Constantin Brancusi
Publié le 26/02/2010
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Issu d'une famille pauvre de paysans roumains, Brancusi devint berger à sept ans, sans jamais fréquenter l'école. Il apprit les rudiments de la sculpture en surveillant le troupeau et s'enfuit à onze ans de la bergerie familiale pour effectuer plusieurs petits métiers, tout en continuant à sculpter des objets en bois. Ses premières réalisations attirèrent l'attention d'un industriel qui le fit entrer à l'École des arts et métiers de Craiova, où il étudia la sculpture sur bois et apprit à lire. En 1898, l'artiste autodidacte remporta un concours qui lui ouvrit les portes de l'École des beaux-arts de Bucarest. Mais il se sentait attiré par les travaux avant-gardistes de Rodin, dont l'écho lui parvenait jusqu'à Bucarest. Sans argent, il entreprit le voyage vers Paris à pied. Arrivée à la capitale, il suivit les cours d'Antoine Mercier aux Beaux-Arts, en travaillant comme plongeur et chanteur. Il exposa au Salon de 1906 puis aux Indépendants, où sa sculpture La princesse X, interprétée comme un phallus, fit scandale en 1920. L'oeuvre qui concentra peut-être le mieux son cheminement artistique fut Sculpture pour aveugles : la forme pure de l'oeuf en marbre, le Commencement du monde, assemblage des formes et des matériaux essentiels. S'il travaillait toutes les matières, il restait attaché à son premier amour du bois et fabriquait lui-même les objets de son univers quotidien. A sa mort, il légua son atelier et tout ce qu'il contenait au musée d'Art Moderne de la ville de Paris.
«
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)accompli-y re n once de lui-m ême .
«Il ne pousse
rien sou s l es grands a rbr es», déclare-t-il à la stu
peur de nombre de ses ad mir ate ur s.
Il sent
qu'une
voi e nouvelle , pleine d'expéri ences iné
dites , s'ouvre devant lui .
Il a le courage de se je te r
dans l'inconnu en se lan çant à lui -m êm e un défi et en sac rifiant une no to rié té déjà acq uise.
Le Boi
ser ( 19 10) - cette sc ulptur e fun éra ire qui célè br e
non seu lement ce coupl e particuli er d 'a m oureux
q ue la m o rt a brisé.
mais tous ceu x qui s'aiment
a repr ésenté pour Brancusi , ainsi qu'il l'a dit lui mêm e, son «chem in de D am as» .
Entre son Boiser e t celui de Rodin , la diffé
renc e est n ot able: il est évident qu'à partir de ce
mom ent-là l'artiste quitte définiti veme nt la voie
ouverte par le g ra nd maîtr e fra nçais.
Tous les effor ts de Bran cusi tendent doréna
vant vers une recherche d e l' esse ntiel.
Il a le don
de s implifi er, de sty liser, d 'é limin er t out ce qu 'il
jug e s uperflu.
Il a l'art de rédu ire une forme à son
e xpression la plus pure.
Le Tors e de jeune
homme, Une tê te de femm e deviennent presque
de la géomé tri e dans l'es pace : «La simpli cit é,
n'est pas un but e n soi , mais on a rrive à la simp li
cité en s ' approchan t du sens réel des c hoses. " La démar ch de Co nst a ntin Brancusi n'a pas
été comprise d 'e mbl ée.
Ains i, son Fbrtroit d e la
Princesse X ( 1920), exposé au Grand-Pala is à
Paris .
dans le cadre du Salon des ind épe ndants ,
est p e t ç_u c.umm e licencie ux et o ffensant l es
bonnes mœurs .
Les auto rit és songent un moment
à retir er l a pièc e de l' expos iti on , m ais y r e n o n
cent devan t l'indignation qui se manifeste aussi
tô t parmi les intellectuels et l es a rtist es.
L'essence des choses
L'effort de Brancusi pour trouver les form es les
plus app ropr iées pour l es sujets qu' il a ch o isis l'a
conduit progressivement vers l'abstraction .
«Ce
n'est pas la forme extérieure des choses qui est
réelle, mais l'esse nce des c hoses, soutient Bran
cusi .
Q u and vous r ega rdez un poisson , vous ne
pens ez pa~ à ses éca illes, n'est-c e pas ? vous pen -
......
Brancusi dans son atelier parisien .
L 'artiste arrive à Paris en 1904 après avoir traversé à pied toute l'Europe .
C 'est à Paris , où il mourra en 1957 , qu 'il réalisera la majeure partie de son œuvre.
sez à la v itesse d e son mouvement , à son corps
étincelant, vu à travers l'eau .
Eh bien' voilà ce qu e j'ai voulu exprim er.
Si j'avais r eproduit ses
nageo ires, ses éca illes, j'aurais arrêté le mouv -
m e nt et j'aurais obtenu un s impl e échantill on de
l a r
éalité.
Moi j'ai voulu saisir l'étincelle de son esprit.
" Brancusi obse rve et se passionne pour
l ' insaisissabl e.
Il invente des formes pour e xpri
m er d es idées et d es concep ts.
Il imagin e celle d 'un œuf pour le Comm e ncem e nt du mo nde, un
en c haîn e m e nt de rhomb oèdres pour figurer l'ln fini , etc.
Il é tablit souven t une véritab le re la tion
form elle entre plusi eurs sujets : entre le Nouveau
n é ( 1915) et le Comm e ncem e nt du mond e (1924) ,
par exemp le .
Il accorde éga le m e nt une grande
imp orta n ce à la qua lit é t actile d es mat ériaux et
aux techniqu es d e la scu lptur e.
Il re m et à l'h on
n eur le poli , la ta ill e directe .
L'Oiseau dans l'Espace
«Le vol m 'a occupé tout e ma vie », affirmait Bran
cusi qui expliquait éga lement que , d e puis 1909 , il n'ava it pas réussi à finir l'Ois eau en c hant é - repr é-
sentation dans une fo rme con crè te de ce qui est
«impond é rabl e».
Et c'est ainsi qu'e ntr e 19 12 e t
1940 il en a réalisé plus de 30 vers ion s qu'il a inti
tulées success ivement Moïastro , Ois eau, Oiseau
d 'or.
et e nfin Ois eau dons l'espace.
Ce d erni er, dans sa version en bronz e poli ,
est devenu célèbre autant pa r sa beauté et sa
forme élancée que pa r la mésave nture dont il fut
l'objet.
Sous pré te xte qu'il n e correspondait pas
aux critè res spéc ifiés_par la d éfiniti on d e l'œ uvr e
d '
art en v igu eur aux Etats-Uni s à cette é po que, en
1
926, les dou a nes a m é ricaines refusent à l'Ois eau
à la fois l a qua lit é de scu lptur e et d 'œuvr e d 'art.
Elles le t axe nt au m êm e titr e qu'un vulg air e objet
e n m éta l.
U n pr ocès rete ntissan t va s'ensuivre ,
qui , re la té par la pr
esse, a passionn é pe ndant
deux ans l'opini on publiqu e amé ricaine.
Le ver
dict , exe mplair e en son genre , favo rable à Bran cus i, a finale m e nt contribu é à re nforcer la n o t o
rié té de l'a rtist e e t à prom ou voir l'art mode rne.
La Colonne sans fin
En 1937, la muni cipa lit é de Tirgu-Jiu , e n Rouma nie , demande à Brancusi , r eco nnu comm e un
des plus imp o rtants artist es de l'École de Paris .
un monu me nt dédié à la mém o ire d es soldats tomb é s dans la r égion devant l'ennemi alle m a nd
pendant la Grande Guerre .
L'artiste propose d'éri
ger un ensembl e de trois monu ments différents ,
c r
éant un axe , la Ro ute d es héros, en f onc tion
duqu el l a vill e pourrait se d éve lo pper.
L e projet de Brancusi fut accep té e t il eut
a insi les moye ns d e réaliser la Tabl e du sile n ce, la
Fbrt e du Bo1ser, e t de dresser une Colonn e sons fin
e n acier, haute d e 30 m è tres.
«Les é lé m e nts de
m a
colonne sans fin sont l a r espir a tion mêm e de
l'homm e, son propr e rythm e», exp liqua it-il.
Bran
cusi ava it conscie n ce que s s sculptures sera ient ass imil ' es à de véritab l es symbo les du mo nde
mod erne.
Il me urt à Paris , en 1 957 , e n ayan t légué
son atelier à la Fra nce.
Cet atelier est aujourd 'hui
vis ibl e au Mus ée d'a rt mod erne du Centre natio
nal d 'art e t d e c ultur e Georges-Pompidou.
Tête de femme en marbre blanc .
Brancus i ......
sut exploiter les qualités des matériau x comme personne.
Stylisant et épurant sans cesse les formes , il atteint l'abstraction.
'
la Colonne sans fin, dressée à Tirgu -Jiu (Roumanie) , chef-lieu du département de Gorj , la région natale de Brancusi.
Avec la Porte du baiser et la Table du silence ,
cette œuvre fait partie d' un ensemble de trois monuments dont l'artiste suivit personnellement la réalisation ..
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