Cours de philosophie: LA TECHNIQUE ?
Publié le 11/08/2009
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La technique est un ensemble de moyens inventé par l'esprit humain pour produire des objets nécessitant un travail pénible. Il importe avant tout de distinguer l'outil de la machine. L'outil est en quelque sorte le prolongement de la main alors que la machine se sert d'outils pour fonctionner. Actuellement, dans d'innombrables travaux la machine est capable de remplacer l'homme. Pourtant si les succès de la technique font l'unanimité, il n'en subsiste pas moins un problème, qui est celui de son sens, de sa finalité. Ne peut-on pas craindre pour l'organisation du travail des conséquences qui seront difficiles à gérer pour les Etats modernes ? Chez les Grecs, la technique est dévalorisée. L'esprit pur définit ce qui est noble pour une intelligence humaine. La technique en s'appliquant à la matière a une double nature. Elle est de l'ordre de l'action mais elle repose aussi sur des connaissances pratiques. De ce fait son statut est bâtard : elle n'est pas une véritable connaissance parce qu'alors elle rechercherait la contemplation de la vérité, toutefois elle présente un caractère utile que personne ne remet en question mais qui ne concerne pas le citoyen libre mais l'esclave. Avec la Renaissance, la perception de la technique est modifiée. Même si la connaissance purement rationnelle est privilégiée, un philosophe comme Pascal participe directement aux transformations techniques de son temps en inventant la première machine à calculer. La relation entre le travail intellectuel considéré comme noble et le travail manuel se dessine sous un jour nouveau.
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I. DÉFINITIONS
- A - Les techniques empiriques. - B - Les techniques rationnelles. - C - Science et technique.
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II. LA CIVILISATION TECHNICIENNE
- A - L'évolution des techniques. - B - L'homme esclave de la technique. - C - L'homme aveuglé par les techniques.
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Quand on parle aujourd'hui de progrès, c'est essentiellement au progrès technique que l'on songe, c'est-à-dire auperfectionnement des outils qui sont les moyens d'action de l'homme sur la nature.
I.
DÉFINITIONS
- A - Les techniques empiriques.
Comme l'a noté Bergson, l'homme a été homo faber avant d'être homo sapiens.
Aussi loin que l'on remonte dans l'histoire et même dans la préhistoire, on trouve des traces de son action spontanée sur la nature, notamment des outils.
Poursatisfaire ses besoins vitaux, l'homme a été amené, en effet, à élaborer certaines techniques empiriques, c'est-à-direcertaines formes efficaces d'activité pratique, découvertes sans doute par la méthode des essais et des erreurs.
Lamédecine empirique et l'arpentage en sont des exemples connus.
- B - Les techniques rationnelles.
Les techniques empiriques sont, sans doute, avec les croyances théologiques, à l'origine des premières connaissancesscientifiques.
Celles-ci, à leur tour, engendrent de nouvelles techniques, qu'on peut dire rationnelles, puisqu'elles ne sontplus le résultat de tâtonnements aveugles ni le fruit du hasard, mais l'application pratique de conceptions théoriques.
C'estainsi que les progrès de l'anatomie et de la physiologie engendrent toujours les progrès de la médecine.
Il faut dire aussique les progrès techniques (l'invention du miscrocope, par exemple) contribuent aux progrès de la science.
- C - Science et technique.
Science et technique sont donc étroitement liées, au point que certains auteurs refusent de séparer théorie et pratique etne voient dans la connaissance de la nature qu'un moyen pour l'homme d'assurer plus d'efficacité à son action (cf.
lepragmatisme).
Il ne faut pas oublier, toutefois, qu'il y a une différence d'orientation radicale entre la science qui cherche àcomprendre et la technique qui ne se soucie que de réussir.
Or, s'il est vrai que comprendre conduit à réussir (cf.
Comte : «Savoir pour prévoir ; prévoir pour pourvoir»), il est vrai aussi que l'on peut réussir sans comprendre.
II.
LA CIVILISATION TECHNICIENNE
- A - L'évolution des techniques.
Les techniques ne cessent d'évoluer et certains penseurs, tels que Marx, voient même dans cette évolution des "moyensde production le principe du devenir historique («Le moulin à bras donne la société avec suzerain ; le moulin à vapeur, lasociété avec capitaliste industriel »).
D'abord simple prolongement de la main, l'outil a acquis une sorte de réalitéindépendante; il reste cependant lié assez étroitement aux organes corporels de l'homme.
Avec la machine, puis lamachine-outil et aujourd'hui les machines à auto-régulation, les instruments techniques constituent un véritable universqui n'a plus rien, apparemment, d'humain.
- B - L'homme esclave de la technique.
On a cru longtemps à ce qu'on appelait «la relève de l'homme par la machine» car, théoriquement, les progrès de latechnique devraient permettre la libération de l'homme.
On a même cru qu'on allait vers une «civilisation des loisirs»,l'homme devant consacrer de moins en moins de temps au travail, c'est-à-dire à la production des richesses dont il abesoin.
Mais tout se passe comme si la technique devenait un monde en soi, se développant selon ses propres lois etpoursuivant ses propres fins, sans considération de l'intérêt humain proprement dit.
Efficacité, rendement, production,productivité sont devenus les valeurs de la civilisation technicienne.
- C - L'homme aveuglé par les techniques.
Le développement de cette civilisation a d'autre part pour conséquence de faire vivre l'homme dans un monde où il ne seretrouve plus.
Selon un mot célèbre, «nous pouvons plus que nous ne savons» et on peut dire, en ce sens, que latechnique aveugle l'homme.
Ne comprenant plus les mécanismes dont il se sert constamment dans sa vie quotidienne(appareils électriques, automobiles, appareils de télévision, etc .
.
.), l'homme ne fait plus que l'expérience d'une causalitémagique qui le détourne de comprendre l'univers réel.
S'il est vrai, comme le voulait Lucrèce, que la science chasse lessuperstitions, les progrès des techniques, en revanche, risquent de susciter un renouveau de toutes les croyances.
CONCLUSION
La technique est bien la marque de la puissance de l'homme, mais il ne faut pas oublier que «l'homme est plus grand quesa tâché» (G.
Friedmann) et qu'il est toujours dangereux de réussir sans comprendre..
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