Conscience et morale ?
Publié le 09/07/2004
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Les trois règles énoncées successivement par Kant sont en effet les suivantes :— « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle ».
— « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité en toi-même et en autrui comme une fin et jamais comme un moyen».— « Agis comme si tu étais législateur et sujet dans la république des volontés libres et raisonnables ».Ce qu'il importe de noter encore à ce propos, c'est que Kant fait reposer le fondement de sa loi morale surl'existence même de Dieu, ce qui suffit à lui garantir tout à la fois sa validité et sa légitimité philosophique.
LA CONCEPTION NIETZSCHÉENNE
À l'inverse, Nietzsche (1844-1900) conteste que les valeurs « morales » puissent être autre chose que l'expressionde ce qu'il dénonce avec vigueur comme une morale du « ressentiment », c'est-à-dire et en définitive une moralefaite par et pour les « faibles », et qui chercheraient à compenser par là une infériorité intellectuelle les dépossédantainsi de tout pouvoir effectif.Autrement dit, la question fondamentale que Nietzsche soulève à ce sujet, porte avant tout sur l'authenticité durapport existant entre la morale et la , rapport qui, selon lui, ne peut être que profondément falsifié, ainsi que nousle montre l'analyse philosophique rigoureuse de la « généalogie » de nos valeurs morales.On comprend par là que la problématique impliquée dans la conception d'une « conscience morale » en tant quetelle, est assez complexe donc difficile à trancher avec certitude, puisqu'au fond, elle touche directement à laquestion de la liberté humaine et de la faculté que tout homme possède de se déterminer par rapport à ses propresvaleurs.
« La conscience morale n'est pas quelque chose que l'on soit susceptible d'acquérir, et il n'y a pas de devoirordonnant de se procurer cette conscience; mais tout homme, en tant qu'être moral, possède en lui, originairement,une telle conscience.
» Kant, Doctrine de la vertu, 1797.
« Fouille en dedans.
C'est en dedans qu'est la source du bien et elle peut jaillir sans cesse, si tu fouilles toujours.» Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même, IIe s.
apr.
J.-C.« La conscience morale est la raison pratique représentant à l'être humain son devoir dans chaque cas où intervientune loi, que ce soit pour l'acquitter ou pour le condamner.
»Kant, Doctrine de la vertu, 1797.
« Il est [...] au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes,nous jugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est à ce principe que je donne le nomde conscience.
» Rousseau, Émile ou De l'éducation, 1762.
« Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix; guide assuré d'un être ignorant et borné,mais intelligent et libre; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui faisl'excellence de sa nature et la moralité de ses actions.
» Rousseau, Émile ou De l'éducation, 1762.
« Si tu écoutes tel ou tel jugement, comme la voix de ta conscience, en sorte que tu considères quelque chosecomme juste, c'est peut-être parce que tu n'as jamais réfléchi sur toi-même et que tu as accepté aveuglément cequi, depuis ton enfance, t'a été désigné comme juste.
» Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883.
« Au cours de mes années de bagne, je n'ai pas constaté chez mes camarades le moindre regret, le moindremalaise de conscience [...].
Le criminel, insurgé contre la société, la hait; il considère presque toujours qu'il a raisonet qu'elle a tort.
» Dostoïevski, Souvenirs de la maison des morts, 1862..
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