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Commentez cette pensée de Malebranche : « L'attention est une prière naturelle que l'esprit adresse à la vérité. »

Publié le 15/09/2014

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malebranche

Dans le texte que nous venons de citer, « prière « est pris au sens usuel de « demande «. C'est le sens premier et le sens strict : prier consiste à demander, principalement à demander une faveur à laquelle on n'a pas droit. Pris absolument, ces mots désignent un acte religieux : prier, faire sa prière, c'est s'adresser à Dieu, être occupé avec lui.

malebranche

« tiendra sans effort.

En un sens on pourra la dire spontanée, puisqu'elle n'est pas subie, mais voulue: c'est un acte du vou­ loir qui l'a suscitée, et ce vouloir se prolonge, comme en marge, prêt à intervenir en cas de défaillance.

Il est classique aussi d'opposer désir et volonté.

Or s'il est des désirs involontaires ou même que la volonté réprouve, il en est auxquels nous consentons délibérément, parce qu'ils vont dans le sens même du vouloir et constituent des ressorts puissants dans l'action.

Nous pouvons donc considérer comme volontaire une attention suscitée et maintenue par un de ces désirs que pénètre la rationalité essentielle au vouloir humain.

On voit ce que vise Malebranche.

Ce n'est pas l'attention crispée de celui qui doit se battre contre les folles pensées qui l'assaillent: mais l'attention paisible de celui qui tend vers l'objet de son désir.

Ce désir se confond même avec l'attention, si bien que Malebranche a pu écrire également : " le désir de l'âme est une prière naturelle qui est toujours exaucée" (1).

prière ...

Dans le texte que nous venons de citer, « prière " est pris au sens usuel de «demande"· C'est le sens premier et le sens strict : prier consiste à demander, principalement à demander une faveur à laquelle on n'a pas droit.

Pris absolument, ces mots désignent un acte religieux: prier, faire sa prière, c'est s'adresser à Dieu, être occupé avec lui.

Au sens religieux en effet, la prière déborde largement la demande : de celui qui médite sur quelque attribut de Dieu ou sur une page d'évangile, à plus forte raison celui qui se tient en présence de Dieu sans penser à autre chose, on dit qu'il prie: et il prie bien mieux qu'un autre attentif à dérouler la liste des grâces qu'il désire obtenir, sans en omettre aucune.

Aussi dans le vocabulaire chrétien entend-on plutôt par prière une élévation de l'âme vers Dieu pour lui rendre ses devoirs (d'adoration, d'amour, de contrition ...

) plutôt que pour lui expri­ mer ses besoins et ses désirs.

A première vue, c'est en ce sens large que l'attention est une prière à la vérité: l'esprit attentif se trouve vis-à-vis de la vérité dans une attitude analogue à celle du croyant devant son Dieu; analogue seulement, car pour le philosophe la vérité (1) Reclierclie de la Yérité.

Eclaiciss.

II.

Œzwres complètes, Ill, p.

:i9.

Yrin, 1961.. »

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