CONSTITUTION D'UNE SCIENCE DE L'HOMME - La question «Qu'est-ce que l'homme?» peut-elle recevoir une réponse scientifique? Amérique du Sud, A
Publié le 08/08/2014
Extrait du document
Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant, en procédant à son étude ordonnée:
« De simples sciences de fait forment une simple humanité de fait(...). Dans la détresse de notre vie, cette science n'a rien à nous dire. Les questions qu'elle exclut par principe sont précisément les questions qui sont les plus brûlantes à notre époque malheureuse, pour une humanité abandonnée aux bouleversements du destin : ce sont les questions qui portent sur le sens ou l'absence de sens de toute existence humaine... Ces questions atteignent finalement l'homme en tant que dans son comportement à l'égard de son environnement humain et extra-humain il se décide librement, en tant qu'il est libre (...) de donner à soi-même et de donner à son monde-ambiant une forme de raison. Or sur la raison et la non-raison, sur nous-mêmes les hommes en tant que sujets de cette liberté, qu'est-ce donc que la science a à nous dire? La simple science des corps manifestement n'a rien à nous dire, puisqu'elle fait abstraction de tout ce qui est subjectif. En ce qui concerne d'autre part les sciences de l'esprit (1) qui pourtant dans toutes leurs disciplines, particulières ou générales, traitent de l'homme dans son existence spirituelle (...) il se trouve, dit-on, que leur scientificité rigoureuse exige du chercheur qu'il mette scrupuleusement hors circuit toute prise de position axiologique (2). Mais est-il possible que le Monde et l'être humain en lui aient véritablement un sens si les sciences ne laissent valoir comme vrai que ce qui est constatable dans une objectivité de ce type? «
E. HUSSERL
Amérique du Sud, CDE
On insiste particulièrement sur les points suivants :
— mutisme de la « science de fait « (à définir) relativement à la « détresse de notre vie « (détresse provenant bien des questions qui «portent sur le sens ou l'absence de sens « de toute existence humaine);
— importance accordée par Husserl à la liberté de l'homme — qui est liberté dans le choix du comportement (rationnel ou non);
— incapacité des sciences (aussi bien classiques qu'« humaines «) à cerner la raison.
C'est que la raison suppose des normes, et donc des choix, alors que l'objectivité scientifique — y compris dans les sciences humaines — interdit les considérations axiologiques.
D'où la question-suggestion finale : que doit-on penser comme au-delà de l'approche scientifique pour produire un sens éclairant à la fois l'existence humaine et le Monde tel que l'homme le constitue?
— L'incapacité de la science a été « prévue « par Kant quand il y va de la connaissance de l'homme lui-même:
· rappeler la distinction qu'il établit entre caractère empirique (soumis à divers déterminismes et en tant que tel scientifiquement cernable) et caractère rationnel (qui définit les lois auxquelles il obéit : celles de la morale).
— Ce qui manque aux sciences humaines elles-mêmes (et même si elles substituent, à l'explication traditionnelle, les tentatives de compréhension), c'est l'appréhension de la liberté et des valeurs.
«
le contact avec l'œuvre, tant pour son inventeur que pour son consommateur, est
l'occasion de vivre des aspects du temps absents du quotidien.
- Dans la mesure où une approche scientifique
se limite par définition aux faits
sans aborder
les valeurs ou la problématique du sens, elle reste muette sur la
dimension spirituelle ou rationnelle de l'être humain.
- C'est cette dimension que la philosophie aborde (on peut prendre l'exemple
de Rousseau: comment
il «néglige les faits» pour trouver le sens de l'histoire de
l'humanité, affirmant du même coup que l'homme
se modifie lui-même).
- Exemple moderne: G.
Bataille, dans
L'Érotisme, s'intéresse à la signification
de l'existence humaine.
Problème qui excède toute science, même
si Bataille utilise
au passage (pour
les interpréter) des résultats scientifiques -et peut-être même
toute philosophie (à en croire Bataille lui-même):
il s'agirait là d'accéder à la
pensée.
III.
AVERTISSEMENT KANTIEN
- L'incapacité de la science a été «prévue» par Kant quand il y va de la
connaissance de l'homme lui-même:
• rappeler la distinction qu'il établit entre caractère empirique (soumis à divers
déterminismes et en tant que tel scientifiquement cernable) et caractère
rationnel (qui définit
les lois auxquelles il obéit: celles de la morale).
- Ce qui manque aux sciences humaines elles-mêmes (et même si elles
substituent, à l'explication traditionnelle,
les tentatives de compréhension), c'est
l'appréhension de la liberté et des valeurs.
-
Si l'on admet que l'homme se pose des questions métaphysiques (sur son
origine et
sa destination) on constate que, d'un point de vue strictement
scientifique, la production même de ces questions n'est pas strictement explicable:
ce qui échappe à la science, c'est non seulement la dimension métaphysique de
l'être humain, mais sa racine même,
ce à partir de quoi elle s'élabore.
CONCLUSION
Dans l'histoire, les prétentions scientifiques à définir l'homme ont accompagné
des comportements totalitaires -dans
le nazisme en particulier.
L'être humain
vit dans
ce paradoxe de pouvoir connaître scientifiquement le monde extérieur,
mais non sa propre
«nature».
Là est la garantie de sa liberté.
N°16B
Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant,
en procédant à son étude ordonnée:
«De simples sciences de fait forment une simple humanité de fait( ...
).
Dans la
détresse de notre vie, cette science
n'a rien à nous dire.
Les questions qu'elle exclut
par principe sont précisément les questions qui sont
les plus brûlantes à notre
époque malheureuse, pour une humanité abandonnée aux bouleversements
du
60.
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