Commentez cette pensée de Rauh : « Celui-là seul est homme qui vit la vie de son temps. La matière de la réflexion morale c'est le journal, la rue, la vie, la bataille au jour le jour ».
Publié le 15/09/2014
Extrait du document
«
Enfin, vivre la vie de son temps, aboutit à s'abandonner aux
influences
extérieures, à se laisser manœuvrer par les propa
gandes et par la contagion des masses.
L'homme moderne, si
jaloux de son indépendance, pourrait-il accepter de gaieté de
cœur une
aliénation bien plus avilissante que celle du prolé
taire d'aujourd'hui ou même de l'esclave de jadis?
Nous devons donc le reconnaître, ce n'est pas celui qui
vit purement et simplement la vie de son temps qui vit en
homme.
Pour vivre en homme, il faut aussi être capable de
s'abstraire du courant dans lequel on se trouve immergé, de
le
dominer, et pour cela réserver une partie de son existence
pour la vivre en dehors de celle de son temps.
Mais une partie seulement.
Et par là nous faisons nôtre
l'affirmation à commenter.
B.
Raisons d'admettre l'assertion de Rauh.
- En effet, s'il
est indiscutable que, pour vivre en homme, et pour penser en
philosophe,
il faut dominer le présent qui passe et se référer
à des normes intemporelles, il n'en reste pas moins vrai que
le philosophe comme
l'homme doivent avoir les pieds sur terre
et prendre une conscience aussi exacte que possible de la
situation du monde dans lequel ils vivent.
Si intemporelles soient-elles, les normes proposées par la
philosophie morale résultent d'une longue élaboration ration
nelle d'expériences effectuées dans des circonstances parti
culières d'espace et de temps.
A spéculer en faisant une totale
abstraction de la vie présente, la seule dont il ait une connais
sance immédiate, le philosophe risque de construire dans l'irréel
et de légiférer pour un homme n'existant que dans la définition
qu'il s'en donne.
A plus
forte raison l'homme en tant que tel - et le philo
sophe en tant qu'homme - doivent-ils vivre la vie de leur
temps.
li est en effet devenu chimérique de prétendre s'isoler
complètement du monde, et l'ermite intégral constituerait de
nos jours un phénomène qui attirerait une foule de curieux ; par
suite, comme celle d'une vedette illustre, sa "vie privée,, ou
qu'il aurait voulu telle, serait autrement publique que celle de
l'homme de la rue.
D'ailleurs la personnalité humaine ne se
développe que dans
un milieu humain, et le seul qui s'offre
est celui de son temps.
Enfin, être homme c'est agir, princi
palement agir sur des hommes ; que si le temps dans lequel
on vit déplaît, la sagesse consiste, non pas à se couper radi
calement de lui, mais au contraire à s'y intégrer de manière à
y
introduire quelque chose de l'idéal que l'on rêve..
»
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