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Commentez ces mots de Leibniz : « Il y a dans toute erreur une part de vérité. » ?

Publié le 17/06/2009

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INTRODUCTION. -- Commettre une erreur « c'est affirmer ce qui est faux «, c'est-à-dire le contraire de la vérité. Comment dès lors comprendre les mots de LEIBNIZ, pour qui toute erreur recèle une part de vérité ? Avant d'établir le bien-fondé de ce jugement paradoxal, il importe de faire quelques distinctions. I. — DISTINCTIONS PRELIMINAIRES Il s'agit en effet de savoir dans quel sens le terme « erreur « est pris lorsqu'on affirme que toute erreur contient une part de vérité. A. Il ne faut pas confondre l'erreur avec l'ignorance, qui est une privation de la vérité, ni avec le doute, qui consiste dans une suspension du jugement. Celui qui de bonne foi se trouve dans l'erreur pense bien posséder la vérité, et il jouit de cette possession prétendue. Reste à savoir si cette possession est purement fictive, ou simplement partielle. Mais la joie de celui qui est dans l'erreur pourrait-elle provenir de ce qu'il possède de faux, c'est-à-dire du néant ? Ne vient-elle pas plutôt de ce qu'il possède de la vérité ? Et si l'on prétend que cette joie provient d'une illusion totale qui donne à une erreur absolue l'apparence de la vérité, comment peut-on justifier cette illusion et la sécurité qu'elle procure ? On voit mal comment une privation totale de la vérité pourrait se masquer sous l'apparence de la possession, comment le néant pourrait satisfaire. Ainsi, la joie de celui qui est dans l'erreur nous invite-t-elle à réfléchir sur l'origine de la part de vérité qu'il possède et qu'il mêle à la non-vérité.

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