Cours de philosophie sur LE TEMPS ?

« Critiquant la conception bergsonienne de la durée, Bachelard, dans l'intuition de l'instant insiste sur ce que nouspouvons saisir du temps qui passe : le temps est divisé en instants qualitativement différents, tandis que la puredurée bergsonienne suppose une continuité.

Ce qui frappe d'abord Bachelard, c'est "le caractère de prodiguehétérogénéité de la durée", de sorte que pour lui, "cette coulée uniforme où la durée déroulerait une histoire sanshistoires" est inaccessible.

En réalité, chaque fragment de la durée est lui-même riche d'événements multiples, desorte qu'on peut mieux saisir le temps par ce qui est le plus clairement pensable : l'instant.

La durée n'est qu'unesuccession d'instants, qui en sont comme le matériau.

"Si petit que soit le fragment considéré, un examenmicroscopique suffisait pour y lire une multiplicité d'événements ; toujours des broderies, jamais l'étoffe".

Autrementdit, la durée pure bergsonienne est insaisissable en dehors des instants qui la composent. 6) De l'instant à l'éternité Si le temps est constitué de cette succession infinie d'instants, comment peut-on penser le présent ? Qu'est-ce quifait que tel instant est passé, présent ou futur ? Pour Kierkegaard, "la vie vécue dans le temps et relevant simplement du temps n'a pas de présent." (Le Concept d'angoisse).

Le tempsest éternel, et l'instant est l'image présente de l'éternel.

Or, si le présent del'instant est illusoire, la présence de l'éternel est plénitude.

Cette méditationsur le temps, pour complexe qu'elle soit, peut cependant être comprise si onse réfère à sa propre expérience de la durée vécue.Si je cherche à penser mon présent à l'état pur, je ne saisis que du néant,car mon présent est.

comme nous l'avons vu.

constitué par mon passé et parmes projets.

Le présent est donc l'image de la totalité de mon existence.

Maismon existence est limitée dans le temps, puisque je suis mortel.

Mon présentn'est (loue pas image de l'éternité.

La seule présence faite de plénitude, pourKierkegaard, serait la paradoxale présence d'un être infini et éternel.

Dieu.Cette réflexion permet de mieux comprendre le statut problématique de lacondition humaine : nous nous pensons dans le temps, comme atomesd'éternité à laquelle cependant nous ne participons pas.

Car si notreexistence est faite d'instants qui se succèdent et s'enchevêtrent, c'est dansl'instant que "le temps et l'éternité sont en contact", alors que pour la nature,le temps ne signifie rien : toute saisie du temps suppose une vie de l'esprit.. »