Corpus- Jacques Sternberg- Voltaire- Jean de la bruyere
Publié le 15/09/2014
Extrait du document
«
LA QUESTION SUR LE CORPUS
1.
Par quels procédés la guerre est-elle dénoncée dans ces textes ?
Dans ces trois textes, les auteurs ont recours à une fiction pour dènoncer la guerre : dans « Les
Jumeaux », Sternberg met en scène des extraterrestres, les Adrèles, dont les parties jumelles se
dèchirent ; Voltaire donne la parole à des philosophes minuscules, interrogès par un gèant venu de
Sirius; La Bruyère imagine une horde de chats qui s’entretuent (l.
15-20).
Par le biais d’une image, ils
montrent l’absurditè des conflits: les hommes sont comparès à des animaux dans le texte de La
Bruyère, des « animaux raisonnables» (l.
25), tandis que la phrase finale du texte de
Sternberg donne la clef de l’histoire: «les Adrèles pouvaient passer pour les ètres dont les mœurs
ètaient le plus insidieusement semblables à celle des Terriens ».
La prèsentation que le philosophe fait
au Sirien des hommes qui se battent tend à les assimiler à des fourmis ètranges «couvert[e]s de
chapeaux », « qui tuent cent mille autres animaux couverts d’un turban ».
Les exagèrations qui parcourent les textes allièes aux visions horribles qu’elles
proposent participent de la dènonciation (la « puanteur » des chats morts chez La
Bruyère ; les termes forts « sont massacrès », « s’ègorgent » dans
Micromègas et « tueries », « meurtres », « suicides » chez Sternberg).
L’ironie parcourt
ègalement cestextes : par exemple, dans Les Caractères, La Bruyère emploie l’antiphrase «
instruments commodes » pour èvoquer les armes.
Voltaire, quant à lui, dènonce les puissants
qui ordonnent les massacres par la pèriphrase ironique « barbares sèdentaires ».
COMMENTAIRE
Vous ferez le commentaire du texte de La Bruyère (texte A)
Les Caractères de La Bruyère se proposent de dèfinir l’Homme dans tous les aspects de sa vie.
Dans le
chapitre consacrè aux «Jugements», l’auteur s’intèresse plus particulièrement à la fac̀on dont il se
dèfinit.
Cet extrait prèsente l’homme comme prèsomptueux et bien peu raisonnable.
Comment le
moraliste compose-t-il ici une image saisissante de la nature humaine ?
Il convient d’ètudier d’abord l’idèe selon laquelle l’homme n’est pas un animal raisonnable, idèe
tournèe en dèrision par La Bruyère.
Puis nous verrons comment l’attitude belliqueuse des hommes est
dènoncèe.
Enfin, ce texte est un appel à une prise de conscience.
I.
La réfutation de La Bruyére: l’homme n’est pas un animal raisonnable.
Cette thèse, dèlivrèe au dèbut du paragraphe, est d’emblèe contestèe par La Bruyère avec l’emploi du
verbe «corner», clairement pèjoratif.
L’expres- sion apparaìt à plusieurs reprises, à chaque fois de
manière ironique.
1.
Un èchange des ròles.
L’homme est, à plusieurs reprises, assimilè à un animal, mais de manière iro-
nique, par exemple lorsque le moraliste èvoque les animaux et les dèsignent comme «vos confrères»,
en s’adressant aux hommes.
Les exemples suc- cessifs prèsentès de fac̀on parallèle (le tiercelet de
faucon, le lèvrier, l’homme «qui court le sanglier») accentuent la ressemblance entre l’homme et l’ani-
mal.
Mais les animaux aussi sont humanisès, à la manière d’une fable (« si les uns ou les autres vous
disaient qu’ils aiment la gloire», «les uns ou les autres» renvoyant aux chats ou aux loups).
La Bruyère
semble donc d’accord avec l’idèe que l’homme est un animal, mais il conteste l’adjectif « raisonnable
».
2.
L’homme est prèsentè comme un animal dèna- turè.
La taupe et la tortue, comparèes à l’homme,
placè dans une position d’infèrioritè («au-dessous de...
») possèdent « l’instinct de
leur nature », contrairement à l’homme, dèvalorisè ici pour ses « lègèretès », « folies », et «
caprices » (dans un rythme ternaire qui mime son ègarement).
Son imagination et son intelligence
technicienne sont mises au profit de la destruction («car avec vos seules mains que vous pouviez-vous
vous faire les uns aux autres [...] ? ») et l’ènumèration des armes (« les lances, les
piques, les dards, les sabres et les cimeterres») s’oppose aux « dents » et « ongles »
des animaux.
3.
La Bruyère s’attache à montrer que la raison conseille de ne pas se battre contre son prochain.
Il
emploie l’exemple de deux chiens qu’il met en scène : ils « s’aboient, s’affrontent, se mordent et se.
»
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