qu’une planète parmi d’autres (l’œuvre décisive de
Copernic est publiée à sa mort en 1543) ; avec l’astronome italien Giordano Bruno c’est le monde
clos de l’Antiquité et du moyen-âge qui disparaît, remplacé par l’intuition d’un univers infini (pour
cette affirmation hérétique, G.
Bruno est brûlé en place publique en 1600).
Ce contexte est donc
capital pour bien comprendre les idées de Pascal.
Mais, malgré sa toute-puissance, « l’univers n’en.
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