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Connaissons-nous par la seule raison ?

Publié le 27/02/2008

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La connaissance ne peut-elle être que le résultat de l'activité intellectuelle à l'exclusion de tout autre mode d'accès à « la connaissance » ?   Proposition de plan : 1. Seul l'entendement connaît. Connaître, traduction littérale de « co-gnosco », c'est donc savoir avec, à l'aide de, la raison ou entendement, cet outil intellectuel qui ordonne le donné de mes sens et de ma perception dans ma conscience, de telle sorte que j'appréhende ainsi le monde. La raison est à la fois « l'entendement » par lequel j'ai conscience des choses et la « faculté de juger » par laquelle je les ordonne. Pour Descartes, la faculté de juger peut me plonger dans l'erreur, car elle est subjective, mais pas l'entendement car « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ». Par l'entendement seul je n'assure ni ne nie aucune chose, mais je conçois seulement les idées des choses, que je puis assurer ou nier. Or, en le considérant ainsi précisément, on peut dire qu'il ne se trouve jamais en lui aucune erreur, pourvu qu'on prenne le mot d'erreur en sa propre signification. Et encore qu'il y ait peut-être une infinité de choses dans le monde, dont je n'ai aucune idée en mon entendement, on ne peut pas dire pour cela qu'il soit privé de ces idées, comme de quelque chose qui soit due à sa nature, mais seulement qu'iI ne les a pas; parce qu'en effet il n'y a aucune raison qui puisse prouver que Dieu ait dû me donner une plus grande et plus ample faculté de connaître, que celle qu'il m'a donnée. DESCARTES (Méditations métaphysiques) Tout ce qu'il m'est donné de connaître ne peut l'être qu'à la condition d'être objectif, universalisable ; en ce sens, seule la raison est, selon Descartes, partagée par tous, alors que les sens sont trompeurs.

Le verbe « connaître « semble se référer à la capacité intellectuelle d’organiser en pensée des éléments issus de l’expérience.

La raison, en tant qu’opération de la pensée, et en tant qu’elle est l’outil de cette organisation, semble être la condition sine qua non de la connaissance.

Est-on en droit d’en conclure que cette connaissance n’est possible que par la seule raison à l’exclusion de tout autre outil ? La connaissance ne peut-elle être que le résultat de l’activité intellectuelle à l’exclusion de tout autre mode d’accès à « la connaissance « ?

« pour l'objectif [...] ; et ainsi il en vient à prendre le phénomène pour l'expérience et à tomber par là dans l'erreur, comme en une faute de l'entendement, non comme en une faute des sens.KANT3.Remise en question de l'a priori selon lequel toute connaissance commence par l'expérience :Cependant, percevoir, est-ce savoir ? L'enfant qui voit la mer sait-il qu'elle est bleue ? Et, même, la voit-il bleue ? Il est possibled'avancer en effet l'hypothèse que l'enfant ne reconnaît à la mer la caractéristique d'être bleu qu'à partir du moment où il sait cequ'est la couleur bleue.

En suivant cette hypothèse, on suppose alors que, dans le processus cognitif, la perception ne précèdepas l'exercice de la raison, mais que bien plutôt la perception procède de l'exercice de la raison et de l'abstraction que larationalisation permet.

La perception de précède pas la pensée (la cognitatio ), elle est bien plutôt son résultat.

L'outil de la perception, c'est la raison.Que toute notre connaissance commence avec l'expérience, cela ne soulève aucun doute.

En effet, par quoi notrepouvoir de connaître pourrait-il être éveillé et mis en action, si ce n'est par des objets qui frappent nos sens et qui, d'unepart, produisent par eux-mêmes des représentations, et d'autre part, mettent en mouvement notre faculté intellectuelle,afin qu'elle compare, lie ou sépare ces représentations et travaille ainsi la matière brute des impressions sensibles pouren tirer une connaissance des objets, celle qu'on nomme l'expérience ? Ainsi, chronologiquement, aucune connaissancene précède en nous l'expérience et c'est avec elle que toutes commencent.

Mais si toute notre connaissance débute avecl'expérience, cela ne prouve pas qu'elle dérive toute de l'expérience, car il se pourrait bien que même notre connaissancepar expérience fût un composé de ce que nous recevons des impressions sensibles, et de ce que notre propre pouvoir deconnaître (simplement excité par des impressions sensibles) produit de lui-même, addition que nous ne distinguons pas dela matière première jusqu'à ce que notre attention y ait été portée par un long exercice qui nous ait appris à l'en séparer.KANT Conclusion :Dès lors, il est fort possible de conclure que la connaissance ne se fait certes pas seulement par la raison, puisqu'elle suppose uneexpérience sensible du monde environnant.

Cependant, cette connaissance suppose l'exercice de la raison dans l'appréhension dumonde par la sensibilité.

Ainsi, connaître commence par la conscience d'un ressenti, autrement dit, le fait de savoir, par la raison, que l'on ressent, par les sensations.

Ainsi, lorsqu'un chien voit la mer, il ne peut pas savoir que la mer est bleue, même s'il la voitbien, comme les hommes, bleue : ceci parce qu'il ne possède pas l'outil rationnel qui lui permet d'avoir conscience de la bleuté dela mer.

Connaître ne se fait donc pas par la seule raison, puisque cela suppose la perception ; mais l'exercice de la raison estindispensable au processus de connaissance.. »

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