Commentez cette pensée de Simone Weil : «II n'est rien en nous qui ne proteste contre le temps et pourtant, tout en nous est soumis au temps.»
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
Le temps n'est donc pas quelque chose qui vibre en soi ou qui soit inhérentaux choses comme une détermination objective, mais c'est le mouvementréel, concret de la vie intérieure.- Dans la Critique de la raison pure (seconde section de l'esthétiquetranscendantale) Kant explique que le temps n'est pas quelque chose quiexiste en soi : «Le temps n'est pas autre chose que la forme du sens interne,c'est-à-dire de l'intuition de nous-mêmes et de notre état intérieur.»Le temps n'a donc d'existence que pour une conscience qui le pense ; onpeut dire en ce sens que l'homme subit le temps mais que c'est lui leconstitue.
L'esthétique transcendantale montre que l'espace et le temps sont desformes a priori de la réceptivitéL'étude de la part a priori de la réceptivité dans la connaissance montre quel'espace et le temps ne sont ni des notions dérivées par induction del'expérience particulière de la succession et de la spatialité, comme dansl'empirisme, ni la simple manifestation phénoménale d'un ordre conceptuel quiserait non spatial et non temporel, comme dans le rationalisme leibnizien : cesont des formes a priori de la sensibilité, c'est-à-dire des formes de laréceptivité humaine.
Pour les hommes, dès lors que l'on analyse leurscapacités représentatives, les choses que l'on peut connaître sont dansl'espace et dans le temps.
Ceci permet de comprendre en quoi la géométrie et l'arithmétique s'appliquent avec succès aux objets de l'expérience.
Il y a des jugements synthétiques a priori dansles mathématiques et la possibilité de ceux-ci repose sur un élément qui n'est pas construit : la forme de notreréceptivité.
B.
Bibliographie :- KANT, Critique de la raison pure (l'esthétique transcendantale) PUF.- BERGSON, L'Énergie spirituelle, Les Données immédiates de la conscience, PUF.- PROUST, A la recherche du temps perdu, Le Temps retrouvé.- CAMUS, Le Mythe de Sisyphe.- ALQUIE F., Le Désir d'éternité, PUF.
Organisation du développement
A.
Introduction : Pourquoi cette question ?
L'homme est un être historique dont l'existence est limitée ; s'il a le pouvoir d'intérioriser le temps comme les autresvivants, il est soumis à la loi d'un temps objectif le conduisant à la mort par le vieillissement ; cette prise deconscience a pu faire dire à Simone Weil «II n'est rien en nous qui ne proteste contre le temps et pourtant, tout ennous est soumis au temps.»
Formulation du problème :L'auteur résume ici l'une des contradictions essentielles de la condition humaine, à savoir la servitude de l'homme parrapport au temps, et d'autre part son aspiration à l'infinité.
Cette contradiction se traduit par une protestation quidébouche souvent sur la révolte.
Orientation de la recherche :Est-il vrai cependant que tout l'être de l'homme soit soumis au temps ? Toutes les attitudes humaines peuvent-ellesse rattacher à cette révolte ? S'agit-il bien d'une protestation vaine ?
B.
Plan :
I.
La soumission au temps.1.
Il y a une finitude temporelle de notre existence.
Le vieillissement atteint l'esprit et le corps et contre lui nous nepouvons nous défendre qu'à l'aide de mystifications (ex.: chirurgie esthétique pour tenter de rajeunir notre corps).2.
Le temps se déroule cependant de façon irréversible et la condition temporelle de l'homme limite la réalisationde soi, cela dans tous les domaines : dans l'ordre de la connaissance, dans le domaine du sentiment, dans l'ordre del'action (ex.
: la temporalité du choix est tragique).3.
Quand on examine de près la structure du temps, on peut alors mieux circonscrire notre impuissance par rapportà lui : le présent n'est pas séparable des deux autres dimensions du temps ; le passé nous échappe avec l'oubli,l'avenir nous échappe aussi en tant qu'il n'existe pas encore et l'incertitude de l'avenir crée l'angoisse.
Transition :Mais si le temps pèse de toutes ses forces sur notre existence, ne reste-t-il pas pour nous source d'énergie ?.
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