CONSTITUTION D'UNE SCIENCE DE L'HOMME EXEMPLE : L'HISTOIRE.
Publié le 14/04/2014
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explication obtenue par « réduction des différences «, ou bien de prendre
cette diversité comme une donnée fondamentale et irréductible ?
Ces deux démarches peuvent-elles être conciliées dans une entreprise
théorique qui comporterait à la fois des concepts généraux (valable
pour toute réalité humaine) et des concepts spécifiques (c'est-à-dire
propres à des phénomènes particuliers et irréductibles) ?
- Il ne faut pas se masquer la difficulté de telles questions, dont
les enjeux politiques et idéologiques sont par ailleurs très importants.
Le temps n'est pas si loin où la différence des cultures, thématisée
comme hiérarchie alimentait la justification du colonialisme ou du néocolonialisme.
La façon dont une classe sociale peut
«
que ce soit sur le plan des normes culturelles, des valeurs éthiques ou idéologiques, ou même de motifs conscients auxquels il réfère constam ment son action.
-L'avènement des différentes sciences de l'homme.
comme celui des sciences de la nature, a requis et requiert encore une rupture épistémologique avec toutes ces illusions.
L'Histoire a dû rejeter, après les avoir élucidées, les illusions idéologiques diverses qui pouvaient le conditionner à son insu (cf.
Marx et la critique des justifications et des apologies).
L'Ethnologie a dû s'affranchir de /'ethnocentrisme et des préjugés évolutionnistes après les avoir identifiés comme obstacle à une démarche objective (cf.
Lévi-Strauss).
La Psychanalyse n'a pu donner à la psychologie un caractère scientifique qu'en refusant /'assimilation traditionnelle du psychisme à la conscience.
-L'homme n'est-il qu'une abstraction 1 Les problèmes épisté mologiques qui viennent d'être évoqués conduisent à une question mé thodologique de fond dont les implications philosophiques sont décisi ves : comment aborder la diversité effective des hommes, saisis dans leur existence réelle ? Y a-t-il vraiment une psychologie, une histoire, une ethnologie ? Si oui, à quel niveau de généralité pourra-t-on en définir les objets respectifs ? Ces questions sous-tendent et renouvel lent les discussions classiques sur l'existence d'une nature humaine.
Lorsque Marx et Engels reprochent à la philosophie classique alle mande de parler de «l'homme en général» et signalent qu'il n'existe en fait que des hommes, historiquement déterminés et vivant dans des conditions particulières (cf.
L'idéologie allemande, première partie), ils ne font pas autre chose que souligner les difficultés épistémologiques des sciences humaines, saisies au niveau de la définition même de leur objet.
Lorsque Malinovsky reproche à Freud d'avoir fait du complexe d'Œdipe une structure universelle, il met en relief le même type de difficulté.
Aristote affirmait : « Il n'y a de science que du général ».
On peut se demander, à la limite, si les sciences humaines peuvent être constituées dans le cadre d'une telle définition.
L'enjeu d'une telle question montre la nécessité d'une élucidation rigoureuse des présup posés, des conceptions préalables qui animent toute démarche à pré tention explicative.
Le propos de l'étude scientifique de la réalité hu maine est-il de ramener une diversité de fait à luniversalité d'une explication obtenue par « réduction des différences », ou bien de pren dre cette diversité comme une donnée fondamentale et irréductible ? Ces deux démarches peuvent-elles être conciliées dans une entreprise théorique qui comporterait à la fois des concepts généraux (valable pour toute réalité humaine) et des concepts spécifiques (c'est-à-dire propres à des phénomènes particuliers et irréductibles) ? - Il ne faut pas se masquer la difficulté de telles questions, dont les enjeux politiques et idéologiques sont par ailleurs très importants.
Le temps n'est pas si loin où la différence des cultures, thématisée comme hiérarchie alimentait la justification du colonialisme ou du néo colonialisme.
La façon dont une classe sociale peut « reconstituer », travestir ou malmener l'histoire réelle lorsqu'elle y a intérêt nous rensei-
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