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COURS DE TECHNIQUE

Publié le 10/12/2022

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« COURS DE TECHNIQUE : INTRODUCTION : définition : technique → un ensemble de procédés, de moyens ou de savoir-faire inventés par l'homme permettant l'obtention de résultats déterminés, c'est-à-dire conformes à nos fins et à nos projets, dans divers domaines. Bergson estime que l'intelligence humaine est primordialement une intelligence technique, tournée vers l'action et la fabrication, qui a permis les progrès . → Dans son texte , Bergson explique que la technique est liée au travail humain, elle participe à la maîtrise et à la domination de la nature .

Elle procure à l’homme une puissance d'action en le dotant d'outilset d'instruments (ex: le silex, le marteau, la charrue, le robot,l'ordinateur),mais aussi de procédures opérationnelles efficaces (ex: la technique du maçon,la technique du footballeur, la technique de la dissertation, …) Lorsqu’on parle du progrès technique on désigne le développement des techniques à travers l'histoire ,il contribue à la création d'un monde technique . Il y a là un paradoxe: *d'une part la technique semble être propre à l'homme et caractériser sa capacité originale de transformer le monde *mais d'autre part elle est souvent décrite comme une puissance autonome qui vient mettre en danger l'homme et son environnement. Par exemple : nous alerter face aux excès d'un développement qui conduit à ne plus voir la nature que comme un moyen au risque de nous conduire aux pires désastres I.

LA TECHNIQUE: COMPÉTENCE DES MOYENS ET INCOMPÉTENCE DES FINS 1.

La disjonction fin/moyen → Les moyens = qualifient les méthodes, les procédés, les stratégies ou les outils acquis par l’homme pour réaliser des fins → Les fins désignent les buts de l’action, les objectifs que nous nous fixons. Selon Kant , « La technique est muette sur la valeur des fins qu’elle poursuit et n’obéit qu’aux impératifs de l’habileté » . Par exemple :, les méthodes d’apprentissage qui permettent de préparer le baccalauréat dépendent du domaine technique, le choix qui motive et initie cette préparation n’est en rien technique . Cette distinction moyens/fins se traduit chez Kant au travers de la distinction entre raison et entendement ou encore de la distinction entre impératif catégorique et impératif hypothétique . Bref, l’action morale est inconditionnelle, elle repose sur des principes universels que seule la raison est habilitée à produire, tandis que l’action technique est relative et conditionnelle, elle dépend de l’état de nos connaissances, de la situation donnée, et des buts recherchés par l’homme. 2.

La puissance technique: une puissance insuffisante → Dans le mythe de Prométhée l’homme est présenté comme un animal oublié dépourvu d’équipements nécéssaire à sa survie .

Prométhée est destiné par Zeus pour distribuer des équipements naturels à sa survie .

Prométhée confie cette tâche à Épiméthée , mais celui-ci néglige les hommes , suite à cela , Prométhée décide de voler aux Dieux des arts utiles à la vie ( la maîtrise du feu , et l’intelligence technique ) pour les hommes , malgré ces capacités divines, les hommes ne parviennent pas à assurer leur survie car ils en viennent à s’entre-tuer . Le mythe raconte donc que sans le relaie d'une compétence morale, la technique n'est pas source de développement mais de destruction. 3.

Neutralité de la technique → Le texte = une discussion entre Socrate et Gorgias .

Gorgias soutient que la rhétorique est un art (une technique) du discours qui permet de persuader et de triompher lors des débats publics . Socrate reproche à Gorgias de promouvoir une pratique qui est indifférente au vrai et au mensonge . Or emporter la persuasion par la vraisemblance c'est être un manipulateur.

La technique rhétorique est donc dangereuse. La réponse de Gorgias consiste alors à montrer que la technique n'est pas dangereuse mais neutre. La technique n'est pas responsable des conséquences fâcheuses résultantes du mauvais usage qui en est fait . Gorgias rapporte un exemple: les médecins font souvent appel à lui pour convaincre leurs malades d'accepter leurs remèdes . BILAN I : → Il semble possible de dire que la technique porte sur le calcul des moyens susceptibles d’accroître notre puissance d'action ,en cela elle n'est ni bonne, ni mauvaise: tout dépend de la manière dont on en fait usage.On ne saurait en ce sens juger la technique.

Faire le procès de la technique est inutile et illégitime.

Ce qui importe c'est ce que nous en faisions. Par exemple ;la machine industrielle automatisée peut émanciper l’homme des tâches pénibles, comme elle peut aliéner le travail humain en usine par des cadences infernales. II.

LES RISQUES INTRINSÈQUES DE LA TECHNIQUE 1.

La question des risques et des accidents → Selon Paul Virilio , la technique présente des avantages mais il se demande si notre technophili ne masque pas du même coup la négativité qu'elle comporte . Or, inventer le navire, c’est inventer le naufrage, l’avion le crash, le train, la catastrophe ferroviaire, l’automobile domestique, le télescopage en chaîne de l’autoroute. Le progrès et la catastrophe sont les deux faces d'une même médaille.

Pourtant, les accidents se sont multipliés (Tchernobyl, AZF, Fukushima...) et il se pourrait que nous entrions dans une phase de l'attente inconsciente de ce que Virilio nomme "l'accident intégral", qui déclenche en chaîne d'autres accidents, c’est-à-dire une mégacatastrophe = qui cumulerait la bombe climatique, la bombe atomique, la bombe démographique et l’explosion de la bombe financière. → Virilio appelle alors de ses vœux une dramaturgie de la technique .

Il s'agirait de mettre en forme le récit des catastrophes pour combattre la banalisation de l'accident, pour collectivement regarder en face sa démence, pour prendre conscience que nous sommes victimes de notre réussite et prévenir le désastre qui risque d'advenir . 2.

La perte de contrôle → Le problème devient maintenant de savoir si les hommes disposent d'outils suffisamment efficaces pour anticiper, prévoir et contrôler les conséquences de nos activités techniques . → La thèse de G.

Hottois se déploie en trois temps: - Il rappelle, pour en montrer le caractère illusoire, la croyance "instrumentaliste" rassurante selon laquelle la technique se définirait comme un ensemble de moyens utiles au service de l'homme et de sa liberté d'action.

Dans le cadre de cette thèse, les objets techniques seraient inoffensifs: de simples instruments, maîtrisés par l'homme, qui peuvent tout au plus nous suggérer de nouvelles fins, desquelles nous n'aurions pas pu avoir l'idée tant que les moyens techniques nous manquaient Par exemple : on ne pouvait pas s'imaginer une politique nataliste tant que les techniques de contraception n'existaient pas Puis Hottois montre qu'une telle conception est devenue indéfendable.

L'accélération du développement technique en a fait un monstre autonome, qui prolifère sans que nous n'ayons plus la capacité de le contrôler .Tout se passe comme si le créateur était dépassé par sa créature (cf la figure de Frankenstein) .

L'homme a perdu le pouvoir de réguler, de moduler, de décider du rythme et de l'extension de ce développement .Les objectifs traditionnellement associés à la puissance technique sont largement engloutis par cette perte de contrôle.

Et, à notre insu, nos existences sont absorbées par ce monde technicisé, au point que la performance technique en arrive à pouvoir modifier le sujet humain luimême (manipulations génétiques, clonage, transhumanisme...). -Pour espérer la contrôler, il faudrait que nous sachions exactement quels seront les effet produits par des technologies modernes.

Nous n'avons pas de réponse.

Les conséquences à moyen et à long terme de notre évolution sont inanticipables: elles outrepassent largement nos capacités d'anticipation.

Aucun scénario, aucune simulation, aucune modélisation ne saurait être vraiment fiable .Il a toujours été extrêmement difficile (voire impossible) de prévoir l'avenir, de maîtriser l'inattendu , à plus forte raison aujourd'hui que l'esprit humain se trouve dépassé par ses propres productions. 3.

La technique conditionne un certain rapport au monde → Selon Heidegger, la technique moderne n'est pas seulement faite d'objets et de savoir-faire.

Elle conditionne une certaine manière qu'à l'homme de se rapporter au monde . → Elle pousse les hommes à soumettre la nature à son service, à en exploiter les richesses, à en épuiser les ressources, quitte à la dévaster.

Les hommes se conduisent en despotes à l'égard de la nature.

Heidegger parle d'une "provocation" pour dire cette exploitation forcée par laquelle l'homme instrumentalise le monde naturel, → Il oppose le travail du paysan traditionnel, qui reste respectueux de la terre qu'il cultive et dont il prend soin, à l'activité industrielle, qui a un rapport complètement déshumanisé avec la matière première qu'elle extrait et exploite et d'où résulte un saccage de la terre. → Bref, la technique nous empêche de penser l'existence de manière libre et désintéressée, de jouir simplement de notre présence au monde.

Elle donne lieu à une idéologie techniciste, à un type d'intelligence pratique tyrannique, à une volonté impérialiste, dans laquelle l'homme se trouve luimême pris au piège car il finit par considérer sa propre vie sur le mode d'un fond disponible à exploiter . → Enfin, Heidegger estime que la technique moderne est l'aboutissement d'une logique scientifique héritée de Descartes, qui voulait rendre les hommes "comme maître et possesseurs de la nature" (Discours de la méthode).

Le monde technique est devenu possible le jour où la nature s'est trouvée désenchantée, réduite à de la matière et à des lois intelligibles, vidée de sa signification sacrée. BILAN II : → La modernité technique nous a brutalement arraché à l'illusion et au rêve d'un progrès permanent, libérateur et sans risques.

Nous avons découvert que la technique n'est pas neutre mais, qu'au contraire elle charrie avec elle toute une série de dangers et d'inquiétudes, de comportements et de manières d'être au monde qui la rendent intrinsèquement menaçante et aliénante et qui justifie que l'on en ait peur III.

EN QUOI CONSISTE NOTRE RESPONSABILITÉ A L'ÉGARD DU PROGRÈS TECHNIQUE? 1.

Un principe de responsabilité étendu (une nouvelle éthique) → Dans ce texte, Hans Jonas commence par reprendre l'analyse technophobe selon laquelle la technique moderne fait jaillir une menace nouvelle avec le type de problèmes que l'humanité a pu rencontrer par le passé. Nous sommes face à des difficultés radicalement inédites, auxquelles l'humain n'avait encore jamais été confronté .

En conséquence, il en déduit que les sagesses traditionnelles, qui visaient à réguler l'action.... »

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