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Compte-rendu de lecture: Le « Contrat social » de Rousseau

Publié le 29/05/2011

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Le Contrat social (1762) a été l'évangile de la Révolution, la bible de la Terreur, et Vinet a pu dire en parlant de ce livre : « Les doctrines teintes de sang prennent un aspect sinistre ; comme les mains de lady Macbeth, elles ne peuvent se défaire de leurs taches. e Nous n'avons pas ici à étudier en détail cet ouvrage de caractère uniquement politique. Il nous suffira d'en indiquer l'esprit. A première vue, rien de plus rigoureux, de plus géométrique même que l'aspect extérieur du Contrat social ce sont des séries de syllogismes étroitement enchaînés. Quand on y regarde de plus près, on s'aperçoit que la multiplicité des formes logiques, l'abus des « car «, des « or «, des « donc « ne sont là, comme si souvent chez Rousseau, que pour dissimuler une obscurité et une confusion d'idées qui rendent toute analyse impossible. Et il est assez surprenant qu'on ait fait à cet homme d'imagination et de sensibilité une réputation fort imméritée de logicien.

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« obéir quand on y est contraint, secouer le joug dès que l'on peut.

Ce qui implicitement signifie que le contrat socialsuppose, au contraire, le libre engagement de ceux qui s'y engagent; une autorité politique légitime ne peut doncêtre fondée que sur le consentement de ceux qui s'y soumettent: "Si je ne considérais...

à la lui ôter." Pour Rousseau, une autorité politique légitime, contrairement à ce qu'avancent les penseurs monarchiques, nesaurait avoir son fondement dans la nature; mais uniquement dans et par une convention passée entre les hommes:le contrat social . "Mais l'ordre social...

sur des conventions." Enfin, si, comme le pense Rousseau, les hommes naissent tous libres et sont naturellement égaux, nul n'a donc parnature le droit de soumettre autrui à sa volonté. CHAPITRE 2 / DES PREMIÈRES SOCIÉTÉS. Premier paragraphe: Pour Rousseau, la famille est la seule société naturelle.

Elle est fondée sur le besoin physique qu'ont les enfants del'intervention parentale.

L'autorité paternelle ne suppose donc aucune convention, aucun contrat, du moins tantqu'elle est indispensable à la conservation des enfants.

Dès que ces derniers peuvent subvenir à leurs besoins etveiller par eux-mêmes à leur propre conservation, l'autorité paternelle n'a plus de raison d'être.

Le lien naturel quiunit parents et enfants se dissout, et les enfants deviennent indépendants et égaux de leurs parents.

Si malgrétoute la famille reste unie, ce ne peut être que par un libre consentement de ses membres, puisque le père n'a plusà prendre soin de ses enfants et que ceux-ci, devenus indépendants, sont dégagés de l'obligation d'obéir.

Le pèredétient alors son pouvoir d'une convention, les enfants se soumettant à son autorité par décision volontaire: "S'ils continuent...que par convention." Deuxième paragraphe: Tout homme doit veiller lui-même, à sa propre conservation et c'est pourquoi la nature l'a doté de la liberté.

Celuiqui a abdiqué son libre arbitre ne dispose plus de sa vie qui dépend du bon plaisir de son maître.

Il se met donc encontradiction avec sa propre nature; car la spécificité, la caractéristique essentielle de l'homme étant la liberté. Troisième paragraphe: Pourquoi Rousseau s'interroge-t-il sur la famille et l'autorité paternelle? Car, des penseurs monarchiques soutiennentque le pouvoir du prince sur ses sujets a un fondement naturel, puisqu'il dérive de l'autorité paternelle.

Fondé sur lanature comme l'autorité paternelle, il est légitime bien qu'aucune convention n'existe entre le prince et le peuple, cequi prouve, selon ces penseurs, la supériorité de la monarchie sur toute autre forme d'organisation politique. Si, pour Rousseau, le pouvoir paternel a bien son fondement dans la nature, cependant il se refuse à admettre quel'autorité politique en dérive.

Ce qui le prouve, c'est qu'un monarque absolu ne saurait avoir pour le peuple qu'ilgouverne l'amour qu'un père peut porter à ses enfants: amour qui constitue une garantie contre tout abus depouvoir.

Investi d'un pouvoir absolu, pourquoi un despote devrait-il aimer ceux sur lesquels son autorité s'exerce? "La famille est donc...

pour ses peuples." Rien n'est donc plus mystificateur que cette affirmation de Bossuet: "L'autorité royale est paternelle et son propre caractère est la bonté". Quatrième, cinquième et sixième paragraphes. Rousseau commence par critiquer la méthode de Grotius [1] : "sa plus constante manière de raisonner est d'établir le droit par le fait". En effet, il fait appel à l'histoire pour prouver la justesse de ces allégations, établissant ainsi le droit par le fait.

Ce principe fonde ce qui doit être sur ce qui a été. De plus, Rousseau reproche conjointement à Grotius 1 et à Hobbes [2] , défenseurs de la monarchie absolue, de croire que l'autorité politique a pour fondement une inégalité naturelle des hommes.

Croyance qui comparerait les rois àdes dieux et les peuples à des bêtes. [3] Septième et huitième paragraphes: C'est dans le premier livre de sa Politique qu'Aristote aborde le problème de l'esclavage et invoque une infériorité naturelle pour le justifier.

Le philosophe grec fait remarquer que l'opposition entre le supérieur et l'inférieur ne cessede se rencontrer dans la nature.

Aussi, est-il normal et naturel que l'un commande l'autre.

C'est pourquoi Aristoteconsidère que l'esclavage n'implique pas seulement l'intérêt de l'être doué de raison (le maître), mais aussi celui del'esclave, car si ce dernier a suffisamment de raison pour comprendre et obéir, il n'en a cependant pas assez pour seconduire par lui-même raisonnablement.

Si, pour l'esclave par nature, la condition servile est préférable, l'esclavage. »

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