Conatus et philo allemande (mémoire M1)
Publié le 30/04/2013
Extrait du document
«
Notre lecture générale de l’ Éthique 1
s’installe dans une attention au dessin que son propos
exprime.
Un dessin au double trait : à la fois global et géométrisé dans lequel les éléments sont
inclus, à la fois particulier dans lequel chaque élément se présente comme ancrage singulier d'une
forme approchée par conjonction des éléments, au regard de la causalité immanente au fondement
du projet.
Un propos à la double incidence : à la fois explicite, puisque présenté par des définitions,
des axiomes, des propositions claires ; à la fois implicite, puisque questionnant les doctrines,
installant les problèmes par delà leur expression première.
Spinoza place ainsi le donné dans une
perspective que le lecteur ne peut qu'espérer saisir.
Sous couvert d'un rationalisme moderne patent,
la pensée spinoziste apparaît à la fois installée à travers un dialogue avec une visée médiévale, et
prête au tournant transcendantal propre à l'idéalisme Allemand.
Se conforter dans cette perspective
suppose, à l'instar des lectures de Wolfson et de Deleuze, de « démêler l'implicite de
l'argumentation 2
» , donc d'oser chercher du sens nouveau par delà les dessins apparents d'une
première lecture.
L'analyse structurale de Martial Gueroult, plus complexe, nous invite à saisir le
mécanisme de l'impact spinoziste, sans négliger son fond propre.
Notre travail entend partir de cette
analyse problématique tout à fait hypothétique de Spinoza pour chercher, dans le dessin particulier
du conatus , une manifestation d'un propos capable de la questionner au mieux.
Par delà les lectures,
le conatus installe avec Spinoza un faisceau rationnel de compréhension fertile pour la philosophie.
1 B.
Spinoza, Spinoza opera , Heidelberg, C.
Winter, 1925.
Notre étude s'appuie sur B.
Spinoza, Ethique , trad.
A.
Guérinot, Paris, Ivera, 1993.
(notée E par la suite) Le choix de cette traduction, qui contraste avec celles de Charles
Appuhn, Roland Caillois, Robert Misrahi, Émile Saisset, Bernard Pautrat, plus communes, répond à un choix de
lecture.
La diversité des études spinozistes font relais à bien des traductions et des débats sur leur pertinences
singulières.
Guérinot semble se distinguer par le choix d'une langue propre au XVIIe siècle.
Cette dynamique
langagière moderne s'affirme par delà les problèmes de traduction, sans par ailleurs leurs ôter leurs importances.
Notre
étude fait aussi référence au latin de Spinoza issu de l'édition Van Vloten et Land.
2 H.A.
Wolfson, La philosophie de Spinoza , trad.
A-d.
Balmès, Paris, Nrf, 1999.
Le projet annoncé dès l'introduction
consiste à maintenir une étude analytique de Spinoza, tout en « démêlant l'implicite » qui s'oppose à l'idée d'une
philosophie ex nihilo .
Pour Wolfson, Spinoza est le dernier des médiévaux et le premier des modernes.
Un pareil
prisme de lecture le pousse à mettre en évidence ce qui rend compte d'un Spinoza derrière les mots.
La perspective de
G.
Deleuze dans Spinoza et le problème de l'expression , Paris, Minuit, 1968, est identique sur ce point.
Mais si
l'intention est similaire, le mode de procédé phénoménologique particulier conduit à une lecture tout à fait
caractéristique de Spinoza, lecture axée prioritairement sur la thématique de l'expression pour laquelle les notions
spinozistes apparaissent comme simples dynamiques..
»
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