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« contemplation de l'oeuvre d'art »

Publié le 09/08/2014

Extrait du document

    Question qui contredit la version fréquemment admise de l'oeuvre entièrement déterminée par la volonté de son auteur (l'écrivain «veut dire que... «).

    On peut poser le problème dans une perspective historique, après avoir au passage rappelé que, pour Hegel, l'art symbolique implique par définitions plusieurs lectures, puisque tout symbole est ambigu. Si l'oeuvre d'art possédait un sens défini une fois pour toutes, les oeuvres anciennes :

·    ou bien deviendraient totalement incompréhensibles ;

 

·    ou bien demanderaient, avant la manifestation de leur sens, un très long travail de documentation sur leur contexte idéologique initial — c'est l'iconologie de Panofsky (ainsi, on ne pourrait admirer un vase grec sans connaître à fond la mythologie qu'il « illustre «, ou apprécier une descente de croix sans se replacer dans l'ambiance religieuse de l'époque).

« • ou bien l'œuvre attire immédiatement l'attention par sa forme (le sonnet); • ou bien cette forme a été transformée et c'est alors l'esprit qui reconstitue une autre version de la finalité intrinsèque.

Ex.: statues mutilées, tableaux tronqués, architectures ayant perdu leur coloration d'origine (intérieur des églises romanes), etc.

- Confirmation par Hegel: si l'art a une dimension spirituelle, cela signifie que l'esprit y trouve des éléments qui Je dirigent sur la voie d'une compréhension pré­ conceptuelle, cf.

Document.

- Toute œuvre se présente ainsi comme un carrefour où se rassemblent des significations et des contextes qu'il appartient à l'esprit de parcourir: • Ex.

Je goût artistique des ruines (méditation possible sur l'histoire, la civilisation, la mort, etc., à partir d'une totalité formelle que l'esprit reconstitue par l'imagination).

III.

LA PASSIVITÉ IMPLIQUE L'ABSENCE D'ŒUVRE D'ART -Il existe cependant des secteurs où la pure consommation domine en effet, et s'accompagne de passivité.

- Il s'agit précisément des secteurs dont les produits correspondent à une attente ciblée des publics: • musique de variétés; • littérature «de gare»; • imagerie sentimentale (sous-bois avec biche ...

).

Ces objets ne sont pas« beaux», mais seulement «jolis»," grâcieux '"«mignons», etc.

- L'aspect formel s'y efface en effet au profit du seul contenu (préprogrammé).

Dès lors la qualité esthétique disparaît (on peut opérer la même remarque sur les formes d'«art engagé»).

- De telles consommations n'impliquent aucun travail intellectuel ou spirituel et ne font que confirmer les« goûts» des consommateurs (ceux qu'on leur attribue ou qu'on leur impose).

Donc, c'est lorsqu'il y a passivité qu'il n'y a pas art.

CONCLUSION L'art n'est pas un pur" divertissement» (au sens pascalien).

Ce qu'il nous propose n'estjamais prédigéré et en fait, le terme de contemplation doit sous-entendre une activité spirituelle permettant au spectateur, lecteur, auditeur ...

de se hisser au niveau de l'œuvre.

Il y a donc un processus d'enrichissement par l'art, qui provient, non pas de ce que l'œuvre apporte seule, mais de la rencontre entre ses propositions et le chemin qu'aura su faire le «consommateur».

DOCUMENT L'homme s'est toujours servi de l'art comme d'un moyen de prendre conscience des idées et des intérêts les plus élevés de son esprit.

Les peuples ont déposé leurs conceptions les plus hautes dans les productions de l'art, les ont exprimées et en ont pris conscience par Je moyen de l'art.

L'intérêt de l'art diffère de l'intérêt pratique du désir en ce qu'il sauvegarde la liberté de son objet, alors que le désir en fait un usage utilitaire et Je détruit; quant au point de vue théorique de 92. »

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