Conscience
Publié le 15/02/2018
Extrait du document


«
Nous allons donc démontrer que nos expressions n’est que le fruit de notre conscience.
En
effet, pour qu’il y ait expression, il faut que la conscience vise un contenu comme étant la
manifestation d’un autre contenu.
Si je crie, c’est que j’exprime ma douleur donc si et seulement si
je suis certains que mon cri est l’expression de ma douleur.
Mais, si je décide volontairement et
seulement après réflexion de crier pour exprimer une douleur à la façon d’un acteur au cinéma, c’est
précisément que je n’ai pas mal ou plus mal.
C’est la même chose pour le menteur qui s’exprime à
sa façon.
S’il est vrai que tout mensonge est fait en fonction pour que l’on croie vrai et que l’on
masque la vérité, il exprime bien ce dont il a conscience puisqu’il a réfléchi à ce qu’il allait dire ou
manifester par d’autres signes.
Sauf qu’il s’exprime de telle façon à dire autre chose que la vérité
mais qui est quand même conscient.
C’est pour cela que l’expression est un mode de conscience.
En effet, pour qu’il y ait expression, il ne faut qu’il y ait d’abord une pensée puis son
extériorisation.
L’expression est le mode par lequel la conscience se révèle à elle-même.
C’est la
raison pour laquelle lorsqu’on pense, on se parle à soi-même.
Cela résulte d’un mouvement, de
l’intérieur vers l’extérieur.
Par exemple une parole est égale à une pensée (à l’intérieur donc) puis la
formulation et l’expression de cette pensée (à l’extérieur).
Comme disait Merleau-Ponty "La parole,
chez celui qui parle, ne traduit pas une pensée déjà faite, mais l'accomplit".
De plus, les manifestations des émotions sont bien nôtres.
Elles ne sont pas seulement le
produit du corps, mais bien des façons pour la conscience d’appréhender ou de communiquer avec
le monde.
Par exemple la rougeur, le tremblement sont les expressions de ma conscience car elle est
affectée par son rapport au monde.
Il nous est impossible de penser sans les mots et vice-versa.
Nous pouvons donc dire qu’il n’y a pas à opposer des expressions inconscientes à des
expressions conscientes mais plutôt des expressions réfléchies et des expressions non réfléchies,
instinctives.
De telles expressions peuvent nous surprendre et nous surprennent en effet.
La raison
est l’existence de pensées inconscientes, refoulées par la conscience, laquelle on ne voudrait pas
penser certaines choses.
C’est ce que suggère Freud : « Le moi refoule inconsciemment, les
pulsions des ça dans le surmoi ».
Cependant, il arrive que le sujet ne se reconnaisse pas du tout.
D’un côté, il exprime quelque
chose qui semble provenir de lui mais il ne se reconnaît pas ou l’expression qui exprime contredit la
conscience qu’il a de lui-même ou son opinion.
Dès lors, l’hypothèse de l’inconscient semble
nécessaire et il faudrait alors penser qu’il est possible d’exprimer ce dont on n’a pas conscience.
* * *
Dans cette partie nous allons nous poser la question de, qu’elles sortent d’expression nous
échappent ? Car il est difficile de nier que certaines expressions nous échappent et sont bien
reconnues comme nos expressions.
Dès lors, est-ce parce qu’elles ont une source inconsciente ?
En effet, prenons l’exemple des laspus linguae à l’instar de Freud.
Il s’agit d’erreur
d’expression non pas au sens où le sujet méconnaît le sens d’un mot, mais au sens où il énonce
autre chose que ce qu’il voulait et pouvait dire.
Prenons un exemple.
Prenons à un juge qui
commence son dernier jugement après une longue et éprouvante journée.
Il croit dire se dont il a
conscience : Il commence son discours par : « la séance est levée » alors qu’il voulait dire : « la
séance est ouverte ».
Exprimait-il ce dont il avait conscience ou un désir d'en finir au plus tôt avec
ce jugement dont il n'avait pas conscience ? En tout cas s’il était conscient de ce qu’il a exprimé, il.
»
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