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connaître est-ce seulement s'informer ?

Publié le 27/02/2008

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connaître est-ce seulement s'informer

Peut-on, en droit, c’est-à-dire encore, est-il légitime, de définir l’acte du connaître par le simple fait de s’informer ? Si dans les deux cas l’on présuppose une activité du sujet, est-elle pour autant identique ? La réduction du connaître à l’information n’est-elle pas réductrice et a fortiori inapte à nous faire saisir l’essence même de celui-ci ?

C’est donc la découverte de la liaison qui unit connaissance et information qui nous révèlera l’essence même de ce que signifie connaître quelque chose.

« · Chéréphon qui se rend à Delphes pour consulter l'oracle et savoir s'il existe un homme sur terre plussage que Socrate s'informe auprès du Dieu Apollon.

Lemessage du Dieu est une information : l'identité de Socratecomme la personne la plus sage est confirmée ( Platon , Apologie de Socrate, 21a).

Par cette information,Chéréphon apprend bien quelque chose mais cetteconnaissance est pauvre en vérité.

Il apprend d'une part cequ'il savait déjà, et d'autre part une chose dont il ne peutpas rendre raison : Qu'est-ce qui a fait dire à Apollon queSocrate est le plus sage, et en quoi consiste précisément lasagesse de Socrate ? A cela ni Chéréphon ni Socrate nepeuvent apporter une réponse, – si bien que Socrate devramener une enquête parmi les Athéniens pour éclairer laparole du Dieu sur sa prétendue sagesse.

S'informerpermet donc d'apprendre mais non pas de manièresatisfaisante ni de manière complète.

Quand nous nousinformons, que pouvons-nous bien apprendre parl'information acquise si vraiment cela ne saurait suffire pourdire que nous avons appris ? · S'informer semble la première étape pour apprendre.

Sitôt la réponse du Dieu connue, Socrate vaaller parmi ses concitoyens pour, s'informer sur sa propre sagesse.

En l'absence de cette premièreinformation, jamais Socrate n'aurait entrepris cette enquête.

L'information engendre donc unecuriosité ; et cette curiosité est caractéristique de toute activité qui cherche à connaître.

S'informer etconnaître participent donc tous deux au désir de vérité qu'ils tendent à assouvir. · S'informer ce serait d'abord prendre connaissance de quelque chose que nous ignorions.

C'est lepropre des bulletins d'information que de donner connaissance des événements lointains qui, sans eux,seraient restés inconnus du public.

En ce sens, on parle avec justesse des médias comme des moyensd'information.

La connaissance n'est donc ni notre état premier (nous ne savons pas – telle est notresituation première qui Socrate lui-même avait bien en tête en disant que tout ce qu'il savait c'est qu'ilne savait rien) ; ni un état immédiat (il nous faut prendre connaissance, un effort est donc nécessaire).

S'informer c'est chercher, selon l'expression populaire, à se mettre au courant, à être éclairé sur cequi se passe.

S'informer, c'est apprendre : par l'information, chacun participe au devenir du monde, etpar là apprend à connaître ce même devenir.

S'informer ce serait alors coïncider avec le devenir dumonde tout en participant à ce changement.

Telle est l'importance des de l'information journalistiquepar exemple : le spectateur, l'auditeur, le lecteur sont en même temps les acteurs ou les complices duchangement qui leur est présenté. II- S'informer n'est pas encore connaître : une condition de possibilité non exclusive · S'informer, c'est, selon une autre expression, récolter l'information.

L'image de la récolte signifie quel'information est d'abord trouvée, puis collectée.

Bacon évoquait à propos du travail de l'homme de science la chasse de Pan (Novum Organum).

Cette chasse consiste à recenser toutes les causespossibles pouvant expliquer la production d'un phénomène et, ainsi, à chercher partout l'information.Cependant l'image de la récolte suppose un travail préalable : on ne récolte que ce qui a d'abord étésemé ; elle suppose donc une sélection : on ne cueille que ce qui importe, on jette ce qui est périméou impropre à la consommation.

De même, il est à craindre que dans la récolte de l'information il y aitune sélection, c'est-à-dire un choix de ce qui semble important.

Or comment savoir si ce choix estimpartial ? N'est-il pas à craindre que ce que l'information apprenne ne soit qu'une présentation habilemais erronée des faits ? Et de ce fait, on pourrait affirmer qu'il y a un risque de méconnaissancejustement si l'on s'en tient à la simple information comme donnée brute. · On comprend alors que s'il s'agit seulement de s'informer au sens où l'on prendrait des informationpour argent comptant, alors le lien avec l'activité du connaître est rompu.

Dans cette perspective,l'information s'apparenterait à l'opinion : on dit ce qu'on a tout simple lu dans la journaux sans exercer. »

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